Publié par Odoxa, le baromètre des personnalités politiques suscitant la défiance et le rejet a un nouveau leader en la personne de l’ancien locataire de Matignon, Manuel Valls, qui paie ainsi le prix fort de ses atermoiements politiques au sortir de la primaire de la gauche.
En difficulté sur tous les plans depuis sa sortie du gouvernement, Manuel Valls ne va pas forcément retrouver le sourire à la lecture du baromètre de « l’infamie politique » publié par Odoxa pour France Inter, L’Express et la presse quotidienne régionale. En effet, pour la première fois, l’ancien chef de majorité présidentielle prend les rênes de ce classement avec 54% de rejet, devançant même, d’une courte tête, Marine Le Pen qui « échoue » ainsi à conserver sa première place avec 53%. Enfin, Nicolas Dupont-Aignan, qui a rallié la présidente frontiste pendant l’entre-deux tours de la présidentielle, complète le podium avec un bond de 13% par rapport à la précédente enquête. Conséquence de son alliance « tuée dans l’œuf » avec la finaliste de la dernière élection présidentielle, les Français sanctionnent ce qui représente, à leurs yeux, une mauvaise stratégie politique.
A ce titre, Manuel Valls se dresse en champion selon les personnes interrogées au sein de cette étude (1 014 individus âgés de 18 ans et plus, dont 219 sympathisants de gauche, 170 sympathisants d’En Marche!, 157 sympathisants de droite et 165 sympathisants FN). Quittant le gouvernement en début d’année pour battre la campagne lors de la primaire de la Belle Alliance populaire et ainsi porter l’étendard du Parti socialiste pour l’élection phare de 2017, Manuel Valls va essuyer son premier échec. Qualifié pour le second tour, il se fera balayer par Benoît Hamon, officiellement désigné candidat. Un revers qui aurait pu ne pas entacher le crédit et l’image de l’ancien ministre de l’Intérieur… si celui-ci n’avait pas pris le parti, deux mois plus tard, de ne pas soutenir celui qui, démocratiquement, avait été choisi par les Français pour porter l’estocade au nom du PS pour la présidentielle.
Succession de « mauvais choix »
« Chaque candidat-e non-désigné-e prendra une part active dans la convention d’investiture en soutenant le-a candidat-e investi-e ». La charte des primaires citoyennes signée par les candidats est limpide : les candidats défaits s’engageaient à soutenir le vainqueur de ladite consultation. Un premier « coup » de canif à la parole donnée, même s’il convient de reconnaître qu’idéologiquement, voir Manuel Valls prendre fait et cause pour Benoît Hamon aurait relevé de l’incohérence et de la parodie politique.
En effet, difficile d’imaginer un attelage « Valls-Hamon » tant les divergences entre deux hommes issus d’une même formation politique semblent abyssales. Pour rappel, Manuel Valls n’a eu de cesse de pilonner son ancien ministre, durant l’entre-deux tours des primaires, fustigeant des promesses « non réalisables et infinançables », revêtant le costume de la gauche crédible et rigoureuse face aux habits de lumière d’une gauche utopiste et rêveuse, incarnée par Benoît Hamon. Mais l’épisode qui a achevé d’écorner la « feuille de route » politique de Manuel Valls post-primaire restera la séquence de son ralliement « aux forceps » à Emmanuel Macron et sa cohorte de marcheurs.
La pathétique séquence du « ralliement » à En Marche!
Disant pis que pendre d’Emmanuel Macron avant son entrée en campagne, et pendant le début de celle-ci, sans compter les remontrances du temps où le nouveau président n’était « que » ministre de l’Economie sous l’autorité du Premier ministre d’alors, Manuel Valls a finalement « décidé » d’apporter son soutien à Emmanuel Macron dans l’optique du premier tour de l’élection présidentielle. Acceptant ce soutien du « bout des lèvres », l’aspirant candidat prendra soin de rappeler au passage « qu’il n’a pas fondé une maison d’hôtes ».
Avant le « clou du spectacle » et la séquence tragico-comique des élections législatives où Manuel Valls se revendiquera « candidat de la majorité présidentielle »… avant même d’en avoir informé les principaux intéressés. Magnanime, l’état-major du mouvement fondé par Emmanuel Macron n’investira cependant aucun candidat face à lui… mais ne lui apportera pas non plus son soutien. Bouté hors du PS – du moins le temps de ce scrutin -, c’est un Manuel Valls « libre » de toute étiquette qui va tenter de reconquérir son fief d’Evry. Mais même sans aucun candidat LREM et PS face à lui, l’ancien Premier ministre est annoncé en grande difficulté dans sa circonscription, la première de l’Essonne, où la candidate de la France Insoumise, Farida Amrani, lui tient la dragée haute et pourrait le battre sur ses terres. Quand ça veut pas…
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