La crise sanitaire a plongé dans la précarité des millions de personnes, du jour au lendemain selon le baromètre pauvreté du Secours populaire, réalisé avec l’institut de sondage Ipsos*. Le portefeuille des Français s’est allégé avec un tiers qui déclarent avoir perdu des revenus avec la crise sanitaire, et bon nombre d’entre eux qui craignent la précarité.
Des chiffres qui basculent dans la précarité
Le baromètre enregistre un recul rare en temps de paix : un Français sur trois a subi une perte de revenus depuis le confinement, même si les dispositifs d’activité partielle et d’arrêts de travail pour garde d’enfants ont servi d’amortisseurs. Si près de la moitié des Français – plutôt des hommes, cadres et Franciliens – ont mis de l’argent de côté, notamment grâce à une réduction de leur consommation pendant le confinement, un tiers n’arrive chaque mois qu’à boucler péniblement son budget ; tandis que 18 % sont systématiquement à découvert et dont 8% craignent de basculer dans la précarité.
Une inquiétude grandissante
« Ce quotidien difficile se double d’une inquiétude forte en ce qui concerne l’avenir, pour soi mais aussi et surtout pour ses enfants », souligne Amandine Lama, l’une des auteures de l’étude chez Ipsos : 57 % des Français ont craint de basculer dans la précarité, à un moment de leur vie. Ce niveau est supérieur de 3 points à celui enregistré en 2019. Il est en constante augmentation depuis 2007 (+12 points).
Des privations sur les besoins essentiels
L’aide alimentaire massive des associations humanitaires a permis aux personnes aidées de reporter l’essentiel de leurs efforts sur le paiement de leurs loyers, afin de repousser le spectre de l’expulsion et le cauchemar de la rue. Si le rôle positif des associations, dans leur ensemble, est à souligner, l’ajustement du budget repose largement sur le non-départ en vacances (57 % de la population n’est pas partie cet été, 26 % faute de moyens) et sur la nourriture dont un Français sur quatre déclare restreindre les quantités dans son assiette et un sur sept sauter des repas (14 %).
Le quotidien est difficile et l’avenir fait peur… avec pour conséquence une hausse de demande des bénéficiaires du RSA (revenu solidarité active) prévue par le gouvernement de 9 % en 2020. Une crise économique qui n’est pas sans générer un élan de solidarité avec notamment l’arrivée de 5 000 bénévoles au Secours populaire dès le début du confinement et l’association, fondée par Coluche, qui sert plus de 136 millions de repas – 30% de plus qu’au début de la décennie – .
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