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Facebook Va Informer Ses Utilisateurs De Leur Utilisation De La Propagande Russe De 2016

Facebook a annoncé mercredi dernier qu’il prévoyait d’informer des millions d’utilisateurs qu’ils suivaient ou aimaient l’une des 300 pages Facebook ou Instagram liées au gouvernement russe et qui avaient tenté d’interférer dans l’élection américaine de 2016. À la fin de l’année, les utilisateurs devraient avoir accès à un outil qui leur dira s’ils ont activement suivi l’une de ces pages que les comités du Congrès américain ont identifié comme participant à une campagne coordonnée pour accentuer les divisions du pays autour de certains sujets sensibles comme les relations interraciales, les armes à feu, l’immigration et la religion.

Les dernières estimations de Facebook chiffrent à 150 millions en deux ans le nombre de personnes ayant vu, sur le réseau social ou sur Instagram, du contenu provenant de comptes créés par la Internet Research Agency, une entreprise liée au Kremlin. D’après Facebook, cette agence a disséminé environ 80 000 publications et publicités par l’intermédiaires de faux comptes se faisant passer pour des citoyens américains. Cette annonce de Facebook intervient trois semaines après une série d’auditions devant le Congrès, où le sénateur démocrate du Connecticut, Richard Blumenthal, entre autres, a demandé à Facebook, Twitter et Google d’avertir leurs utilisateurs ayant vu des contenus provenant de cette campagne russe. Facebook a déclaré que son nouvel outil serait disponible sur sa plateforme de support en ligne.

« Cela fait partie d’un effort continu pour protéger notre plateforme et nos utilisateurs de mauvais agents essayant de saper notre démocratie, a publié Facebook sur son réseau mercredi. Il est important que les gens comprennent comment des agents étrangers ont tenté de semer la division et la méfiance par l’intermédiaire de Facebook, avant et après les élections américaines 2016 ».

Bien que le nouvel outil de Facebook soit un grand pas en avant vers la transparence concernant l’importance de l’interférence russe sur sa plateforme, il ne concernera que ceux qui ont activement aimé ou suivi les pages russes, et pas les millions de gens qui ont vu passer ce contenu sans le suivre de près. Facebook a expliqué ne pas pouvoir précisément identifier chaque utilisateur ayant été confronté à cette propagande dans leur fil d’actualité, parce que ce fil utilise des signaux comme les mentions « j’aime » des amis pour proposer des publications, via un algorithme, et leur permet de se propager très rapidement. De même, contrairement à la demande de certaines figures du Congrès, cet outil ne montrera aux utilisateurs que le nom de la page soutenue par la Russie, et non pas le contenu précis qu’elle diffusait. M. Blumenthal a ainsi écrit à Facebook pour lui demander de montrer aux utilisateurs « quel contenu ils ont pu voir exactement, pour qu’ils comprennent et réfléchissent à ce qu’ils verront à l’avenir ».

Facebook, Twitter et Google ont témoigné lors de plusieurs auditions devant les comités de renseignement du Sénat et de la Chambre des Représentants américains début novembre à propos du rôle de leur plateforme dans l’ingérence russe des élections présidentielles 2016, particulièrement quant à la diffusion de propagande et de fausses informations. Les sénateurs ont demandé à ces trois groupes de prendre en compte la gravité du problème d’une manipulation étrangère de leurs réseaux, même avec un contenu en apparence peu important, et de reconnaître que leur influence et leurs gains financiers allaient de pair avec une lourde responsabilité sociale. Les entreprises ont répondu qu’elles envisageraient de prévenir leurs utilisateurs de leur exposition à cette campagne russe.

Avant les auditions, Facebook avait informé les enquêteurs du Congrès qu’un total de 80 000 publications et publicités de comptes liés à la Russie avaient été vues par environ 150 millions de personnes en deux ans. Dans le même temps, Twitter a dit avoir identifié et supprimé 2 752 comptes liés à l’IRA. Enfin, d’après Google, les comptes soutenus par le Kremlin auraient chargé plus de 1 000 vidéos sur la plateforme YouTube.

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