Alors que la République en Marche ! vient de « perdre sa tête » avec la nomination de Christophe Castaner place Beauvau, les couteaux s’aiguisent au sein de l’écurie présidentielle… pour briguer la succession d’Anne Hidalgo à la mairie de Paris. Cédric Villani, Benjamin Griveaux et Mounir Mahjoubi sont dans les starting-blocks.
« Je suis candidat à la candidature ». Une déclaration sans ambages pour le député et mathématicien lauréat de la médaille de Fields, Cédric Villani, qui franchit officiellement le Rubicon dans les colonnes du JDD. Si sa candidature faisait office de secret de polichinelle depuis quelques semaines – « Je prépare un projet pour Paris qui a vocation à s’inscrire dans le plan d’ensemble de La République en marche » – avait-il affirmé début octobre, le parlementaire de l’Essonne rejoint donc le secrétaire d’Etat Mounir Mahjoubi, et le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux (qui réserve officiellement sa décision pour le printemps 2019), dans la perspective de « conquête » de l’Hôtel de Ville de Paris. Si aucune « candidature naturelle » ne semble émerger au sein de ce trident, Cédric Villani a néanmoins affirmé qu’il se « plierait au processus de désignation ». Et d’ajouter. « Quel que soit le candidat retenu, je me rangerai derrière ». Une « belle langue de bois », digne d’un homme politique chevronné et rompu aux campagnes électorales, sculpté en un peu plus d’un an, pour celui qui a fait son entrée au Palais Bourbon en juin 2017, dans la foulée de l’élection d’Emmanuel Macron.
S’il a, en effet, accédé à ses premières responsabilités politiques lors des dernières législatives, le mathématicien n’en est pas à sa première « prise de position » au sujet de la mairie de Paris puisqu’il présidait, en 2014, le comité de soutien d’Anne Hidalgo. Cette même Anne Hidalgo contre laquelle il espère désormais ferrailler pour la bouter hors de la capitale. Mais avant cela, Cédric Villani devra se défaire de ses deux rivaux, à savoir Benjamin Griveaux « proche parmi les proches » d’Emmanuel Macron et porte-parole du gouvernement et Mounir Mahjoubi, secrétaire d’Etat et deputé de la 16e circonscription de la capitale. « Parti le premier » sur la longue route qui mène à l’Hôtel de ville, Benjamin Griveaux peine néanmoins à imposer sa candidature comme une évidence. S’il n’a jamais caché ses intentions, malgré le fait, comme évoqué en préambule, qu’il réserve sa réponse officielle pour le printemps 2019, le porte-parole du gouvernement a d’ores et déjà marqué son hostilité aux primaires. « Personne n’est illégitime et chacun apporte sa pierre mais je ne crois pas à une primaire, c’est une machine à diviser », avait-il déclaré dans les colonnes du Parisien.
Mahjoubi fragilisé ?
Troisième de cordée, Mounir Mahjoubi, secrétaire d’Etat et élu dans la capitale qui, pendant l’été, a également multiplié les signes de candidature à l’Hôtel de Ville. S’il s’est abstenu, à l’instar de Benjamin Griveaux, de tout acte officiel de candidature, il a néanmoins semé « quelques cailloux » sur le chemin escarpé de l’Hôtel de Ville. « Je ne suis pas insensible à tous ceux qui m’écrivent pour me dire « vas-y » « on compte sur toi « , lâchait le secrétaire d’Etat, toujours dans les colonnes du Parisien mi-septembre, quotidien évidemment en première ligne sur cette future séquence électorale. Mais peut-être ( ?) recadré en haut lieu, l’ancien président du Conseil national du numérique a tempéré ses ardeurs ce lundi, au micro d’Europe 1. « Ce n’est pas le moment d’être candidat à Paris », a-t-il sobrement déclaré, évoquant d’autres dossiers prioritaires avant de se lancer dans la bataille des élections municipales. Une « sobriété de ton » pour répondre aux départs de trois de ses collaborateurs ministériels en désaccord avec ses visées dans la capitale, comme l’affirmait le JDD ? L’hebdomadaire dominical affirme également que le secrétaire d’Etat aurait également perdu quelques points dans le remaniement du début de semaine.
Et si un « quatrième front » s’ouvrait ? Alors qu’aucune candidature ne semble « prendre » dans l’opinion, même si un sondage « secret » de l’ifop (dévoilé par le JDD) et réalisé pour CFHJ, l’entreprise d’un ami de Villani, Jean Schmitt, spécialisé dans l’investissement dans les nouvelles technologies, atteste que « l’homme-araignée » fait déjà jeu égal avec le « favori » Benjamin Griveaux, un quatrième aspirant pourrait tirer son épingle du jeu. Hugues Renson, député LaRem de Paris, s’est fendu d’une tribune dans le Parisien pour délivrer « sa vision et ses espoirs » pour Paris dans la perspective des élections 2020, fustigeant au passage les « candidats sans projet devant se concentrer sur leur tâche ». Et de conclure sa tribune. « Le temps de la campagne municipale n’est pas encore venu. D’ici là, les européennes mobiliseront toutes nos énergies, parce qu’il en va de l’avenir de l’Europe, de la France et de Paris. Et si l’envie de débattre sur Paris nous démange, que cela soit sur le terrain des idées, plutôt que sur les personnes ! C’est ce qui me guidera dans les mois qui viennent. Parce que l’enjeu, ce n’est pas nous. L’enjeu, c’est Paris ». Une nouvelle candidature qui ne dit pas son nom ? A moins qu’une surprise ne surgisse d’ici-là…
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