TIKTOK | Shou Zi Chew sera auditionné par la commission de l’énergie et du commerce du Congrès américain en mars prochain, a déclaré lundi 30 janvier la présidente de la commission, Cathy McMorris Rogers. Aux États-Unis, l’application TikTok fait l’objet d’une vigilance accrue en raison de problèmes de confidentialité et de sécurité nationale.
L’audition de Shou Zi Chew par la commission de l’énergie et du commerce est programmée le 23 mars et les discussions porteront sur les conséquences de l’utilisation de TikTok sur les enfants et sur les liens entre le réseau social et le gouvernement chinois, a précisé Cathy McMorris Rogers.
« TikTok, propriété de ByteDance, a sciemment permis au Parti communiste chinois d’accéder aux données des utilisateurs américains », a déclaré la présidente de la commission dans un communiqué, faisant référence aux révélations selon lesquelles ByteDance a utilisé TikTok pour espionner des journalistes, dont certains de Forbes, et prévoyait de surveiller l’emplacement de certains ressortissants américains.
Cathy McMorris Rogers et une coalition républicaine à la Chambre des représentants ont demandé une réunion avec les dirigeants de TikTok dans une lettre adressée à Shou Zi Chew en novembre dernier. Cette lettre citait une enquête de Forbes détaillant l’exploitation sexuelle des enfants sur TikTok.
Les législateurs américains ont pris des mesures pour faire en sorte que TikTok n’abuse pas de son accès aux informations personnelles des utilisateurs. En décembre, le gouvernement Biden a interdit aux employés fédéraux d’utiliser l’application sur les appareils appartenant au gouvernement américain. Le Congrès envisage d’interdire l’application à l’échelle nationale et la Maison-Blanche négocie actuellement un accord avec ByteDance visant à réduire l’influence du gouvernement chinois sur les activités de la société aux États-Unis.
Dans un communiqué publié vendredi 27 janvier, TikTok a critiqué les propositions d’interdiction de l’application, les qualifiant d’« approche fragmentaire de la sécurité nationale. »
Aux États-Unis, TikTok a fait l’objet d’une attention accrue à la suite d’une série d’articles révélant que le réseau social peut suivre la localisation des utilisateurs et même leurs frappes au clavier, une fonction qui pourrait exposer les identifiants de connexion des utilisateurs ou des informations personnelles sensibles, telles que les numéros de carte de crédit et les mots de passe. TikTok est également sous le feu des critiques concernant son incapacité à empêcher l’exploitation des enfants sur le réseau social. En novembre, Forbes a signalé que les cyberprédateurs pouvaient facilement contourner la sécurité de la plateforme pour attirer des victimes mineures et publier des contenus illicites d’abus sexuels sur des enfants. De plus, les liens entre ByteDance et le gouvernement chinois ont suscité des inquiétudes en matière de sécurité nationale, notamment concernant la possibilité pour Pékin de forcer TikTok à fournir des données sur ses utilisateurs.
Plus de la moitié des États américains ont interdit à leurs employés d’utiliser l’application sur les appareils du gouvernement fédéral, et plusieurs universités ont également empêché les étudiants d’accéder à l’application via le WiFi du campus.
Le sénateur Josh Hawley a demandé à l’Office of Management and Budget (Bureau de la gestion et du budget) qui est chargé de faire respecter l’interdiction de TikTok sur les appareils appartenant au gouvernement fédéral, de révéler comment il travaille pour mettre en œuvre le blocage avant la date limite du 27 février. Josh Hawley a déclaré qu’il n’avait « encore vu aucun signe de progrès […] dans l’élaboration de ces normes. » Au début du mois, Josh Hawley a également présenté un projet de loi visant à interdire toutes les transactions avec ByteDance, la société mère de TikTok, et à exiger du directeur du renseignement national qu’il surveille et signale la manière dont le gouvernement chinois utilise l’application pour « surveiller ou manipuler les Américains. » Par ailleurs, le sénateur Marco Rubio a parrainé un projet de loi similaire lors de la précédente session du Congrès, qui interdirait effectivement TikTok aux États-Unis, et a rédigé une tribune dans le Washington Post, avec le député Mike Gallagher, qui cite un article de Forbes révélant que 23 directeurs de ByteDance ont travaillé pour des médias d’État chinois.
Article traduit de Forbes US – Auteure : Sara Dorn
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