Les Britanniques doivent se prononcer jeudi sur un éventuel “Brexit”. Peu importe le résultat du scrutin, l’Union européenne sortira affaiblie de ces six mois de campagne.
Si les électeurs devront attendre vendredi matin pour connaître le camp du vainqueur, on connaît déjà celui du perdant. L’Union européenne sera la grande perdante du vote organisé le 23 juin sur le maintien du Royaume-Uni dans l’UE, même si les Britanniques refusent le “Brexit” et votent pour le “Bremain”.
Les Britanniques doivent voter jeudi pour décider s’ils quittent ou non l’Union européenne qu’ils ont rejoint en 1973. Ce référendum est depuis plusieurs mois au centre de l’attention des responsables politiques et économiques. « L’Union européenne joue une partie de son avenir lors du référendum. L’enjeux est important pour l’UE, peut-être plus que pour le Royaume-Uni », explique un analyste de chez ThinkForex basé à Londres.
Même si le Royaume-Uni vote en faveur du “Bremain”, rien ne sera plus comme avant pour l’Union européenne. « Brexit ou pas, le signal envoyé en Europe sera très clair politiquement et économiquement », souligne un analyste parisien.
Les sondages publiés la semaine dernière donnaient encore le “Brexit” en tête des intentions de vote. La tendance s’est inversée dans les enquêtes d’opinion parues en début de semaine, après la mort de la députée travailliste pro-“Bremain” Jo Cox.
Un choc politique
Peu importe le résultat du référendum, l’Union européenne sera affaiblie politiquement. Une part importante de l’électorat britannique va voter pour le “Brexit”. Les sondages annoncent au minimum un score de 45% pour le camp du Brexit. C’est un signal suffisamment fort pour les eurosceptiques d’Europe.
Indépendamment du résultat britannique, d’autres pays vont être tentés d’organiser des référendums pour décider de leur maintien ou non dans l’Union européenne. Bruxelles ne pourra pas empêcher l’organisation de tels référendums, sur fond de montée des partis nationalistes dans plusieurs pays européens.
Le risque est que les référendums se multiplient en attendant qu’un des pays votent en faveur de sa sortie. « Plusieurs pays vont imiter le Royaume-Uni, comme des petits pays de l’Est ou alors des plus gros, comme la France ou l’Italie », anticipe un analyste de chez ThinkForex basé à Londres.
Un affaiblissement économique
L’union européenne sera également touchée économiquement. Même en cas de “Bremain”, les incertitudes économiques vont perdurer et se prolonger. « Il faudrait un vote à 70% pour le maintien dans l’Union européenne pour chasser tous les doutes et relégitimer l’Union européenne », relève un gérant de fonds en poste à Paris. « Il y a fort à parier qu’un autre pays va d’ici peu reposer la question de la sortie de l’Union européenne. »
David Cameron s’est engagé à renégocier les accords des traités avec l’Union européenne en cas de maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne. Pour satisfaire les partisans du Brexit, le premier ministre conservateur va demander de nouvelles clauses, notamment économiques.
Quoi qu’il arrive, l’Union européenne va devoir renégocier des conditions d’adhésion plus satisfaisantes pour les Britanniques, en attendant les éventuelles revendications d’autres pays membres. L’Union européenne savait qu’elle n’avait rien à gagner à ce type de scrutin, sauf à montrer que lui appartenir est un référendum de tous les jours.
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