Les résultats de l’élection présidentielle en Turquie sont serrés et le pays se dirige probablement vers un second tour, aucun des deux candidats n’ayant réussi à obtenir une majorité absolue. En tête du scrutin, le président sortant Recep Tayyip Erdogan s’accroche au pouvoir depuis deux décennies.
Avec près de 99 % des bulletins dépouillés, Recep Tayyip Erdogan arrive en tête avec 49,35 % des voix, contre 45 % des suffrages pour son principal rival, Kemal Kılıçdaroğlu, selon de nombreux médias turcs.
Un second tour entre les deux principaux candidats le 28 mai apparaît de plus en plus probable, car aucun des deux candidats ne semble en mesure d’obtenir une majorité absolue de plus de 50 %.
Lors des élections législatives, qui ont également eu lieu dimanche, la coalition menée par le parti AK d’Erdogan semble en passe d’obtenir une majorité confortable.
Se présentant devant ses partisans tôt lundi, le président sortant a déclaré qu’il était persuadé de pouvoir encore remporter la course à la présidence. Néanmoins, il a affirmé que si « notre nation a opté pour un second tour, c’est également une bonne chose », selon Associated Press.
Kemal Kılıçdaroğlu, qui a fait campagne en promettant de lutter contre l’inflation galopante et d’inverser certaines mesures autoritaires prises par Erdogan, a déclaré à ses partisans : « Nous gagnerons absolument le second tour… et nous apporterons la démocratie. »
La commission électorale suprême de Turquie rendra public le décompte final une fois que tous les votes auront été comptés.
Les résultats des élections présidentielles en Turquie sont susceptibles d’avoir des conséquences mondiales majeures, le pays apparaissant comme un acteur clé alors que les tensions augmentent entre l’Occident et la Russie à la suite de l’invasion de l’Ukraine par cette dernière. Bien qu’elle soit membre de l’OTAN, la Turquie d’Erdogan a entretenu des liens amicaux avec la Russie et a même acquis du matériel militaire auprès de ce pays. Cela a suscité un malaise parmi ses alliés de l’OTAN et a eu pour conséquence de bloquer l’accès d’Ankara aux équipements militaires occidentaux modernes, tels que les avions de combat F-35. Plus récemment, Erdogan a mis des bâtons dans les roues de l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN, les accusant d’abriter des groupes que la Turquie qualifie de terroristes. Erdogan a fini par accepter l’admission de la Finlande dans l’alliance, mais la tentative d’adhésion de la Suède reste bloquée.
Erdogan est à la tête de la Turquie depuis plus de vingt ans, d’abord en tant que Premier ministre de 2003 à 2014, puis en tant que président en 2014. Erdogan a continué à renforcer son pouvoir durant son mandat, le rôle de Premier ministre ayant été supprimé en 2017, à la suite d’une tentative de coup d’État ratée contre lui un an plus tôt. Accusé d’être un autocrate par ses rivaux, Erdogan a également pris des mesures répressives à l’encontre de la presse libre et des dissidents. L’élection de dimanche semble toutefois plus axée sur les problèmes récents, notamment l’inflation galopante, la forte dévaluation de la monnaie turque et le tremblement de terre dévastateur qui a fait plus de 50 000 morts au début de l’année. Malgré ces revers, Erdogan semble avoir obtenu de meilleurs résultats que prévu. En effet, les sondages d’opinion montraient que Kemal Kılıçdaroğlu avait une légère avance sur son rival.
Article traduit de Forbes US – Auteur : SIladitya Ray
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