Le président américain Joe Biden ne sera pas inculpé pour la gestion de documents classifiés qu’il a « délibérément conservés » après sa présidence. Un rapport du conseiller spécial du département de la Justice des États-Unis, Robert Hur, souligne les différences entre le cas de Biden et celui de l’ancien président Donald Trump, qui aurait mal géré des documents classifiés et aurait défié les citations à comparaître exigeant leur restitution.
Un article de Antonio Pequeño IV – traduit par Lisa Deleforterie
Faits marquants
- M. Hur écrit dans son rapport que Biden a remis des documents classifiés aux Archives nationales et au département de la Justice des États-Unis et a consenti à la fouille de son bureau et de son domicile après la découverte des documents.
- Le conseiller a comparé la coopération de M. Biden au comportement prétendument non coopératif de M. Trump dans sa propre affaire de documents classifiés, qui a donné lieu à une perquisition à Mar-a-Lago qui a permis de produire des centaines de documents.
- « M. Trump aurait fait le contraire de ce qu’a fait M. Biden », écrit M. Hur dans le rapport, citant un acte d’accusation contre l’ancien président qui l’accuse d’avoir refusé de restituer les documents pendant des mois et d’avoir fait obstruction à la justice en demandant à d’autres personnes de détruire les preuves et de mentir à ce sujet.
- Mitchell Epner, un ancien procureur fédéral, a déclaré à Forbes que la distinction faite par M. Hur montre comment M. Trump a manqué de multiples occasions d’éviter des poursuites pénales.
Citation importante
« L’acte d’accusation de Trump fournit des preuves extrêmement solides que la rétention de documents classifiés par l’ancien président Trump était délibérée, alors que la remise des documents par le président Biden après enquête et sa coopération totale avec les recherches volontaires suggèrent l’explication innocente selon laquelle il a conservé des documents classifiés par inadvertance », a déclaré M. Epner à Forbes, citant les accusations selon lesquelles M. Trump a faussement déclaré à son avocat que tous les documents classifiés se trouvaient dans un endroit, tout en sachant que ce dernier ne contenait pas l’ensemble des documents.
Critique principale
M. Trump a accusé le gouvernement fédéral de pratiquer un « système de justice à deux niveaux » dans un message publié sur Truth Social après la publication du rapport, affirmant qu’il coopérait avec les procureurs. L’ancien président a exhorté l’avocat spécial du département de la Justice, Jack Smith, qui supervise les poursuites contre M. Trump dans l’affaire des documents classifiés, à « abandonner immédiatement le canular des documents totalement discrédité » contre lui.
Tangente
Plusieurs législateurs républicains ont appelé à invoquer le 25e amendement contre Biden jeudi, citant les notes de M. Hur sur la mémoire « considérablement limitée » de Biden et l’âge avancé du président. Cet amendement concerne la succession présidentielle et l’invalidité. Rien n’indique que le cabinet de M. Biden envisage de l’invoquer.
Contexte clé
Robert Hur, qui a été nommé pour diriger l’enquête sur Biden l’année dernière, a souligné les problèmes de mémoire présumés du président comme un facteur important dans sa détermination, écrivant que Biden pourrait se présenter comme un « homme âgé avec une mauvaise mémoire » à un jury. M. Hur a cité deux entretiens pour étayer son inquiétude concernant la mémoire du président, l’un avec un rédacteur fantôme en 2017 et un entretien que les deux hommes ont eu ensemble. L’avocat spécial a également déclaré que Joe Biden avait le droit de conserver des documents classifiés à son domicile du Delaware. Selon le rapport, le meilleur argument en faveur d’une inculpation du président serait la possession par M. Biden de documents classifiés à son domicile de Virginie en février 2017, alors qu’il était un simple citoyen et qu’il avait informé son rédacteur fantôme qu’il venait de trouver ces documents. Cependant, M. Hur a noté que plusieurs défenses étaient susceptibles de créer un doute raisonnable sur de telles accusations, fournissant un exemple dans lequel Biden aurait pu trouver les documents à son domicile de Virginie en 2017 et les oublier par la suite, ce qui, selon l’avocat spécial, pourrait convaincre certains « jurés raisonnables qu’il ne les a pas conservés délibérément ».
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