Qui de Benoît Hamon ou de Manuel Valls est perçu par les Français comme étant le plus proche de l’entreprise ? L’étude Ifop / Fiducial pour France Digitale apporte des éléments de réponses.
Une étude riche en enseignements. « My government is pro-business ». Quelques mois après son intronisation à Matignon, Manuel Valls multipliait les déclarations d’intention (et d’amour) à l’endroit des entrepreneurs de tout bord. Cette saillie, en date du mois d’octobre 2014, devant un parterre de dirigeants de la City à Londres, avait suscité une certaine circonspection aux yeux de la majorité. Mais l’ancien Premier ministre n’en a eu cure et a enchaîné les plaidoyers pro-entreprise, avec pour point d’orgue un discours « mémorable » pour le patronat à l’université d’été du Medef de la même année, le Premier ministre concluant son laïus par le non moins célèbre : « J’aime l’entreprise ».
Mais en amour, comme dans de nombreux domaines, les déclarations s’envolent et les actes restent. Pacte de responsabilité, CICE…sous la férule de l’ancien locataire de Matignon, les entreprises ont bénéficié d’une politique résolument favorable. Suffisant pour porter l’ancien maire d’Evry au pinacle et en faire « le candidat de l’entreprise et des entrepreneurs » ?
Échange avec des start up lilloises #Vmicro #e-Zyvec et #GameOddities soutenues par des laboratoires et incubateurs #innovation pic.twitter.com/QnKv1e5vBa
— Benoît Hamon (@benoithamon) 16 décembre 2016
Hamon champion des start-up, Valls plus proche des « grands groupes »
La réponse est non. Même si quelques nuances s’imposent. Déjà devancé -doux euphémisme- lors de la précédente étude de France Digitale du mois de novembre dernier par son ennemi intime, Emmanuel Macron alors pas encore candidat déclaré, Manuel Valls l’est également par son adversaire de dimanche Benoît Hamon, que les Français perçoivent davantage proche des start-ups et des TPE/PME que l’ancien chef du gouvernement, ce dernier ne « raflant la mise » que dans la catégorie « grands groupes » qui sont les principaux bénéficiaires de sa politique pro-entreprise.
Dans le détail, Benoît Hamon est considéré par 41% des personnes interrogées (en total de citations) comme étant, parmi les finalistes à la primaire, le candidat le plus proche des start-ups. « Un public » que Manuel Valls a un peu plus de mal à capter aux yeux des Français, l’ancien maire d’Evry ne recueillant « que » 39% des suffrages. La dynamique est encore plus importante en ce qui concerne les TPE /PME, où l’ancien patron du MJS est crédité de 42% des voix, contre un score de 35% pour l’ex-édile d’Evry.
Montebourg champion (presque) toutes catégories
En revanche, l’empreinte de Manuel Valls est écrasante, aux yeux de l’opinion, dans son rapport aux grands groupes puisqu’il est perçu par 63% des personnes interrogées comme étant le plus proche de cette catégorie. Plus du double du score de Benoît Hamon, qui plafonne à 31%. Mais aucun des deux, malgré l’avantage de l’ancien ministre de l’Education sur les deux premières catégories, ne peut se targuer d’être le candidat des entrepreneurs à l’élection présidentielle.
Un costume qu’aurait pu, en revanche, largement revêtir l’éternel troisième homme de le primaire à gauche, Arnaud Montebourg. Ce dernier, sans doute au regard de son passage au ministère de Redressement productif et de sa (courte) incursion dans le privé était considéré, avant son élimination, comme l’aspirant potentiel le plus proche des start-ups pour 59% des personnes sondées, mais également des TPE / PME (63%). Une domination sans conteste sur ces deux segments même si Manuel Valls le devance en ce qui concerne les grands groupes, le chantre du Made In France signant un score de « seulement » 55%. Malheureusement pour lui, ces scores sont loin de celui réalisé dimanche dans les urnes. Le « candidat de l’entreprise » attendra à moins qu’il ne soit déjà en marche…
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