Les autorités aéroportuaires de Hong Kong ont annulé tous les vols tandis que des milliers de manifestants occupent son aéroport, l’un des hubs les plus fréquentés d’Asie, lors de la dernière montée en puissance des manifestations anti-gouvernement.
Les autorités ont indiqué dans un communiqué publié lundi : « Mis à part les vols en partance ayant complété le processus d’enregistrement et les vols se dirigeant déjà vers Hong Kong, tous les autres vols ont été annulés pour le reste de la journée ». Les passagers ont été priés de quitter le terminal dès que possible.
Le Figaro rapporte également que la compagnie aérienne Air France a publié ce lundi un communiqué dans lequel elle indique que son programme de vols « pourrait être perturbé ». Les voyageurs souhaitant modifier leur voyage peuvent le reporter sans frais, précise l’entreprise, qui indique aussi que le statut des vols concernés « sera mis à jour en temps réel » sur son site ainsi que dans son application.
Dans le détail, les passagers ayant un billet pour un voyage les 12 ou 13 août au départ ou à destination de Hong Kong pourront « reporter [leur] voyage sans frais jusqu’au 18 août inclus ». Ils pourront également reporter leur voyage au-delà de cette date, changer de destination ou annuler leur départ, auquel cas Air France leur fournira un avoir non remboursable valable sur ses vols, ceux de KLM et ceux de Hop!.
Les autorités aéroportuaires ont ajouté que les voyageurs ont rencontré des retards majeurs lors de leur entrée ou leur sortie de l’aéroport de Hong Kong en raison des manifestations.
La foule des manifestants s’est éclaircie plus tard dans la journée de lundi après que des milliers de personnes se sont jointes à un sit-in dans les zones publiques de l’aéroport pour exprimer leur colère envers le gouvernement de Hong Kong et les violences policières lors des manifestations de ce weekend.
Des militants ont accusé les officiers de police d’usage excessif de la force, après des témoignages rapportant qu’une femme avait perdu l’usage d’un œil lors d’une manifestation, et que la police avait été filmée en train de projeter des gaz lacrymogènes sur les manifestants dans une gare au cours du weekend.
Des manifestants avaient déjà organisé par le passé des actes de protestation à l’aéroport, un lieu considéré comme à l’abri de l’intervention de la police, mais les manifestations d’alors n’avaient pas affecté le fonctionnement du quatrième aéroport parmi les plus importants d’Asie.
Un porte-parole du Bureau des Affaires de Hong Kong et Macao du Conseil d’État de Chine a accusé les manifestants d’utiliser « des outils extrêmement dangereux pour attaquer les officiers de police, ce qui constitue d’ores et déjà un crime violent grave, et qui montre également les premiers signes d’un terrorisme émergent ».
Les manifestations gagnent en intensité et montrent peu de signes de relâche, les manifestants changeant constamment de tactique et trouvant de nouveaux moyens de contourner la police. Ce lundi, Hong Kong avait invité des journalistes et des législateurs afin de leur faire une démonstration de canons à eau. Ils avaient été acquis à la suite des manifestations pro-démocratie de 2014. Toutefois, les militants des droits humains ont alerté sur le fait que ces canons pouvaient causer de graves blessures.
Les employés de Cathay Pacific risquent le licenciement s’il s’avère qu’ils soutiennent les manifestations pro-démocratie. Le fleuron aérien de Hong Kong a dû faire face à des pressions de Pékin, et la compagnie a renvoyé deux de ses employés et suspendu un pilote après que la Chine lui a ordonné de réprimander les employés soutenant les manifestants. Le gouvernement chinois a qualifié les manifestations de « terrorisme ».
Des centaines de manifestants ont été arrêtés au cours de dix semaines d’agitation en ville, déclenchée par les démarches du gouvernement de Hong Kong concernant l’approbation d’un projet de loi avec la Chine maintenant enterré. La colère du public envers le gouvernement et la façon dont la police a réagi aux manifestations contre le projet de loi sur l’extradition s’est maintenant muée en une campagne pour plus de démocratie et une refonte du système de police.
Kong Kong est gouvernée par la Chine selon une règle semi-autonome de « un pays, deux systèmes », qui permet à la Région Administrative Spéciale de posséder un système judiciaire séparé, la liberté d’expression, et de multiples partis politiques. Ces droits sont inscrits dans la constitution du territoire qui avait fait suite à sa passation de la Grande-Bretagne à la Chine en 1997, mais de nombreux habitants de Hong Kong sont convaincus que ces droits sont maintenant en péril.
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