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Kamala Harris et Tim Walz à la rencontre des électeurs : une tournée en bus stratégique

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La vice-présidente des États-Unis Kamala Harris est rejointe par le gouverneur du Minnesota Tim Walz et son épouse, Gwen Walz, lors d'un arrêt dans un bureau de campagne le dimanche 18 août 2024 à Rochester. Getty Images

La tournée en bus de dimanche, à travers l’ouest de la Pennsylvanie, menée par la candidate démocrate à la présidence Kamala Harris et son colistier Tim Walz, leur a offert une opportunité de se connecter avec les gens de manière plus intime et personnelle, bien au-delà de ce que les rassemblements dans les stades ou autres grands lieux peuvent offrir. 

Une contribution de Edward Segal pour Forbes US – traduit par Lisa Deleforterie

 

Harris et Walz, accompagnés de leurs conjoints, ont entrepris « une tournée en bus à travers une région clé de cet État, dans une démonstration de force politique et un appel à l’action avant l’ouverture de la convention nationale démocrate à Chicago », a rapporté le Washington Post.

Les dirigeants d’entreprise devraient s’inspirer des efforts des deux colistiers pour apporter une dimension plus personnelle à une course désormais effrénée vers la Maison Blanche. Se rapprocher physiquement de leur public peut permettre aux politiciens comme aux cadres d’entreprise de renforcer leur image, leur crédibilité et l’impact de leurs messages.

 

Se rapprocher des électeurs

Les tournées en bus présentent des avantages significatifs pour les candidats à la présidence et autres. Elles permettent aux politiciens de paraître plus accessibles, plus proches et plus engageants que lorsqu’ils s’expriment dans des auditoriums ou des arènes sportives.

Les tournées en bus de campagne offrent aux médias des visuels attractifs, ce qui peut entraîner une couverture médiatique accrue pour les candidats.

« Les tournées en bus sont un pilier de la saison électorale pour de bonnes raisons : en plus d’être divertissantes, elles font office de panneaux publicitaires mobiles et d’opportunités photographiques pour les candidats ou les causes, tout en offrant une immersion incomparable dans une communauté ou une région », a déclaré Abbey Watson, qui a travaillé au sein de l’administration Obama et sur diverses campagnes politiques, dans un message électronique.

Les visuels sont tout aussi essentiels sur le parcours de campagne que le message lui-même du candidat. « La tournée en bus offre aux électeurs locaux et aux médias une exposition significative à la campagne et un excellent visuel qui se distingue du montage habituel des rassemblements », a observé Watson.

 

Une organisation plus facile

« Les tournées en bus sont un excellent moyen pour les candidats de couvrir les principaux marchés médiatiques dans un État clé. Elles sont souvent plus simples à organiser, tant sur le plan logistique que financier, qu’une tournée en avion à travers l’État. De plus, elles permettent aux candidats locaux de rejoindre ou quitter la tournée facilement pour une journée ou deux », a souligné Megan Sweeney, ancienne directrice de la communication du Parti républicain de Pennsylvanie, dans une interview par e-mail.

Les candidats politiques n’ont pas toujours besoin d’être présents dans le bus pour que la tournée soit un succès.

« Parfois, le candidat n’a même pas besoin d’être présent dans le bus pour qu’une étape attire l’attention des médias locaux. Un bus de campagne qui arrive dans un petit marché avec des représentants est un moyen efficace de toucher des électeurs souvent mis à l’écart et d’obtenir une couverture dans la presse locale », a observé Sweeney.

 

Défis et inconvénients

Cependant, cette méthode de campagne peut présenter certains inconvénients. « Les tournées en bus représentent le format d’événement le plus complexe pour une campagne, car elles combinent toutes les exigences habituelles d’un rassemblement avec la logistique du transport du candidat, de son équipe et de la sécurité », explique Watson.

Des considérations de sécurité et d’autres facteurs doivent également être pris en compte lorsque les candidats se déplacent en bus. « Comme pour tout événement de campagne, il est essentiel de se préparer à d’éventuelles contre-manifestations. Il est donc crucial de sélectionner un lieu de halte sécurisé et de prévenir les autorités locales le plus tôt possible », a mis en garde Sweeney.

Les tournées en bus ne sont toutefois pas une nouveauté. Elles ont été largement utilisées par les candidats démocrates et républicains à la présidence au fil des ans dans leur course à la Maison Blanche. Parmi eux, on peut citer le président Bill Clinton (1996), le sénateur démocrate de Caroline du Nord John Edwards (1996), le sénateur républicain de l’Arizona John McCain (2000), le président George W. Bush (2004), le sénateur républicain de l’Utah Mitt Romney (2012), le président Donald Trump (2020) et le président Joe Biden (2020).

En tant qu’historien des campagnes électorales en train, j’ai documenté des centaines de politiciens au cours des 185 dernières années qui ont établi des liens avec les électeurs depuis l’arrière des trains dans les gares, ainsi que par le biais de tournées en bus. Pendant des décennies, les trains ont été le moyen le plus efficace pour les candidats à la présidence de se rapprocher des électeurs, tant dans les petites villes que dans les grandes métropoles, jusqu’à ce que les bus et les voyages en avion s’avèrent plus pratiques et rentables pour les campagnes.

 

Un pont entre deux stratégies

Aux États-Unis, le candidat présidentiel républicain Thomas Dewey est considéré comme le premier candidat national à faire campagne en bus en 1948. C’était, rétrospectivement, un pont entre deux stratégies de campagne : les trains et les avions.

Le politicien Lee Dreyfus, candidat républicain au poste de gouverneur dans le Wisconsin, a combiné les voyages en bus et en train lors de sa campagne de 1978, parcourant l’État dans un ancien bus scolaire transformé pour évoquer un train de campagne.

 

D’autres tournées en bus à venir ?

« Une tournée en bus est probablement la forme de « politique de proximité » la plus accessible qu’une campagne présidentielle puisse adopter dans les trois mois de course intense entre les conventions et le jour de l’élection », a déclaré Michael Montgomery, politologue et conférencier au Département de la santé et des services sociaux de l’Université du Michigan-Dearborn, dans un communiqué.

L’itinéraire des prochaines tournées en bus des candidats présidentiels ou de leurs colistiers cette année pourrait être influencé par plusieurs facteurs.

« Je ne peux pas imaginer qu’aucune des campagnes n’entreprenne une véritable tournée nationale en bus. Toutefois, je m’attends à voir des initiatives similaires, probablement axées sur les candidats à la vice-présidence, dans les États-clés les plus densément peuplés, tels que la Pennsylvanie, le Michigan, le Wisconsin, la Caroline du Nord et la Géorgie. Le Nevada et l’Arizona sont également en jeu, mais leur géographie ne semble pas vraiment adaptée à ce type de campagne », a conclu Montgomery.

 

Approfondir les relations avec les acteurs du monde des affaires

Les dirigeants d’entreprises n’ont pas besoin de suivre l’exemple des politiciens en organisant des tournées en bus. Cependant, ils pourraient envisager d’autres moyens de renforcer leur proximité avec leurs publics et parties prenantes, tels que se rendre en personne aux réunions plutôt que de participer à des appels Zoom, saluer les employés directement dans leurs bureaux, ou échanger avec les ouvriers sur les lignes de production.

Ce type d’approche personnelle pourrait contribuer à réduire l’écart entre les dirigeants et les employés de l’entreprise. Cela représenterait une approche stratégique à envisager.

 


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