Ce jeudi après-midi au Collège de France, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé qu’une enveloppe de 1,5 milliard d’euros serait allouée à l’intelligence artificielle. En clôture de cette journée AiForHumanity Emmanuel Macron a dévoilé son plan stratégique en matière d’intelligence artificielle. Directement inspiré du rapport Villani remis la veille par le député et mathématicien Cédric Villani, le plan IA du chef de l’Etat compte positionner la France parmi les « grandes nations de l’intelligence artificielle ». Voire même en faire le leader européen du secteur. Avec quatre axes clés que Forbes France vous dévoile ici.
« L’IA n’est rien d’autre que le projet qu’elle sert. » Ce jeudi après-midi, dans l’amphithéâtre du Collège de France, le président de la République Emmanuel Macron a voulu souligner la responsabilité que notre société a sur les épaules. Le chef de l’Etat exposait son plan IA, directement inspiré du rapport Villani présenté la veille par le député et mathématicien Cédric Villani.
Ce plan stratégique se verra allouer une enveloppe de 1,5 milliard d’euros sur l’ensemble du quinquennat, dont 400 millions d’euros d’appel à projets. Pas de « grand soir de la recherche », mais une volonté de prendre la mesure de ce que le président a qualifié de « nouvelle ère » de l’intelligence artificielle.
Le chef de l’Etat a insisté sur quatre points : « conforter l’écosystème de l’IA, développer une politique d’ouverture des données, avoir une stratégie règlementaire et financière française et européenne, penser les règles d’un débat politique et éthique. »
Conforter l’écosystème de l’IA
Comme le soulignait le rapport Villani, la France n’est pas en tête mais possède de beaux atouts pour réussir dans l’IA. Et le président de la République est allé dans le même sens : talents, « excellentes formations » en mathématiques et informatique. Des talents qui s’exportent et qu’Emmanuel Macron aimerait voir rester en France. Ainsi, Samsung, Deepmind (qui a permis à une IA de battre un humain au jeu de Go), Fujitsu et IBM vont venir grossir les rangs des entreprises étrangères qui installent leur labo IA en France, avec celui de Facebook notamment.
Le président a également annoncé la création d’un programme national coordonné par l’INRIA, mais aussi des pôles et « des chaires d’excellence » pour faire « venir les chercheurs ». L’objectif étant de confectionner « un maillage de compétences et de laboratoires » sur l’ensemble du territoire.
Toujours sur le volet formation, Emmanuel Macron souhaiterait voir le doublement du nombre d’étudiants en IA. Mais il ne prévoit pas d’augmentation du salaire des chercheurs. Le plan stratégique préfère leur faciliter la tâche en permettant par exemple dans la loi PACTE d’augmenter « la porosité entre la recherche et le monde de l’industrie ».
Une économie ouverte de la data
Emmanuel Macron souhaite une « politique pro-active d’ouverture des données publiques et des données financées par le public ». Une sorte d’économie ouverte de la data. Le chef de l’Etat a insisté sur la nécessité de réfléchir à l’échelle européenne sur l’ouverture des données dans le cadre de l’intérêt général tout en protégeant au maximum les citoyens. L’exemple de la santé est parlant : comment permettre aux chercheurs d’avoir accès aux données de santé sans que celles-ci tombent dans les mains d’assureurs.
Création d’un « hub des données de santé »
La santé est visiblement le secteur particulièrement retenu par le président parmi les quatre présentés dans le rapport Villani (santé, transports, environnement, défense). « Un atout sectoriel », selon le chef de l’Etat qui a mis en avant les progrès qui sont déjà réalisés grâce à l’IA : médecine prédictive permettant de réduire les coûts et améliorer la longévité et la qualité de vie des malades.
« Notre système de santé est centralisé », a déclaré le président. Une aubaine pour récolter des bases de données conséquentes. En plus de la création de l’Institut national de la protection des données en 2017, Emmanuel Macron souhaite l’ouverture d’un « hub des données de santé » respectant l’anonymat.
Stratégie française pour le véhicule autonome
Le chef de l’Etat annonce également qu’en avril prochain sera lancée une stratégie française pour le véhicule autonome qui permettra des expériences de niveau quatre. « Le véhicule autonome exige une courbe d’apprentissage », a indiqué le président, laissant la place à « des expérimentations sur les territoires ».
Un Giec de l’IA
Dernier volet, celui des enjeux éthiques et politiques auxquels nous confronte l’IA. « Rien ne serait pire que de laisser ces choix à des entreprises privées », a martelé Emmanuel Macron donnant l’importance de la tâche de l’Etat dans cette aventure. Le président milite ainsi pour la « transparence et la loyauté des algorithmes ». Des algorithmes rendus publics afin de « traquer les biais », débattre, corriger…
Emmanuel Macron a parlé en faveur de la création d’un « Giec de l’IA », une instance indépendante et autonome pour « nourrir le débat démocratique ». Car pour lui, il ne faudrait pas que ce domaine soit, comme c’est le cas actuellement, réservé « à des mâles blancs quadragénaires ». Plus de femmes, plus de diversité, souhaite le président.
1,5 milliard d’euros
Enfin et puisque le rapport Villani ne le faisait pas, Emmanuel Macron a annoncé le financement de ces quatre chantiers. 1,5 milliard d’euros seront alloués à l’IA sur le quinquennat.
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