Lorsque le patron de Tesla, Elon Musk, a rejoint les conseillers du président Donald Trump pour la création d’emplois et d’activité économique en janvier, il a suscité tant de réactions négatives qu’il s’est saisi de Twitter pour justifier sa décision. « Les militants devraient faire pression pour que davantage de personnes modérées conseillent le président, pas moins », avait-il tweeté. Hier, dans le cadre d’un rapport faisant état du possible retrait des Etats-Unis de l’Accord de Paris, Elon Musk a de nouveau tweeté à propos des conseillers du président Trump… mais en menaçant cette fois de les quitter.
Hier matin, des rapports ont révélé que Donald Trump envisageait plus que sérieusement de retirer les Etats-Unis de l’accord climatique de Paris, un accord mondial – le premier de son genre – pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et maintenir la température globale « bien 2°C en dessous des températures préindustrielles ». Bien que se retirer de l’accord marquerait l’accomplissement d’une promesse de campagne, cela engendrerait surtout une cascade d’événements nuisibles pour l’environnement. Il ne faut pas oublier que les Etats-Unis se placent comme les seconds pollueurs en gaz à effet de serre au monde.
« Si les Etats-Unis quittent l’accord, cela nous exclura des discussions mondiales, qui profitent non seulement au monde mais aussi à notre pays » a déclaré Katherine Moore Powell, écologiste spécialisée dans le climat pour le musée d’Histoire naturelle de Chicago, dans un courrier électronique publié hier. « Cela met les Etats-Unis, et le monde, sur une logique de réaction tardive aux catastrophes, plutôt que de les anticiper. Et ça coûtera bien plus cher financièrement ».
Le milliardaire Elon Musk – partisan avoué des initiatives pour lutter contre le réchauffement climatique – exprime clairement que le retrait de cet accord n’est pas une bonne idée. Via son compte Twitter, il a déclaré hier après-midi que si, pour l’heure, il ne sait pas quelle « direction Paris prendrait », il avait « tout » tenté pour convaincre Donald Trump et les autres membres de la Maison Blanche de rester dans le pacte signé par 195 nations.
En réponse à une question sur ce qu’il ferait si le président Trump allait à l’encontre de ce conseil, Elon Musk a répondu qu’il « n’aurait plus d’autre choix que de quitter les conseillers de Trump ».
Quelques minutes après cet échange de tweets, le PDG de Tesla a également retweeté une histoire à propos d’actionnaires d’Exxon, qui ont accepté d’obliger le géant du pétrole et du gaz à signaler les effets du changement climatique sur ses activités.
Elon Musk, le fondateur d’une entreprise de voitures électriques, n’a cessé d’alerter le monde sur le changement climatique mondial. En décembre 2015 à la Sorbonne, à Paris, il a évoqué les dangers de l’augmentation des températures et de la prolifération du gaz carbonique. Son discours avait pris place à quelques pas à peine de l’endroit où les dirigeants mondiaux avaient négocié les termes de l’Accord de Paris. En février, lorsqu’il a réagi aux critiques pour avoir accepté de conseiller le nouveau président américain, il a souligné ses efforts afin de sensibiliser Donald Trump aux effets nocifs du réchauffement climatique.
« J’ai de nouveau soulevé l’importance du climat », a-t-il déclaré à l’époque. « Je pense que les discussions se portent bien, et que je continuerai de conseiller le président. Procéder autrement ne serait pas la bonne solution. »
Bien que cela soit souvent considéré comme un délire écologiste, il existe un consensus dans la communauté scientifique et dans de nombreuses branches du business mondial selon lequel le réchauffement climatique existe et doit être solutionné. En 2015, les PDG de 79 entreprises à travers le monde – soit 2,1 milliards de dollars de chiffres d’affaires – ont écrit une lettre ouverte en soutien à l’Accord de Paris. « Nous soutenons les approches rentables mises en place afin de réduire les émissions, tout en respectant les règles et en empêchant les fuites de carbone », y peut-on lire.
Plus récemment, en novembre dernier, 300 entreprises américaines ont envoyé une lettre ouverte au président élu Donald Trump et à l’ancien président Barack Obama afin de poursuivre les politiques à faible émission de carbone, pour investir dans une « économie à faible émission » et continuer à agir dans le cadre de l’Accord de Paris.
Indra Noovi, chef de la direction de PepsiCo et conseillère de Donald Trump sur la croissance de l’emploi et de l’activité économique, était signataire de cette lettre. Pepsi et elle n’ont pas souhaité répondre à la demande d’interview de Forbes, afin de commenter la possible décision du président Trump.
En fin de compte, ce que Donald Trump désire pourrait n’avoir aucune importance. Comme le rédacteur en chef de Forbes US, Chris Helman, le disait plus tôt cette année dans un podcast, les marchés économiques se dirigent déjà vers une énergie « propre ». Le PDG de Virgin, Richard Branson, un militant très engagé sur les problèmes climatiques, semble également être de cet avis.
« Peu importe ce que décident les gouvernements », tweetait-il hier, « l’élan mondial suscité par l’#AccordDeParis ne cesse d’augmenter ».
Réponse ce soir à 21h, heure française, pour connaitre la décision du président américain Donald Trump.
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