La Suède a signé mardi une demande officielle d’adhésion à l’OTAN, tandis que le parlement finlandais a voté en faveur d’une candidature à l’alliance. La candidature officielle de la Finlande est attendue dans le courant de la semaine, les deux pays rompant avec une longue histoire de neutralité, mais l’opposition de la Turquie pourrait compliquer leur adhésion.
Faits marquants
- La ministre suédoise des Affaires étrangères, Ann Linde, a signé la demande d’adhésion du pays à l’OTAN, un jour après que la Suède a annoncé qu’elle se joindrait à la Finlande pour lancer une candidature à l’alliance.
- « J’ai le sentiment que nous avons pris une décision qui est la meilleure pour la Suède », a déclaré Mme Linde après avoir signé le document, selon l’Associated Press.
- Le Parlement finlandais a également approuvé le soutien du président et du premier ministre finlandais à l’adhésion à l’OTAN par un vote de 188-8, approuvant la demande d’adhésion de la Finlande.
- Bien que le Parlement n’ait pas eu à voter, le président et le premier ministre finlandais ont déclaré qu’il était important que les législateurs donnent leur avis, et la Finlande devrait maintenant signer officiellement sa propre demande d’adhésion à l’alliance dans les prochains jours.
- Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré à plusieurs reprises que tous les membres de l’OTAN accueilleraient « chaleureusement » les deux pays, mais le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a annoncé la semaine dernière qu’il s’opposait à leur adhésion.
- Le président finlandais Sauli Niinisto s’est adressé au parlement suédois mardi, et a déclaré qu’il était « sûr » que la Finlande et la Suède pourraient parvenir à un accord avec la Turquie par le biais de « pourparlers constructifs ».
Contexte clé
Lundi, Erdogan a réitéré son opposition à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’alliance. La semaine dernière, il a déclaré que la Turquie n’avait pas « une opinion positive » en raison du soutien apporté par la Finlande et la Suède aux militants kurdes et à d’autres personnes que la Turquie considère comme des organisations terroristes. La Finlande et la Suède, ainsi que certains alliés occidentaux, ont offert un soutien continu au peuple kurde et aux Forces démocratiques syriennes dirigées par les Kurdes, alors que la Turquie lutte contre les groupes armés kurdes depuis des décennies. Si la Turquie reste opposée, elle pourrait bloquer à elle seule l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’alliance, car les 30 pays de l’OTAN doivent approuver à l’unanimité les nouveaux membres.
Critique principale
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré lundi que l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN « provoquerait certainement notre réaction » et a déclaré à M. Niinisto, lors d’un appel téléphonique samedi, que l’adhésion à l’alliance serait « une erreur » et aurait un effet négatif sur les relations russo-finlandaises. La Russie a déjà prévenu qu’elle pourrait déployer des armes nucléaires dans les pays baltes si la Finlande et la Suède rejoignaient l’OTAN. La Russie a coupé l’électricité à la Finlande au cours du week-end, invoquant des problèmes de réception des paiements en raison des sanctions, bien que certains responsables finlandais de l’énergie aient mis en doute la raison de cette coupure.
Citation importante
« Nous considérions la paix comme acquise – le 24 février, la paix a été rompue », a déclaré M. Niinisto dans son discours devant le Parlement suédois, faisant référence à la date à laquelle la Russie a envahi l’Ukraine. « Nos anciens modes de gestion ne correspondent plus à la nouvelle situation. Nos relations avec la Russie ont changé. » La Finlande, qui a déclaré son indépendance de la Russie en 1917, partage une frontière de 1 300 kilomètres avec ce pays. La Russie a envahi la Finlande en 1939 et a déclenché une guerre d’un an qui s’est terminée par la cession par la Finlande de 11 % de son territoire à la Russie.
À surveiller
Le président américain Joe Biden accueillera M. Niinisto et la Première ministre suédoise Magdalena Andersson à la Maison Blanche jeudi pour discuter de leurs candidatures à l’OTAN et de la sécurité européenne, selon la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre.
Article traduit de Forbes US – Auteur : Anna Kaplan
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