Porté par une dynamique incontestable, le candidat de la France insoumise lorgne ouvertement la troisième place, actuellement dévolue à François Fillon. Longtemps scotché autour de 10-12%, Jean-Luc Mélenchon est désormais la « hype » de cette fin de campagne… au point de voir son programme et ses propositions économiques relégués au second plan.
Jean-Luc Mélenchon croit en son étoile. Si l’embryon d’une possibilité d’un éventuel rapprochement avec Benoît Hamon n’a – soyons sérieux – jamais été à l’ordre du jour dans son esprit, le candidat de la France insoumise continue de battre la campagne, sans se soucier de ses adversaires. Un postulat qui porte enfin ses fruits, le cofondateur du Parti de gauche continuant de grappiller du terrain dans les enquêtes d’opinion. Au point de déloger François Fillon du podium ? L’intéressé y croit dur comme fer, lui qui martèle tous azimuts que l’objectif est « d’aller chercher Fillon », délaissant son rétroviseur dans lequel Benoît Hamon s’ébat dans les méandres d’une campagne cauchemardesque.
Le candidat socialiste – sauf retournement de l’opinion – devrait donc terminer derrière celui qui a claqué la porte du PS en 2008. Une belle revanche pour Jean-Luc Mélenchon qui espère que la dynamique actuelle en sa faveur ne faiblira pas à 15 jours de l’échéance. Tribun particulièrement habile, orateur hors pair, il a été le premier à mettre « les pieds dans le plat » lors du débat télévisé – entre les « cinq favoris » – sur les « affaires Fillon et Le Pen » qui empoisonnent la campagne, fustigeant les « pudeurs de gazelle » de ses challengers et des journalistes présents sur le plateau, peu enclins à mettre des noms sur les affaires sus-citées.
«Je suis prêt à gouverner» – Introduction au Grand Débat de la Présidentielle sur #BFMTV et #CNews. #LeGrandDébat #DebatBFM pic.twitter.com/n40YCvt1jO
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 5 avril 2017
Sortie des traités européens
Une prestance et un charisme indéniable suffisant pour conquérir le cœur de nouveaux électeurs ? Incontestablement. Selon la dernière enquête Harris Interactive publiée ce jeudi pour France 2, l’ancien sénateur, avec 17% des intentions de vote, talonne un François Fillon en perdition sondagière, l’ancien hôte de Matignon ne recueillant qu’un « petit » 18%. Des sondages à manipuler évidemment avec précaution mais qui attestent, comme évoqué en préambule, des vents favorables. Dès lors, intéressons-nous de plus près au programme et aux propositions de Jean-Luc Mélenchon. Quelles sont les principales mesures de « l’avenir ensemble », du nom de la profession de foi de l’ancien député européen ?
D’Europe, il en est clairement question dans ce programme. Sur les déficits, Jean-Luc Mélenchon – c’est d’ailleurs l’un des principaux (et seuls) points de convergence avec Benoît Hamon – souhaite purement et simplement s’affranchir de la règle des 3%. Sur la problématique relative aux traités, le candidat de la France insoumise se montre encore plus radical dans la mesure où en cas d’échec des discussions, sur les conditions d’une renégociation avec les partenaires européens, Jean-Luc Mélenchon envisage purement et simplement d’activer « son plan B », en l’occurrence une sortie unilatérale desdits traités.
Ce n’est pas l’idée européenne que nous mettons en cause, ce sont les traités actuels ! #JLM2017 @JLMelenchon #LeGrandDebat pic.twitter.com/hPGnYU0QS0
— JLM 2017 (@jlm_2017) 4 avril 2017
Révolution fiscale et retraite à 60 ans
En matière de fiscalité, à la différence de son « ancien camarade socialiste », Jean-Luc Mélenchon est farouchement opposé à une fusion de l’impôt sur le revenu et de la CSG qui aurait pour effet pervers, selon lui, d’affaiblir le financement de la protection sociale. Mais il plaide, dans un tout autre registre, pour une « révolution fiscale », avec pour tête de gondole la suppression des « niches fiscales » considérées à ses yeux comme « injustes et inefficaces », mais également l’élargissement du barème de l’impôt sur le revenu à 14 tranches, contre 5 actuellement. Objectif avoué : s’attaquer aux plus hauts revenus.
Sur l’épineuse question des retraites, Jean-Luc Mélenchon a le mérite de la constance. Son postulat est, en effet, limpide et sa position n’a pas varié d’un iota depuis la dernière élection présidentielle lors de laquelle il avait recueilli sur son nom – avec le soutien du Parti communiste – 11% des suffrages exprimés. Le rétablissement de la retraite à 60 ans avec quarante annuités pour une retraite complète fait toujours figure de proposition phare et « d’incontournable » du candidat de la France insoumise. Un positionnement « à gauche toute », en somme, qui semble trouver néanmoins de plus en plus d’adeptes si l’on se réfère uniquement aux études d’opinion. Alors Jean-Luc Mélenchon, surprise de cette élection présidentielle ? Réponse le 23 avril.
Je suis pour la retraite à 60 ans avec 40 annuités, monsieur Hamon pour la retraite à 62 ans avec 43 annuités. #CàVous #France5
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 13 mars 2017
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