Certains thèmes économiques et politiques voués à influencer l’année 2019 sont d’ores et déjà connus. Leur évolution ou la manière dont ils vont être résolus conditionneront fortement les performances des marchés.
Les 9 premiers mois de 2018 ont été marqués par l’accélération de la croissance américaine, la montée des tensions sur le plan commercial, la hausse du Dollar et les tensions sur certains pays émergents. Plus proches de nous, la zone Euro subit depuis la fin du printemps un ralentissement de l’activité, l’impact de négociations longues et incertaines concernant le Brexit et surtout un contexte politique italien porteur de nombreux doutes.
La fin d’année et une bonne partie de 2019 seront largement sous influence des mêmes problématiques au moins au premier semestre.
Certains points évoqués ci-dessus vont connaître un dénouement. La situation autour du Brexit va trouver un épilogue : accord, même partiel, Brexit sans accord ou renoncement au Brexit. L’incertitude persistante sur ce sujet va donc être levée. Après quelques ajustements autour de la période effective de sortie (mars 2019), il est probable que le marché passe assez vite à autre chose.
La situation politique italienne devrait également se décanter : à très court terme, le budget va être présenté aux autorités européennes mais, si la coalition tient et que le budget est finalement validé, l’année 2019 devrait être une année de confrontation aux réalités économiques pour le nouveau gouvernement. Une forme de retour au « calme » est envisagée. Dans ce contexte, l’Italie pourrait évoluer de la même façon que les autres pays européens sur le plan boursier.
Après une année 2018 record pour les Etats-Unis et terne en Europe, 2019 devrait voir l’écart entre les deux se rétrécir sur le plan conjoncturel : la croissance américaine devrait revenir vers 2% (contre plus de 2,5% en 2018) et se stabiliser vers 1,8% en Zone Euro. Ce serait un contexte plus favorable qu’en 2018 pour les actions européennes.
La fin d’année sera marquée par la poursuite des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine. Pour certains, ce retour du protectionnisme va être une tendance pour les 10 prochaines années. Cela paraît assez difficile à imaginer selon nous pour 2 raisons : la hausse des prix induite par les hausses de droits de douane est difficilement supportable par les ménages et surtout, les entreprises évoquent d’ores et déjà la « guerre commerciale » comme facteur de hausse des coûts de production qui pèsent sur leurs résultats. Le PDG de Ford a chiffré à 1 Md $ l’impact sur ses bénéfices 2018 de la hausse des droits de douane. Sur les 6 prochains mois, la Chine en particulier, les pays émergents exportant aux Etats-Unis mais l’Allemagne aussi pour ses automobiles vont souffrir un peu du recul du commerce mondial.
Autre tendance perceptible en 2018 qui va se poursuivre en 2019 : le retour à une politique monétaire plus restrictive de la part des banques centrales. La Réserve Fédérale va continuer de monter ses taux courts. Plusieurs autres banques centrales vont suivre le mouvement, ne serait-ce que pour contenir les risques inflationnistes liés à la hausse des prix du pétrole et des salaires dans certains pays.
Tactiquement et compte tenu de toutes ces incertitudes, nous recommandons, pour les semaines à venir, de conserver un matelas de cash significatif : les taux devraient monter un peu, inutile de conserver des obligations qui vont souffrir dans les prochains mois. Un retour au moins provisoire de la volatilité devraient nous accompagner dans les prochaines semaines… il y aura peut-être de bonnes opportunités à saisir d’ici décembre.
Sur le plan stratégique, nous recommandons par contre de toujours privilégier les actions et ce pour deux raisons majeures. Tout d’abord la croissance anticipée à l’échelle mondiale devrait se situer à plus de de 3% et même avec des taux longs en légère progression, cela constitue un très bon environnement pour les entreprises. L’autre facteur à ne pas négliger pour l’investisseur réside dans l’excès d’épargne mondiale en quête de supports d’investissements. Les actions, à condition d’être bien diversifié, et de pouvoir supporter des périodes de stress restent donc dans ce contexte un meilleur support d’investissement que les produits de taux.
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