Kamala Harris, actuelle vice-présidente de l’administration Biden, veut assurer la continuité et le renforcement de politiques sur la fiscalité des ultra-riches, la régulation des grandes entreprises tech et le renforcement des alliances internationales outre-Atlantique.
Une fiscalité plus stricte pour les ultra-riches et une régulation accrue pour les géants de la tech
La proposition phare de la candidate à la présidence des États-Unis en matière de fiscalité est sans doute l’instauration de la « billionaire minimum tax », une mesure visant à augmenter les impôts des milliardaires pour garantir une taxation plus proportionnelle à leurs revenus – eux qui ont souvent recours à l’optimisation voire à l’évasion fiscal. Contrairement à l’idée reçue d’une hausse généralisée des impôts, cette politique ciblerait spécifiquement les milliardaires américains. Pour Kamala Harris, l’objectif est double : réduire les inégalités fiscales tout en finançant des programmes sociaux et environnementaux.
Dans son programme, la candidate démocrate envisage également d’instaurer des régulations plus strictes pour les grandes entreprises de la tech, dans le but de rendre les prix plus accessibles pour les consommateurs et de promouvoir une concurrence plus équitable. En ciblant ces grandes entreprises, elle souhaite réduire leur pouvoir de monopole et limiter leurs pratiques d’évasion fiscale. Elle soutient notamment l’idée de durcir les lois antitrust pour limiter le monopole de grandes entreprises comme Amazon, Google, Apple, et Meta (anciennement Facebook). Elle plaide pour une surveillance accrue des acquisitions réalisées par ces entreprises, souvent accusées d’acheter leurs concurrents pour maintenir leur domination du marché.
Une fluctuation des marchés financiers est à prévoir
Du côté des marchés financiers, de telles initiatives pourraient provoquer des réactions négatives. Bien que cette taxation accrue des plus riches et des géants de la tech n’affecterait pas directement la majorité des entreprises et qu’une présidence Harris serait la plus avantageuse pour l’économie, une étude menée par des analystes de la Goldman Sachs le 3 septembre 2024 a montré qu’elle pourrait créer une atmosphère de méfiance parmi les investisseurs, incitant à une faible volatilité. De plus, ce renforcement des régulations pourrait compromettre les marges de profit de ces entreprises, notamment en restreignant leur capacité à pratiquer des prix élevés ou à investir librement dans des projets expansionnistes.
Pour les analystes de Wall Street, le scénario idéal pour les marchés serait alors une présidence Harris avec un Congrès républicain, ce qui limiterait l’impact de ces réformes fiscales sur le secteur privé tout en maintenant une économie ouverte sur l’international.
Une continuité avec les politiques de l’administration Biden concernant l’environnement
L’arrivée de Kamala Harris à la tête du second émetteur de gaz à effets de serre au monde n’annonce aucun changement majeur en termes de stratégie politique de gestion du dérèglement climatique. L’administration Harris-Walz prévoit de poursuivre les initiatives écologiques et environnementales entamées par l’administration Biden, telles que la loi sur la réduction de l’inflation (IRA). Bien que Kamala Harris ait initialement proposé des mesures écologiques plus ambitieuses, la question écologique a été très peu abordée durant sa campagne présidentielle. Elle semble privilégier une approche progressive, misant sur des investissements durables et des incitations fiscales pour les entreprises vertes.
Elle souhaite poursuivre les mesures mises en place dans le cadre du programme de crédits d’impôt de l’administration Biden-Harris, avec plus de 4 milliards de dollars de crédits alloués pour soutenir des projets industriels visant à réduire les émissions de carbone, en particulier dans les zones historiquement dépendantes des énergies fossiles. Ces crédits permettent aux entreprises qui adoptent des technologies propres, comme l’hydrogène, le recyclage de batteries et la fabrication d’énergies renouvelables, de bénéficier d’incitations fiscales pouvant aller jusqu’à 30 % de leur investissement.
Une diplomatie tournée vers les alliances européennes
Sur la scène internationale, Kamala Harris prévoit de renforcer les alliances avec les pays européens, notamment sur des questions d’action climatique et de taxation progressive. En s’alignant sur les modèles européens, elle pourrait faciliter la coopération économique entre les États-Unis et l’UE, tout en réduisant la dépendance aux énergies fossiles.
Avec l’élection de Kamala Harris, les États-Unis devraient poursuivre un engagement ferme dans les zones de conflits clés. La candidate a annoncé au cours de sa campagne qu’elle affirmerait le soutien militaire et financier à l’Ukraine et qu’elle maintiendrait les sanctions économiques à la Russie, contribuant ainsi à dissuader Moscou de nouvelles actions agressives et à permettant de consolider l’unité de l’OTAN. Dans le conflit israélo-palestinien, elle adopte une politique équilibrée en soutenant la défense d’Israël tout en encourageant des solutions diplomatiques pour favoriser un climat de paix. Sa stratégie vise à promouvoir une solution à deux États, combinant soutien sécuritaire et efforts pour apaiser les tensions dans la région.
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