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Capgemini, Le « Nouvel Horizon » de NKM

© Getty Images

Battue aux dernières élections législatives dans une circonscription pourtant considérée comme une « forteresse imprenable » de la droite, Nathalie Kosciusko-Morizet avait fait état de sa volonté de « prendre du recul » avec la vie politique nationale. Une « prise de distances » qui devrait s’avérer plus longue que prévue puisque la polytechnicienne de 44 ans va prendre les rênes de  « l’activité Projet et Consulting de la division Cloud Infrastructure et cybersécurité » de Capgemini aux États-Unis.

Une nouvelle vie s’ouvre pour Nathalie Kosciusko-Morizet. En délicatesse après sa défaite aux législatives de juin dernier – où elle avait repris la circonscription… de François Fillon -, « NKM » n’avait pas, à l’instar de ses camarades LR Gérald Darmanin ou encore Bruno Le Maire, franchit le Rubicon et soutenu ostensiblement Emmanuel Macron. En dépit de convergences idéologiques indéniables avec le locataire de l’Elysée, l’horizon s’assombrissait pour l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy au sein même de sa famille politique, sa ligne « modérée » n’ayant plus vraiment cours rue de Vaugirard.  Marginalisée au sein de son parti, et sans caisse de résonance au niveau national, la polytechnicienne a décidé de tourner (définitivement ?) la page de la politique en rejoignant le spécialiste des services numériques Capgemini où elle sera en charge de « l’activité Projet et Consulting de la division Cloud Infrastructure et cybersécurité » du groupe coté au CAC 40. Après François Fillon qui, au lendemain de sa déroute présidentielle, a rejoint le fonds Tikehau Capital, et Arnaud Montebourg se lançant dans la production de miel, c’est donc au tour de Nathalie Kosciusko-Morizet de s’offrir un nouvel élan au sein d’un groupe reconnu parmi les leaders mondiaux de son domaine.  

En effet, Capgemini, selon les propres termes de son PDG, Paul Hermelin dans nos colonnes, avait pour principal objectif en 2018 de « relever le défi américain ». La première étape de cette conquête s’est matérialisée ce lundi avec l’acquisition de la société américaine LiquidHub, spécialiste de « l’engagement client digital », pour quelque 400 millions d’euros.  Créée en 2000, LiquidHub compte parmi ses clients de grandes marques, notamment dans les services financiers, la santé et les sciences de la vie, Capgemini précisant, au passage, que la transaction sera financée par la trésorerie générée par le groupe. Mais « l’Amérique » va également accueillir l’ancien ministre de l’Ecologie puisqu’elle s’occupera de la cybersécurité des entreprises depuis New York. Un joli « coup de com’ » pour Capgemini qui s’attache les services d’une personnalité, au-delà de son nom, particulièrement en pointe sur ces thématiques, notamment du temps où elle officiait au secrétariat d’Etat à l’économie numérique.

Aller sans retour ?

Pour autant, l’ancienne candidate aux primaires de la droite et du centre en a-t-elle vraiment fini avec la vie politique ? Les exemples « d’incursion » dans le privé pour revenir ensuite en première ligne dans la vie publique ne sont pas légion. Pourtant, celle qui donnait depuis septembre dernier des cours d’écologie à Polytechnique, d’où elle est issue, semble bel et bien vouloir « passer à autre chose ». Entre son score famélique à la primaire (2,6%… devançant pourtant Bruno Le Maire aujourd’hui ministre de l’Economie) et une campagne législative résolument éprouvante – elle a été agressée alors qu’elle distribuait des tracts -, l’ancienne numéro 2 des Républicains a éprouvé le besoin de relever de nouveaux défis. Loin de la politique. D’ailleurs, elle démissionnera « d’ici cet été » de son mandat de conseillère de Paris où elle siégeait au sein des « Constructifs »,  après avoir quitté le groupe Les Républicains.

Ayant échoué à conquérir la capitale en 2014, elle devait pourtant incarner le rôle de « première opposante » à Anne Hidalgo, l’édile socialiste de Paris, et être en mesure de poser les jalons de la reconquête en 2020. Minée par les rivalités internes – la droite parisienne n’étant pas réputée pour sa solidarité et sa cohésion de groupe – et affectée par les désaveux électoraux successifs, Nathalie Kosciusko-Morizet a préféré traverser l’Atlantique où une nouvelle vie l’attend. Sans doute moins trépidante et moins tumultueuse, mais tout aussi intéressante et passionnante, la cybersécurité étant une thématique qui « monte en puissance » dans le débat public. Après avoir œuvré à une meilleure considération de l’écologie au niveau national et avoir été en première ligne durant de nombreuses années, l’ancienne ministre va pouvoir bénéficier d’une certaine forme d’accalmie. Dans l’ombre mais avec, c’est une certitude, autant de cœur à l’ouvrage. Bonne chance !   

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