États-Unis | Comment les résultats des élections de mi-mandat vont influencer les interdictions d’avortement

Les élections de mi-mandat ont apporté quelques bonnes nouvelles pour les partisans du droit à l’avortement, puisque les démocrates ont remporté des élections clés qui empêcheront la promulgation de nouvelles interdictions de l’avortement dans au moins trois États du champ de bataille. Cependant, il est encore trop tôt pour dire quel parti aura la mainmise sur le Congrès et les politiques fédérales.

Faits marquants

• Le candidat au poste de gouverneur de Pennsylvanie, Josh Shapiro, a battu son adversaire du Parti républicain (GOP), Doug Mastriano, s’assurant ainsi que toute nouvelle restriction à l’avortement adoptée par les législatures de l’État contrôlées par les républicains fera l’objet d’un veto et que l’avortement restera légal.
• La gouverneure du Michigan, Gretchen Whitmer, a été réélue et l’État a adopté une mesure de vote inscrivant le droit à l’avortement dans la Constitution de l’État, ce qui empêchera la remise en vigueur de l’interdiction de l’avortement dans l’État.
• Le gouverneur du Wisconsin, Tony Evers, a été réélu, mais il est encore trop tôt pour savoir s’il sera en mesure d’opposer son veto à toute restriction de l’avortement adoptée par la législature contrôlée par le GOP ou s’ils obtiendront une majorité suffisante pour opposer leur veto, et la course au poste de procureur général de l’État – qui décidera de l’application de l’interdiction de l’avortement antérieure à la décision Roe v. Wade – est encore trop serrée pour que l’on puisse se prononcer.
• Jusqu’à présent, les mesures de vote protégeant les droits reproductifs ont également été adoptées en Californie et dans le Vermont, protégeant davantage le droit à l’avortement dans ces États par le biais d’amendements constitutionnels, bien que d’autres mesures de vote dans le Kentucky et le Montana soient encore trop serrées pour être déterminées.
• Les républicains de Caroline du Nord n’ont pas réussi à obtenir la majorité qualifiée au sein de l’assemblée législative de l’État à une voix près, selon les premiers résultats des élections, ce qui signifie que le gouverneur démocrate de l’État, Roy Cooper, pourra opposer son veto à toute interdiction de l’avortement qu’ils adopteront et maintenir la procédure légale dans l’État – l’un des seuls endroits du Sud où l’avortement n’a pas encore été largement interdit.
• Les gouverneurs républicains sortants ont conservé leur siège en Floride et en Géorgie, ce qui signifie que les assemblées législatives de ces États, contrôlées par le parti républicain, pourraient encore adopter des interdictions plus strictes de l’avortement. En Arizona, plusieurs courses sont encore en jeu qui détermineront la politique de l’État en matière d’avortement, notamment la course au poste de gouverneur, la course au poste de procureur général et l’affrontement pour savoir quel parti contrôle l’assemblée législative de l’État.

Citation importante

« Pour tous ceux qui ont dit que l’avortement était une question perdante, pour tous ceux qui ont dit que l’avortement était controversé, pour tous ceux qui ont dit que l’avortement était une préoccupation marginale, vous avez tort, et le OUI le prouve », a déclaré Mini Timmaraju, présidente de NARAL Pro-Choice America, dans une déclaration en réponse à l’adoption de la mesure de vote sur le droit à l’avortement dans le Michigan. « Les électeurs pro-choix SONT la majorité, et ce n’est que le début. »

À surveiller

Ce qui va se passer au Congrès. Il est encore trop tôt pour dire quel parti prendra le contrôle de la Chambre des représentants ou du Sénat, bien que les prévisions actuelles suggèrent que la Chambre des représentants ira probablement au GOP tandis que les démocrates pourraient garder le contrôle du Sénat. Cela signifie qu’il est peu probable que l’un ou l’autre parti puisse faire grand-chose en matière d’avortement. Le président Joe Biden avait promis de faire de l’inscription du droit à l’avortement dans la loi fédérale une priorité si les démocrates gardaient le contrôle du Congrès – et avaient suffisamment de sénateurs en faveur de la suppression de l’obstruction parlementaire – tandis que le sénateur Lindsey Graham a présenté une interdiction fédérale de l’avortement à 15 semaines que les républicains pourraient faire avancer s’ils avaient le contrôle total.

Contexte clé

L’avortement est devenu un enjeu majeur des élections de mi-mandat depuis que la Cour suprême a annulé l’arrêt Roe v. Wade en juin, entraînant une vague d’interdictions de l’avortement au niveau des États et suscitant l’indignation des défenseurs du droit à l’avortement, dont les stratèges démocrates espéraient qu’elle stimulerait la participation électorale. L’avortement étant désormais largement interdit dans plus d’une douzaine d’États – et les interdictions étant bloquées par les tribunaux dans d’autres – les défenseurs du droit à l’avortement se demandent quels seront les prochains États à adopter des restrictions, et les élections de mi-mandat de mardi étaient considérées comme un indicateur majeur de la direction que pourraient prendre les politiques. La façon dont les élections de mi-mandat allaient se dérouler pour l’avortement n’était pas claire. Alors que l’enthousiasme des électeurs était élevé dans le sillage immédiat de la décision de la Cour suprême, ce qui a permis aux électeurs du Kansas de rejeter sans appel une mesure votée en août qui aurait ouvert la voie à une interdiction de l’avortement, des sondages plus récents ont suggéré que l’avortement s’éloignait de l’esprit des électeurs à mesure que les chances des républicains augmentaient. En fin de compte, les résultats des élections qui ont été publiés jusqu’à présent suggèrent que la « vague rouge » de victoires du GOP qui avait été prédite avant la nuit de mardi à mercredi ne s’est pas concrétisée dans la mesure où les républicains l’espéraient, bien que le parti semble toujours prêt à faire des percées au niveau des États et au niveau fédéral.

Article traduit de Forbes US – Auteure : Alison Durkee

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