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Chômage : L’Inversion De La Courbe Arrive… Trop Tard

© Getty Images

Pour la première fois depuis février 2008, le nombre de demandeurs d’emploi a reculé durant trois mois consécutifs, série en cours. Un satisfecit pour François Hollande et son gouvernement, même si le bilan global en la matière est loin d’être aussi reluisant.

« Depuis janvier 2016, il y a 133 500 demandeurs d’emploi en moins. Le chômage baisse durablement dans notre pays. Continuons ! ». Toute éclaircie dans le ciel de la majorité est bonne à prendre pour Manuel Valls dans une campagne des primaires de la « Belle Alliance populaire » qui peine à décoller. Ainsi, l’ancien Premier ministre prend grand soin de rappeler, même s’il n’est plus à la tête du gouvernement, qu’il a activement œuvré, durant plus deux ans à matérialiser la promesse de François Hollande d’inverser la courbe du chômage. Mieux vaut tard que jamais… cette volonté présidentielle devant initialement voir le jour en 2013. Un accouchement « dans la durée » qui intervient donc à seulement cinq mois de la fin du quinquennat.

Pour rappel, François Hollande avait lui-même indiqué qu’il conditionnait une éventuelle candidature à sa propre succession à l’inversion de la courbe, concept qu’il a agité – à tort – comme un mantra près de cinq ans durant, en attendant, mois après mois, que cela daigne se produire. Mais la défiance de l’opinion publique couplée à une incapacité criante à rassembler la gauche sous sa bannière ont eu raison d’une (hypothétique) prolongation de son bail sous les ors de l’Elysée. La promesse d’une baisse du chômage n’aurait, à elle seule, vraisemblablement pas suffit à redorer le blason présidentiel.

« Encourageant » mais trop tardif

Pourtant, les chiffres sont là, trop tard certes, mais l’inversion a finalement émergé des affres d’une politique du travail tant décriée pour son manque de résultats, trois ministres se succédant à ce poste en quatre ans. Avant Myriam El Khomri, ce sont Michel Sapin et François Rebsamen qui se sont relayés chaque fin des mois, tel Cassandre, égrenant des chiffres plus catastrophiques les uns que les autres. Mais depuis maintenant trois mois, les ténèbres fondent peu à peu, comme en atteste les chiffres du mois de novembre dévoilés ce lundi.

Dans le détail, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (sans aucune activité) a reculé de 0,9% le mois dernier, soit 31 800 chômeurs de moins, par rapport au mois dernier à pareil époque, pour s’établir à 3 447 000, soit un plus bas depuis janvier 2013. En revanche, en ajoutant les catégories B et C (personnes exerçant une activité réduite), le nombre d’inscrits à Pôle Emploi s’est apprécié de 0,3%. Sur un an, le nombre de demandeurs de catégorie A a reculé de 3,4% tandis que le total des inscrits dans les catégories A, B et C a augmenté de 0,5%.

Un bilan global décevant

A fin novembre, la France comptait donc 125 400 demandeurs d’emploi en catégorie A de moins par rapport à la même période en 2015, ce qui porte leur chiffre à 3,7 millions. Mais le « retour au travail » n’est pas une fin en soi, ce dernier ne pouvant malheureusement s’affranchir d’une certaine forme de précarité, comme en atteste l’augmentation du nombre de personnes exerçant une activité réduite au sein des catégories B et C.

En outre, le bilan sur l’ensemble du quinquennat, comme évoqué en préambule, est résolument catastrophique dans la mesure où près de 575 000 personnes se sont inscrites à Pôle Emploi depuis le mois de mai 2012, date de l’accession de François Hollande à l’Elysée. Réagissant à ses chiffres, les principaux soutiens de François Fillon, Bruno Retailleau en tête, pointaient davantage la progression des demandeurs d’emploi en catégorie B et C, qualifiant la baisse du chômage « d’illusion d’optique ». Politique qui porte ses fruits pour la majorité, baisse en trompe-l’œil pour l’opposition. Certaines choses semblent vouées à ne jamais changer.

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