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La France interdit légalement les vols court-courriers, « projet de loi insuffisant » selon GreenPeace

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La France interdit légalement les vols court-courriers - les écologistes en demandent plus. Getty Images

La France a adopté le projet de loi interdisant les vols court-courriers lorsqu’il existe une alternative ferroviaire de 2 heures et demi ou moins, une mesure qui existe, en pratique, depuis un certain temps. Cependant, alors que la France a déclaré que cette interdiction légale était une première mondiale, la loi a été beaucoup trop édulcorée pour les défenseurs de l’environnement.

 

L’interdiction faisait partie d’un accord conclu en 2020, en pleine pandémie, pour renflouer la compagnie nationale Air France, alors que les passagers ne pouvaient plus prendre l’avion et que ceux qui le pouvaient commençaient à prendre le train. En échange de l’argent du gouvernement, la compagnie aérienne a accepté d’interrompre certaines liaisons court-courriers pour atteindre des objectifs environnementaux.

La raison pour laquelle cette interdiction n’est devenue une loi que récemment est que les compagnies aériennes ont demandé à la Commission européenne d’enquêter sur sa légalité et que le résultat a été positif.

Étonnamment, pour une telle interdiction, il y a de nombreuses raisons pour lesquelles les écologistes ne sont pas très heureux :

  • L’interdiction a été proposée à l’origine par une convention de citoyens qui suggérait d’interdire tous les vols s’il existait un trajet de 6 heures en train, ce qui aurait permis d’interdire davantage de vols. La Convention a été convoquée par Emmanuel Macron après les manifestations des Gilets jaunes contre les inégalités sociales.
  • Avec 2 heures et demi, ce point limite est juste inférieur à la durée du trajet en train jusqu’à Marseille, l’une des principales villes françaises situées sur la Méditerranée. Il s’ensuit que si l’interdiction avait porté sur les trajets en train de 3 heures, beaucoup plus de voyages en avion auraient été remplacés par des trains.
  • Les avions voyageant entre Marseille et Lyon (distantes d’un peu moins de deux heures de train) sont exemptés de l’interdiction, tout comme les vols entre Rennes et l’aéroport Charles de Gaulle à Paris. La réglementation prévoit que les horaires des trains doivent être suffisamment fréquents pour permettre aux voyageurs de passer 8 heures à destination et de faire l’aller-retour en une seule journée.
  • Les vols de correspondance en provenance de l’étranger ne sont pas concernés.
  • L’interdiction ne s’applique pas non plus aux jets privés, pour lesquels les écologistes font campagne en France. De nombreux voyages en jet privé sont effectués dans le pays – le voyage en jet privé le plus fréquent en 2022 était celui entre Paris et Nice, consommant quatre fois plus de carbone par personne qu’un vol commercial et 800 fois plus que le train, d’après Le Monde.

Cela étant dit, le projet de loi est historique car il exclut totalement la possibilité pour les compagnies aériennes d’exploiter des services entre plusieurs grandes villes françaises – Nantes, Lyon et Bordeaux – et Paris, car le projet de loi stipule qu’aucune compagnie aérienne n’est autorisée à lancer une nouvelle activité pour combler le vide.

Les défenseurs de l’environnement peuvent sans aucun doute faire campagne pour que le projet de loi soit modifié afin de couvrir un plus grand nombre d’itinéraires. Comme le rapporte le Times, les routes interdites par la loi ne représentent que 3 % des émissions des vols intérieurs français et seulement 0,3 % des vols commerciaux décollant en France métropolitaine.

Greenpeace France a qualifié le projet de loi d’insuffisant, mais néanmoins de petit pas dans la bonne direction. L’organisation appelle désormais l’UE à promouvoir des interdictions dans d’autres pays afin de contribuer à la résolution de la crise climatique. Le gouvernement français prévoit d’ajouter d’autres itinéraires à l’interdiction lorsqu’elle sera réexaminée dans trois ans.

Bien que le projet de loi ne couvre pas les jets privés, le gouvernement français envisage d’augmenter les taxes sur ceux-ci à partir de 2024. L’aéroport Schiphol d’Amsterdam a récemment annoncé que les jets privés ne seraient plus les bienvenus dans le cadre des nouveaux plans environnementaux pour la région.

 

Article traduit de Forbes US – Auteur : Alex Ledsom

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