Des « dizaines » de manifestants et au moins 13 agents de sécurité ont été tués dans des affrontements meurtriers au Kazakhstan, ont affirmé jeudi les forces de sécurité du pays, alors que les manifestations antigouvernementales de ces derniers jours ont dégénéré en violences à grande échelle.
Faits marquants
- Les responsables de la police d’Almaty ont déclaré avoir tué des dizaines de manifestants qui ont tenté de prendre d’assaut les principaux bâtiments gouvernementaux dans la plus grande métropole du Kazakhstan, a rapporté l’Associated Press.
- Les médias contrôlés par l’État kazakh ont rapporté qu’au moins 13 membres de ses forces de sécurité ont été tués dans les affrontements, dont deux ont été décapités.
- Selon Reuters, le palais présidentiel et la mairie d’Almaty ont été incendiés au cours du soulèvement et l’aéroport de la ville a également été brièvement pris par les manifestants.
- Un contingent militaire dirigé par la Russie est sur le point d’arriver dans l’ancien État soviétique pour entreprendre des efforts de « maintien de la paix » dans le pays.
Contexte clé
Les manifestations en cours dans l’ancien État soviétique – que certains qualifient de sans précédent – ont éclaté en début de semaine en réaction à une forte hausse des prix du carburant. Le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokayev, a imputé les troubles à des « groupes terroristes » qui, selon lui, ont reçu l’aide d’autres pays, sans donner de détails supplémentaires. Le dirigeant kazakh a depuis imposé des mesures strictes pour réprimer les protestations en déclarant un état d’urgence de deux semaines et en imposant un couvre-feu de nuit. L’allié russe a également demandé l’aide de Moscou mercredi, ce qui a incité l’Organisation du traité de sécurité collective, dirigée par la Russie, à envoyer des troupes, en commençant par des parachutistes russes, tôt jeudi. D’autres unités militaires de Russie, de Biélorussie, d’Arménie, du Tadjikistan et du Kirghizstan arriveront également dans le pays pour assurer des missions de maintien de la paix, a indiqué l’alliance.
Tangente
Mercredi, les autorités ont imposé une coupure d’Internet à l’échelle nationale, à la suite de restrictions partielles visant spécifiquement les applications de messagerie et l’accès à l’Internet mobile. L’organisme de surveillance de la gouvernance de l’Internet, NetBlocks, a prévenu que cette coupure limiterait la capacité du public à « exprimer son mécontentement politique et à communiquer librement » et perturberait également la couverture des manifestations par les médias étrangers.
Critique principale
Le groupe de défense des droits de l’homme Amnesty International a critiqué les responsables du gouvernement du Kazakhstan dans une déclaration, notant : « Au lieu de menacer de réprimer les manifestants, les autorités kazakhes doivent résoudre la situation de manière pacifique en libérant immédiatement et sans condition toutes les personnes qui ont été détenues arbitrairement et en s’attaquant aux abus commis par l’État dans le passé. »
Article traduit de Forbes US – Auteur : Siladitya Ray
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