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États-Unis : Comment Les Influenceurs Vont-Ils Impacter Les Élections ?

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Les influenceurs ont-ils le pouvoir d'impacter les élections cette année ? Getty Images

Les influenceurs sur les réseaux sociaux ne se limitent pas à faire du placement de produits et renforcer la notoriété des marques pour lesquelles ils travaillent. Ils pourraient en effet jouer un rôle plus important. Avec leurs centaines de milliers d’abonnés, ils influencent la décision des électeurs. Mais de plus en plus de « micro-influenceurs », c’est à dire avec quelques milliers d’abonnés, sont également courtisés pour booster une campagne.

Ce n’est pas vraiment une nouveauté. Comme l’a récemment souligné Reuters, le Democratic Congressional Campaign Committe a rémunéré des influenceurs pour qu’ils incitent leurs followers à voter. Le but était donc de stimuler le taux de participation aux élections. La semaine dernière par exemple, Michael Bloomberg a invité la blogueuse spécialisée en gastronomie et voyages, Alycia Chrosniak, à soutenir le candidat démocrate milliardaire aux élections américaines et expliquer son choix, contre 150 dollars. L’influenceuse a affirmé avoir décliné l’offre car ce n’était pas son candidat préféré. Le comité d’action politique progressiste (PAC) a également recruté des centaines de « micro-influenceurs » Instagram. L’objectif est d’attirer plus de votes dans l’urne.

« La question n’est pas tellement qui vote pour qui. Mais plutôt d’encourager les gens à donner leur voix », a déclaré l’analyste de l’industrie technologique Rob Enderle, analyste principal de Enderle Group.

« Il faut motiver les gens à aller faire la queue et voter. Washington va certainement mettre en place un système de votes en ligne, à partir des smartphones », a ajouté Enderle Group.

Dispositifs numériques

Qu’on les appelle « micro-influenceurs » ou « nano-influenceurs », ces personnes comptent entre 10 000 et 15 000 abonnés sur les réseaux sociaux tels qu’Instagram, TikTok, Twitter et Youtube. Le fait de collaborer avec eux permet à une campagne de toucher un segment de la population peut-être pas intéressé par la politique et qui n’envisage pas de voter.

Dans de nombreux cas, les influenceurs ne supportent pas le candidat directement mais se rallient plutôt à une cause, comme le contrôle du climat ou encore la réforme de l’immigration.

« Sur les réseaux sociaux, les bons influenceurs ont le pouvoir nécessaire de transmettre le message et ainsi provoquer une certaine émotion chez l’internaute. Si le message vient tout droit d’une personne qu’ils suivent et qu’ils estiment, les internautes seront naturellement plus réceptifs », explique Enderle Group. « Ils représentent un réel levier et peuvent finalement décider du résultat des prochaines élections. »

Les candidats recrutent des influenceurs dans le but d’atteindre un public auquel ils ne pourraient se connecter autrement. Cela pourrait être la raison pour laquelle Michael Bloomberg aurait prétendument contacté la blogueuse gastronomique, qui compte plus de 3 500 abonnés.

La question est de savoir si d’autres influenceurs seront aussi nobles et refuseront cet argent s’ils ne soutiennent pas réellement le candidat qui les contacte. L’autre question est de savoir si les influenceurs qui accepteront de diffuser un message en faveur d’un candidat préciseront qu’ils sont payés pour.

Dans l’état actuel des choses, les règles de la Federal Election Commission des Etats-Unis n’abordent pas explicitement le rôle des influenceurs sur les réseaux sociaux, et c’est un problème dans le cas d’un échange payé. Les règles stipulent que toute communication publique en ligne, qui préconise l’élection d’un candidat en particulier, ou même la défaite d’un rival politique, moyennant des frais, doit inclure une clause de non-responsabilité pour informer de la personne qui a payé la publication du contenu.

Une nouvelle campagne de désinformation

Il est également important de savoir si les réseaux sociaux ont le potentiel de faire partie d’une autre campagne de désinformation. C’est un paramètre que les potentiels électeurs prennent en considération.

Selon une étude menée en janvier, par le PBS NewsHour/NPR/Marist poll , un tiers des américains pensent que les histoires qui portent à confusion sur les réseaux sociaux représentent la plus grande menace pour la sécurité des élections et selon la majorité des représentants, faire la différence entre « les fausses informations et les faits réels » qui apparaissent sur les réseaux sociaux, est de plus en plus difficile. L’étude a démontré que seulement quelques uns sont confiants concernant l’aide des nouvelles technologies à détecter le mauvais usage des réseaux sociaux pour influencer les élections cette année.

Il n’y a pas que les candidats aux élections présidentielles qui peuvent user des réseaux sociaux. Plus tôt ce mois-ci, le directeur du FBI, Chrisopher Wray a annoncé aux législateurs lors d’une audience du comité judiciaire de la Chambre que les efforts de désinformation étrangers sur les réseaux sociaux contre les Etats-Unis n’avaient jamais cessé. Il a qualifié ces efforts de « menace 24h/24 7j/7 toute l’année ».

Trop d’informations

Enfin, il y a la question de savoir si ces électeurs potentiels peuvent éviter cette surcharge d’informations. Quelqu’un qui navigue sur un blog gastronomie & voyages se soucie-t-il d’une approbation politique ? Plus important encore, cette approbation signifie-t-elle quelque chose si les influenceurs mentionnent le fait qu’ils soient payés pour transmettre ce message ?

« Les influenceurs peuvent d’une certaine manière avoir un impact sur les élections », a déclaré Greg Sterling. « Des influenceurs en particulier peuvent influencer des communautés en particulier et être en mesure de les motiver à voter et ainsi avoir un impact sur les décisions des électeurs. Mais dans l’ensemble, l’impact devrait être minime. »

<<< À lire également : Instagram : Les Influenceurs Virtuels Vont-Ils Ringardiser les Vrais ? >>>E

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