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Créer les outils pédagogiques qui permettent de relever ce défi

Créer un outil pédagogique  consiste à construire une démarche qui permet de passer de l’idée à la concrétisation. Mais les publics manifestent régulièrement leur lassitude face aux messages injonctifs traditionnels. Le processus de création doit être en quête d’un aspect plus ludique, plus captivant.

Aussi faut-il d’abord revenir aux sources de ce que constitue un outil pédagogique, pour ensuite s’interroger par exemple sur l’utilisation des tablettes et enfin sur les enjeux civiques.

Il convient en effet de commencer par un rappel, l’outil est au service de la pédagogie. Un outil pédagogique ne se diffuse donc pas auprès du public, mais s’utilise avec « un » public. Les enseignants ne doivent pas chercher un outil universel mais le construire. Daniel Hameline soulignait : « il n’y a de savoir que celui que l’on a soi-même reconstruit ».[8]

C’est donc l’association entre le support et la démarche qui fait l’outil. Ainsi une photo n’est pas forcément un outil pédagogique, mais le devient à partir du moment où elle s’insère dans une démarche, souvent lors d’une animation, où l’on va par la technique (le photo langage, le questionnement…) faire « parler » la photo et interroger l’élève.

C’est dans ce contexte que les enseignants cherchent à faire entrer le numérique dans leur démarche pédagogique. L’Ecole doit se saisir des outils numériques qui se banalisent et les mettre à profit pour former les citoyens à leurs usages raisonnés accomplissant ainsi ses missions fondamentales d’instruction, d’éducation et d’émancipation.

La mobilisation du numérique dans les situations d’apprentissage contribue au développement des compétences des élèves et interroge les pratiques pédagogiques. Il est donc important d’identifier les objectifs d’apprentissage pour lesquels l’apport du numérique est pertinent. La maîtrise des outils s’intègre ainsi dans une démarche globale et ne fait pas l’objet d’un enseignement spécifique décontextualisé.

Melhuish et Falloon (2010) identifient cinq «avantages» liés à l’utilisation des tablettes : l’accessibilité, l’omniprésence, une pédagogie constructiviste en contexte, la connectivité, des expériences personnalisées.

Par exemple, pour l’élève, rechercher l’information, traiter des données, collaborer, produire, expérimenter, modéliser, simuler, coder sont des capacités mises en jeu dans les projets interdisciplinaires.

Pour chacune de ces capacités, l’outil numérique est devenu incontournable mais si les enseignants ont compris et anticipé les mutations industrielles comme nous l’avons expliqué dans la première partie alors leur enjeu est triple:

•  Un enjeu pédagogique ;
•  Un enjeu cognitif ;
•  Un enjeu civique.

Comment apprendre aux élèves à avoir un regard critique sur les sources et les ressources qu’ils manipulent ? En effet, si l’univers numérique offre des potentialités extraordinaires, il multiplie aussi les possibilités de manipulation de l’information.

L’accès aux sources (documents) et aux ressources (sites, blogs..) numériques modifie en profondeur les modalités d’acquisition de cette compétence. Les moteurs de recherche ne font aucune distinction entre l’information fiable et celle qui ne l’est pas et ils hiérarchisent l’accès aux sites sur d’autres critères que leur valeur scientifique.

Il s’agit de construire les conditions d’une éducation à la collaboration numérique en trouvant le juste équilibre entre l’enthousiasme devant l’ouverture des possibles et l’obsession sécuritaire devant les risques induits afin de développer une triple compétence :

• comprendre le potentiel des outils collaboratifs ;
• réfléchir aux contraintes que font peser les interfaces utilisées sur les productions ;
• être en mesure de réfléchir à ses propres pratiques collaboratives.

L’enseignement du numérique doit être le plus large possible. L’enseignement du numérique à l’école doit comprendre une part d’éducation sociétale liée notamment à la protection des données ou au savoir-être sur les espaces partagés. Mais l’enseignement du numérique doit aussi inclure un apprentissage du code et de l’algorithmique.

Depuis la rentrée 2012, est enseignée en terminale scientifique l’option « Informatique et Sciences du Numérique ». Depuis la rentrée 2016, les élèves de seconde peuvent choisir, dans certains lycées, le nouvel enseignement d’exploration « informatique et création numérique » (ICN).

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