Deux ans (déjà) après le vote du Brexit, finalement personne n’avait raison : ni ceux qui pensaient que l’économie britannique allait s’effondrer ; ni ceux qui envisageaient des jours merveilleux.
Personne ne peut avoir raison pour le moment. Le Brexit n’a en fait pas commencé, il ne sera effectif au plus tôt que dans un an et les Britanniques font leur possible pour se donner du temps. Il est donc probable que l’on reste dans un entre-deux encore un long moment.
A ce stade, T. May essaie de maintenir son gouvernement en poste et navigue entre les différents courants « pro-brexit » et « pro-européens ». Le problème est que pendant ce temps-là, faute de cap clair, les négociations avec l’Europe sont très lentes.
La Banque d’Angleterre, qui semble objective, estime que le Brexit a coûté 2% de PIB et environ 1000€ pour chaque ménage chacune des deux dernières années. Ainsi même si l’économie ne s’est pas arrêtée, elle a quitté sa trajectoire qui la plaçait depuis plusieurs années en tête des économies les plus dynamiques.
Il y a deux ans, suite au vote, la Livre Sterling avait entamé un recul assez net qui a eu une conséquence positive : elle a redonné un peu de compétitivité à l’industrie anglaise pendant quelques temps. Comme souvent, ce type d’effet est provisoire et commence à s’estomper. L’effet négatif, durement ressenti, en particulier, par les ménages défavorisés, réside bien sûr dans l’inflation importée qui a fait déraper les prix de nombreux produits de grande consommation.
L’inflation étant trop forte, la Banque d’Angleterre (BoE) a annoncé un programme de hausse des taux pour stimuler la Livre… ce qui ne sera pas bon pour l’industrie ni pour les taux de crédit… et pénalisera l’industrie et le bâtiment qui s’étaient bien comportés ces derniers mois. La BoE va devoir agir avec beaucoup de doigté dans cette période.
Entre des négociations qui n’avancent pas faute de ligne claire de la part des Britanniques et des incertitudes économiques encore plus fortes en Grande-Bretagne que dans le reste du monde, les patrons anglais ont tiré le signal d’alarme pour avoir une ligne claire. Les entreprises internationales sur place votent avec leurs pieds : les investissements en Grande-Bretagne baissent régulièrement et l’attractivité est en net recul. Airbus a envoyé un signal fort ces derniers jours : ses 25 sites et les 15 000 emplois sur place sont en danger si la situation floue perdure.
Par conséquent, entre des négociations sans fin ou pire et une sortie sans accord (le « hard Brexit »), il nous semble que l’entre-deux devrait peser sur la croissance et la compétitivité britannique.
Pour les investisseurs, la situation reste donc la même que celle que nous décrivions il y a deux ans : le marché anglais ne devrait pas faire mieux que les valeurs de la Zone Euro mais est plus risqué. Il faut donc rester à l’écart.
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