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Guerre en Ukraine : Où en sont les négociations entre la Russie et l’Ukraine ?

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KIEV, UKRAINE - 2022/02/24: A television screen showing President Volodymyr Zelensky's address to Russians. Today, many Ukrainians were awakened by explosions at 5 am. Russia launched a massive invasion of the Ukraine territory. The country's authorities are urging civilians to stay at home and remain calm. (Photo by Igor Golovniov/SOPA Images/LightRocket via Getty Images)

Les négociations de paix entre l’Ukraine et la Russie commencent à devenir « plus réalistes », a déclaré mercredi 16 mars le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

 

Quelques heures avant de s’adresser aux Congrès des États-Unis, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que les négociations entre l’Ukraine et la Russie commençaient à devenir « plus réalistes ». Ainsi, trois semaines après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les négociations entre Kiev et Moscou progressent enfin.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré mercredi 16 mars que les négociations avec l’Ukraine étaient difficiles, mais que les parties étaient sur le point de conclure les derniers « détails spécifiques » d’un accord de paix, notamment concernant la neutralité de Kiev et les garanties de sécurité pour Moscou.

Depuis le début de la guerre, cette déclaration sur l’avancée des négociations est la plus optimiste émanant d’un haut responsable russe. Mardi 15 mars, le président ukrainien avait réalisé une première concession en reconnaissant que l’Ukraine devait « accepter » le fait de ne jamais devenir un membre de l’OTAN, malgré ses aspirations.

Selon Volodymyr Zelensky, l’Ukraine devra plutôt compter sur les « garanties de sécurité » des puissances étrangères pour assurer sa protection, laissant entrevoir un possible compromis sur l’un des principaux objectifs du président Vladimir Poutine.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson (le Royaume-Uni est l’un des pays fondateurs de l’OTAN) a renforcé cette concession en déclarant qu’il n’y avait « aucune chance que l’Ukraine rejoigne l’OTAN de sitôt » et que le président ukrainien comprenait la « réalité de la situation. »

L’OTAN n’admet pas les pays en proie à des conflits territoriaux non résolus, et Boris Johnson a déclaré que les décisions relatives à l’avenir de l’Ukraine « doivent être prises par le peuple ukrainien » et son « dirigeant élu. »

« Toutes les guerres se terminent par des accords », a indiqué Volodymyr Zelensky mardi 15 mars. « Cependant, il faut encore du temps pour que les décisions soient dans l’intérêt de l’Ukraine. Nos héros, nos défenseurs nous donnent ce temps pour défendre l’Ukraine partout. »

Moscou a exigé que Kiev abandonne officiellement ses aspirations à rejoindre l’OTAN, qui sont inscrites dans la constitution ukrainienne, ainsi que la reconnaissance de l’indépendance des deux régions séparatistes à l’est de l’Ukraine et de la souveraineté de la Russie sur la Crimée, région annexée illégalement par la Russie en 2014. Les attaques russes cesseraient « à l’instant » si ces demandes clés sont satisfaites, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Au début de l’invasion, la Russe a accusé l’Ukraine de rejeter son offre de négocier un cessez-le-feu, ce que les responsables ukrainiens ont vigoureusement démenti, insistant sur le fait que Kiev était prêt à négocier, mais ne se rendrait pas ou n’accepterait pas d’ultimatums. L’Ukraine a accusé la Russie de violer les cessez-le-feu négociés et destinés à permettre l’évacuation des civils, ce que les services de renseignement militaires britanniques ont décrit comme un stratagème probable pour permettre aux troupes russes de se réinstaller.

Outre les négociations entre Moscou et Kiev, les dirigeants allemands, français, israéliens et turcs ont tous tenté de trouver un accord de paix. Selon le New York Times, après un appel entre le président français Emmanuel Macron, le président allemand Olaf Scholz et Vladimir Poutine, un membre du gouvernement français aurait décrit le dirigeant russe comme peu sincère et « déterminé à poursuivre la guerre. »

Un sommet de l’OTAN pour discuter de l’invasion de l’Ukraine, auquel participeront les chefs de tous les gouvernements alliés, se tiendra au siège de l’Alliance à Bruxelles le 24 mars. Durant ce sommet, plusieurs sujets seront abordés, notamment les conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le soutien de l’OTAN à l’Ukraine ainsi que la poursuite du renforcement de la dissuasion et de la défense de l’OTAN en réponse à une nouvelle réalité pour sa sécurité.

Néanmoins, l’on ignore ce que le Kremlin est prêt à accepter comme concessions, notamment concernant la Crimée et les régions séparatistes de Louhansk et Donetsk. L’on ignore également quel type de compromis pourrait être trouvé sur la neutralité de l’Ukraine. Selon le journaliste Max Seddon du Financial Times, le Kremlin souhaiterait un modèle autrichien ou suédois de « démilitarisation », ce qui signifie que l’Ukraine pourra conserver une armée, mais sera dans l’impossibilité d’accueillir des bases militaires étrangères.

 

Article traduit de Forbes US – Auteur : Robert Hart

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