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Global Positive Forum, Une Initiative Qui Gagne À Être Consolidée

On retiendra du premier Global Positive Forum que l’humanité ne pourra pas survivre si hommes politiques et dirigeants d’entreprises n’intègrent pas le long-terme dans toutes leurs décisions. Moteur de cette transformation, l’innovation est une denrée encore rare dans notre système éducatif.

 

C’est à l’initiative de l’économiste Jacques Attali et de l’organisateur d’événements internationaux Richard Attias que 1200 participants se sont réunis le 1er septembre dernier à la Seine Musicale dans le cadre du premier Global Positive Forum. L’idée fondatrice de cet évènement exceptionnel n’est simple qu’en apparence : accélérer la révolution positive afin de mieux répondre aux défis qui attendent les générations futures. « Les modèles qui ont organisé le XXème siècle ont mené nos sociétés modernes dans l’impasse. Les crises internationales se succèdent. La capacité des Etats à agir est contrainte par leurs dettes abyssales. Le marché, quand il n’est pas régulé, génère des crises financières cycliques et accentue toujours plus les inégalités dans le monde. Nos modes de consommation ont pour conséquence l’accélération galopante du réchauffement climatique. Les guerres s’enchaînent et plongent des populations entières dans la détresse. Notre capacité d’accueil est mise au défi par les migrations croissantes nées de ces conflits, de la vulnérabilité des plus fragiles et du dérèglement climatique » constate Jacques Attali.

 

Afin de sortir de ce marasme, le réseau Positive Planet constitué autour d’Attali, ne souhaite plus se contenter de faire des diagnostics.  Il entend passer aux actes en fédérant nombre d’initiatives. Global Positive Forum se présente ainsi comme le point de départ d’un débat qui se veut planétaire et participatif, placé sous le haut patronage du Président Emmanuel Macron. De ce point de vue, malgré quelques imperfections, cette première cuvée aura été un franc succès. Chefs d’entreprises, Ministres d’états européens et africains, Directeurs d’ONG, entrepreneurs sociaux, penseurs, artistes et simples citoyens engagés ont pu présenter leur vision du monde meilleur qu’ils souhaitent léguer aux générations futures. Quelle que soit la voie suggérée par les uns et par les autres, tous se sont accordés sur le fait qu’il ne fallait pas attendre que la situation devienne urgente pour encourager la généralisation d’une économie positive qui travaille pour les générations suivantes.

 

A ce sujet, Jacques Attali a rappelé en préambule son action avec Planète Finance pour financer des projets de start-up dans les banlieues : « Il faut inverser la hiérarchie entre ce qui est urgent et ce qui est important » a-t-il ajouté, rappelant que le monde va mieux sur certains points, mais va plus mal sur d’autres. A l’issue de cette première journée, des groupes de travail se réuniront pendant six mois afin d’élaborer des propositions et des solutions concrètes en faveur des générations futures. Pléthore de domaines sont concernés : l’éducation, la santé, l’énergie, la finance, l’environnement, le territoire ou encore l’entrepreneuriat. En mai 2018, le Global Positive Forum devrait présenter ces solutions au président de la République dans un rapport final dont le but affiché sera d’influer sur les prochaines réunions du G7 et du G20.

 

1200 participants

 

Parmi les intervenants qui se sont suivis huit heures durant à la tribune, Bruno Lemaire, ministre de l’Economie et des Finances a proposé de regarder l’avenir avec lucidité et confiance en reprenant les souhaits d’Emmanuel Macron quant à cette initiative : pensez global, pensez loin avec ambition, pensez concret, pensez différemment et surtout inventez et innovez. Précisons qu’il s’agit surtout d’innovation de rupture, démarche à laquelle l’Etat entend participer et qui est sans doute la clé essentielle de l’éducation : « c’est en tous cas la voie à suivre afin d’éviter que les riches ne deviennent plus riches et les pauvres plus pauvres ». En clair, l’innovation doit profiter à tous. Pour cela, les entreprises devront investir dans le long terme. Bjarni Benediktsson, premier Ministre islandais, pays en tête du classement de l’Indice de positivité des Nations pour 2017, a rappelé pour sa part l’importance de la cohésion sociale qui se traduit dans ce petit pays de 340.000 habitants par un écart salarial faible entre les plus riches et les plus pauvres. «Chez nous, la génération actuelle pense à long terme», a-t-il affirmé, évoquant notamment la politique de pêche responsable, tournée vers la création de valeur.

 

Au fil des présentations, il est apparu clairement que l’économie positive prenait en compte l’intérêt des générations suivantes, faisant passer le long-terme avant le court-terme. Si elle ne date pas d’hier, cette prise de conscience est en marche et les initiatives positives se font de plus en plus nombreuses. Aux propos d’un Frédéric Ouvéa, président de la Société Générale, sur le rôle des Green Bonds dans l’émergence d’une finance positive, Jean Philippe Courtois, président de Microsoft International a répliqué en mettant en avant la transformation numérique en tant que clé d’une nouvelle économie où le positif l’emporterait à coup sûr.

Exemple : l’analyse prédictive – un des domaines avancés du big data – mise au service du développement d’un état du sous-continent indien. La parole fut également donnée à la nouvelle génération, ces fameux « Millenials » dont les aspirations sont déjà si loin des nôtres.

« Change (it) yourself » est un des crédos de cette jeune génération qui veut accéder à « une vie qui fait sens et qui permette à chacun de trouver sa voie afin de vivre en harmonie avec les autres ». C’est ce que sont venu affirmer sur scène avec conviction et sincérité des représentants de huit écoles et universités autour de Rebecca Sfedj, 25 ans, co-fondatrice de Noise, une structure dédiée à l’innovation sociale (voir interview). Une conviction s’impose au terme de cette journée : l’altruisme va bien finir par trouver sa place dans notre monde.

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