Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a visité vendredi une usine de construction d’avions de combat de pointe en Russie, alimentant ainsi les craintes mondiales d’un renforcement des liens militaires entre les deux nations isolées.
Faits marquants
- Selon les médias d’État russes, le leader nord-coréen est arrivé vendredi à bord de son train blindé dans la ville de Komsomolsk-sur-l’Amour, à l’extrême est de la Russie.
- Il a reçu un tapis rouge à la gare et a été accueilli par le maire de la ville, Alexander Zhornik, et le gouverneur de la région, Mikhail Degtyarev.
- Le groupe a ensuite visité deux installations aéronautiques – l’usine aéronautique Youri Gagarine de Komsomolsk-sur-l’Amour et l’usine Yakovlev – toutes deux sanctionnées par les pays occidentaux en raison de la guerre en Ukraine, selon l’agence Reuters.
- L’usine Gagarine, qui porte le nom du célèbre cosmonaute soviétique et première personne à avoir volé dans l’espace, fabrique des avions de guerre avancés pour le ministère russe de la défense, selon les médias d’État russes, tandis que l’usine Yakovlev construit des avions Sukhoi Superjet 100 pour un projet d’aviation civile.
- Kim Jong-un et la délégation nord-coréenne ont été escortés par le vice-premier ministre russe Denis Mantourov à l’usine Gagarine, où ils ont assisté à un vol de démonstration de l’avion russe Su-35 et inspecté des ateliers d’assemblage.
- Mantourov, qui dirige également le ministère russe de l’industrie et du commerce, a déclaré que Moscou voyait un « potentiel de coopération à la fois dans le domaine de la construction aéronautique et dans d’autres industries », selon la traduction de Reuters.
Trame
Vendredi marquait le troisième jour de la tournée de Kim en Russie. Sa visite s’est principalement concentrée sur des sites d’importance militaire et industrielle, y compris la visite d’un cosmodrome dans l’extrême est de la Russie avec le président Vladimir Poutine. S’exprimant au cosmodrome mercredi, il a exprimé son soutien à M. Poutine et à la Russie et a promis le soutien indéfectible de la Corée du Nord à la Russie dans sa lutte contre l’Occident. Les industries de haute technologie présentées lors de la visite – notamment les fusées et les satellites au cosmodrome et les avions de chasse à l’usine – ont alimenté les spéculations selon lesquelles Pyongyang envisagerait d’armer Moscou pour sa guerre en Ukraine, potentiellement en échange de technologies sensibles qu’elle pourrait utiliser dans son programme de missiles nucléaires, ce qui serait interdit par les sanctions de l’ONU. Les États-Unis ont mis en garde contre des représailles rapides et des sanctions supplémentaires pour les deux pays si une vente d’armes se concrétisait. Les diplomates américains et sud-coréens ont déclaré que toute coopération militaire violerait les sanctions des Nations unies, que la Russie a elle-même approuvées en tant que membre du Conseil de sécurité.
À surveiller
Kim Jong-un se trouve en Russie à l’invitation de Poutine, qui lui a adressé une invitation réciproque lors de leur sommet de mercredi. Le Kremlin aurait confirmé que Poutine a accepté l’invitation du dirigeant nord-coréen à se rendre à Pyongyang, sans que l’on sache exactement quand ce voyage aura lieu. Avant que le voyage de M. Poutine ne soit organisé, le Kremlin a déclaré que Moscou enverrait son ministre des affaires étrangères, M. Sergueï Lavrov, dont la dernière visite remonte au mois de juillet, à l’occasion du 70eanniversaire de l’armistice de la guerre de Corée. Le voyage de M. Lavrov devrait avoir lieu en octobre.
Nombre important
10. C’est le nombre de voyages que Kim Jong-un a effectués à l’étranger depuis qu’il a pris le contrôle de la Corée du Nord après la mort de son père en 2011, y compris son voyage actuel en Russie. Ce rare voyage en Russie, où il rencontre Poutine pour la deuxième fois, souligne l’importance de ce pays pour le dirigeant nord-coréen, qui ne s’est rendu en Chine qu’à plusieurs reprises. Kim Jong-un serait paranoïaque quant aux menaces de sécurité lors de ses déplacements à l’étranger et voyage généralement, mais pas toujours, dans un train blindé et luxueux, ce qui contraste nettement avec les conditions de vie appauvries que connaissent de nombreuses personnes en Corée du Nord.
Article traduit de Forbes US – Auteur : Robert Hart
<<< À lire également : Le Canada enquête sur l’ingérence potentielle de la Chine et de la Russie durant les élections >>>
Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook
Newsletter quotidienne Forbes
Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.
Abonnez-vous au magazine papier
et découvrez chaque trimestre :
- Des dossiers et analyses exclusifs sur des stratégies d'entreprises
- Des témoignages et interviews de stars de l'entrepreneuriat
- Nos classements de femmes et hommes d'affaires
- Notre sélection lifestyle
- Et de nombreux autres contenus inédits