Bloomberg : Pourquoi Il fait Appel A Des Mèmes Pour Sa Campagne

Michael Bloomberg est à l’origine d’une nouvelle campagne très controversée. Le démocrate américain a payé environ 30 influenceurs différents pour créer des « mèmes » sur Instagram. Beaucoup de buzz pour au final peu d’argent. Selon quelques experts, le coût total de cette campagne se rangerait entre 1 million et 1,5 million de dollars.

• Pour faire sa promotion, Michael Bloomberg a fait appel à Meme 2020, une nouvelle entreprise créée par quelques-uns des plus gros noms derrière les comptes de « mèmes » les plus suivis, y compris @tank.sinatra, Doing Things Media et Jerry Media, l’entreprise derrière @fuckjerry.
• Habituellement, un influenceur qui compte en moyenne 1 million de followers facture au moins 10 000 dollars par post, selon l’agence de marketing d’influence Mediakix, tandis que d’autres organismes plus suivis comme Jerry Media, facturent minimum 50 000 dollars par post.
• Cependant, les « posts politiques sponsorisés présentent un risque plus élevé car il y a un risque que les followers se désabonnent du compte s’ils ne sont pas d’accord avec le contenu politique », déclare Vickie Segar, fondatrice de Village Marketing.
• Selon Evan Asano, fondateur et CEO de Mediakix, cela signifie que les politiciens paieront une prime aux tarifs habituels », probablement entre 30 000 et 50 000 dollars par post pour Michael Bloomberg, ajoutent Vickie Segar et Evan Asano.
• En tenant compte des quelques centaines de milliers de dollars dépensés dans les frais d’agence, selon les calculs de Forbes, Michael Bloomberg aurait dépensé entre 1 million et 1,5 million de dollars pour l’ensemble des 30 publicités Instagram. Ce nombre pourrait continuer d’augmenter si Michael Bloomberg a signé des forfaits pour plus de publications.
• La campagne de Bloomberg ne souhaite pas commenter cette estimation.

Des chiffres importants : Au total, les influenceurs qui collaborent avec Michael Bloomberg comptent quelque 60 millions de followers. Selon le New York Times, la campagne Meme 2020 a été la première à couvrir la campagne de Bloomberg.

Citation clé : « C’est une très grosse opportunité manquée pour les autres candidats », selon Vickie Segar. « L’approche de Bloomberg est novatrice. Il a pu tirer parti d’un public de masse et susciter l’intérêt de la presse en plus. »

Principaux critiques : D’autres influenceurs. Alors que certains ont salué la nature satirique et humanisante, d’autres ont dénoncé son approche comme une « utilisation injuste de la richesse pour obtenir des votes ». Certains comptes se sont abstenus de s’associer à Michael Bloomberg, notamment Joshua Ostrovsky, @thefatjewish qui compte plus de 11 millions de followers. 

Digression : Michael Bloomberg offre également aux « micro-influenceurs » des réseaux sociaux 150 dollars chacun pour créer du contenu en faveur de sa campagne électorale, via le marché de contenu de marque Tribe, a rapporté The Daily Beast la semaine dernière.

Contexte clé : La campagne de mèmes Instagram de Bloomberg voit le jour au moment où le démocrate présidentiel optimiste dépense des sommes vertigineuses dans la publicité, concentrant principalement ses ressources sur les primaires du mardi 3 mars 2020. Il a dépensé plus de 8 millions de dollars au cours de la dernière semaine, rien qu’en publicités Facebook, selon la plateforme. Cela représente dix fois plus que les dépenses effectuées lors de la campagne de Donald Trump sur cette même plateforme (et un peu moins que l’argent qu’il doit vider de ses poches tous les jours, avant d’aller se coucher). Au total, Bloomberg a dépensé plus de 350 millions de dollars dans le but de booster sa candidature et conquérir la Maison Blanche, avec plus de 250 millions de dollars dépensés uniquement dans les publicités à la télévision et à la radio, dont 10 millions de dollars pour le Super Bowl. Il a promis de débourser 1 milliard de dollars pour vaincre Trump en novembre, encore une somme dérisoire pour le démocrate, dont Forbes estime la valeur nette à 62 milliards de dollars.

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