Pour tenter de mettre fin à la crise alimentaire mondiale, la Turquie a engagé des discussions avec la Russie et l’Ukraine afin d’établir un corridor permettant de reprendre les exportations de céréales ukrainiennes.
Ankara a engagé des discussions pour ouvrir un corridor permettant aux exportations de céréales ukrainiennes de quitter les ports de la mer Noire et de passer le détroit du Bosphore qui traverse la Turquie, a déclaré à Reuters un haut fonctionnaire turc sous couvert d’anonymat.
L’on estime que 20 millions de tonnes de céréales sont bloquées en Ukraine, et le pays est l’un des cinq plus grands exportateurs mondiaux de blé, de maïs ainsi que d’huile et de farine de tournesol. L’Ukraine est donc l’un des piliers de l’approvisionnement alimentaire dans le monde.
Les exportations de céréales ukrainiennes ont diminué de plus de 60 % par rapport à 2021, selon le ministère ukrainien de l’agriculture, car les exportations ne peuvent circuler que par voie terrestre en raison du blocage des ports.
L’une des étapes cruciales pour la réouverture des voies maritimes est le déminage des ports ukrainiens. Kiev et Moscou s’accusent mutuellement d’avoir posé des mines dans les ports ukrainiens.
Les navires turcs pourraient également servir d’escorte navale pour les navires transportant des céréales ukrainiennes, une opération soutenue lundi 23 mai par le Royaume-Uni et la Lituanie. En outre, la Russie serait davantage disposée à accepter les escortes turques étant donné la position plus favorable d’Ankara à l’égard de Moscou.
Andreï Roudenko, vice-ministre russe des Affaires étrangères, a déclaré mercredi 25 mai que la Russie était prête à autoriser le passage humanitaire des exportations de céréales ukrainiennes à une seule condition : la levée des sanctions occidentales contre les exportations russes. De nombreux dirigeants ont vivement critiqué la Russie pour son rôle dans l’accélération de la crise alimentaire mondiale, notamment David Beasley, directeur du Programme alimentaire mondial des Nations Unies, qui a déclaré que le blocus russe des ports ukrainiens pourrait entraîner la mort de « millions » de personnes dans le monde. La Russie a nié toute responsabilité dans cette pénurie alimentaire et le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré jeudi 26 mai que les « actions illégales » de l’Occident avait conduit à la crise (selon des propos rapportés et traduits par Reuters).
Lors d’une conférence de presse jeudi, la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, a accusé le président russe Vladimir Poutine de « tenter de rançonner le monde » en bloquant les exportations de céréales : « Il est fondamentalement en train d’alimenter la faim et le manque de nourriture parmi les populations les plus pauvres du monde ».
Article traduit de Forbes US – Auteur : Derek Saul
<<< À lire également : La Russie responsable de l’aggravation de la crise alimentaire mondiale >>>
Vous avez aimé cet article ? Likez Forbes sur Facebook
Newsletter quotidienne Forbes
Recevez chaque matin l’essentiel de l’actualité business et entrepreneuriat.
Abonnez-vous au magazine papier
et découvrez chaque trimestre :
- Des dossiers et analyses exclusifs sur des stratégies d'entreprises
- Des témoignages et interviews de stars de l'entrepreneuriat
- Nos classements de femmes et hommes d'affaires
- Notre sélection lifestyle
- Et de nombreux autres contenus inédits