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François Fillon Ou La Rigueur Récompensée

© Getty Images

L’ancien Premier ministre a créé la surprise dimanche soir en terminant largement en tête au premier tour de la primaire de la droite et du centre. Il affrontera, dimanche prochain, Alain Juppé pour porter l’étendard de la droite à l’élection présidentielle.

Austère pour certains, chantre de la sinistrose pour d’autres, François Fillon ne s’est pourtant jamais départi de sa ligne de conduite, lui l’apôtre d’une rigueur budgétaire tous azimuts, à savoir maintenir le cap, en faisant fi des sondages qui l’ont parfois relégué en quatrième position, et offrir « son » discours de vérité sur la situation économique de la France. Une persévérance récompensée dans les urnes dimanche soir, où à la faveur d’une fin de campagne menée tambour battant, l’ancien Premier ministre a recueilli près de 45% des suffrages.  Travailleur acharné, le député de Paris a suscité l’adhésion massive des électeurs mais il aurait tout aussi bien pu ne pas être au rendez-vous.

Abîmé par la guerre avec Jean-François Copé lors de « l’épique » bataille pour la présidence de l’UMP en 2012, François Fillon, qui s’et déclaré candidat à la primaire un an plus tard, a tiré les leçons de ce sinistre épisode. Dans l’ombre, il a peaufiné ses arguments et ciselé ses propositions. Peu enclin à la surenchère, François Fillon a toujours préféré un discours de droiture et de vérité, quitte à déplaire – « Je suis à la tête d’un Etat en situation de faillite », déclarait-il dès 2007. Si le réalisme n’a pas toujours été à la mode en politique, le temps semble pourtant avoir donné raison à l’ancien chef du gouvernement.

« Redresser la France »

Fort de ce postulat, le candidat Fillon martèle et déroule sans complexe des propositions qu’il a pourtant, parfois, échoué à faire adopter lorsqu’il était aux affaires. La plus marquante d’entre elle étant la TVA sociale qui tombera aux oubliettes dès les prémices du quinquennat Sarkozy. Ainsi, l’ancien Premier ministre propose une augmentation de 2 points du taux normal de TVA contre une baisse massive des cotisations des entreprises et des salariés, à hauteur de 50 milliards d’euros. « C’est le seul programme qui puisse redresser la France » soulignait-il en milieu de semaine dernière au micro de RTL.

En matière de dépenses publiques, l’ancien premier ministre fait également valoir « sa » vérité. «Ne nous mentons pas, il faut d’abord réduire la dépense publique avant de réduire les impôts », avait-il déjà eu l’occasion de souligner, s’accordant sur un objectif de 110 milliards d’euros – contre 80 à 100 milliards pour son rival, Alain Juppé. En outre, fidèle à ses principes, François Fillon s’engage à respecter l’engagement scellé avec Bruxelles, à savoir que le déficit ne dépasse pas les 3% du PIB.

La fonction publique « dans le viseur »

Souvent qualifiées de « chocs », les propositions de l’ancien Premier ministre concernant la fonction publique sont, en effet, drastiques. C’est d’ailleurs lui, parmi ses sept challengers à la primaire de la droite et du centre, qui a l’objectif le plus élevé en la matière, à savoir la suppression de 10% des effectifs, soit l’équivalent de 500 000 postes durant toute la durée du quinquennat. « Je peux le faire parce que je propose le passage à 39 heures, c’est la clé de la réduction du nombre de fonctionnaires », abonde-t-il. Et de souligner, encore davantage, l’impérieuse nécessité de cette mesure ce jeudi soir lors du débat où il a fait valoir ses arguments, face à un Alain Juppé visiblement peu convaincu sur la question, jugeant la proposition peu crédible. « L’analyse d’Alain Juppé, c’est pour cela que je suis candidat », a riposté l’ancien maire de Sable-sur-Sarthe.

Désormais en position de force avant d’aborder le second tour, Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire lui ayant d’ores et déjà apporté leur soutien, François Fillon, fidèle à son sacro-saint principe d’avancer à découvert, se rêve en « Tchatcher français ». « Je l’admire car elle est le symbole d’une détermination politique inflexible pour enrayer une situation de déclin », confiait-il dès 2014. Deux ans plus tard, « l’inoxydable » Fillon et son virage « ultra-libéral » n’ont jamais été aussi proches de la victoire.

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