A Davos, 3 000 chefs d’entreprise et décideurs politiques se réunissent du mardi 22 au vendredi 25 janvier pour débattre, comme chaque année depuis plus de 40 ans, des grands enjeux qui agitent la communauté internationale. Cette rencontre a lieu dans un climat de pessimisme, d’après le baromètre 2019 sur l’opinion des dirigeants d’entreprise de Pwc, paru le lundi 21 janvier.
Moral morose
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le moral des dirigeants n’est pas au beau fixe. Selon le baromètre annuel sur l’opinion des dirigeants d’entreprise établi par PwC, en 2019, 29 % des dirigeants anticipent un recul de la croissance économique mondiale, contre 5 % seulement en 2018. L’année dernière, ils étaient 57 % à prévoir une amélioration de la croissance (un record depuis 2012), ils ne sont plus que 42 %. Ce faible niveau de confiance, observé dans toutes les zones géographiques, est semblable à celui de 2013, alors que les contextes sont très différents : en 2013, l’économie faisait face à une crise de la dette publique, une envolée du chômage et une chute de la consommation, et la croissance n’avait pas passé la barre des 3 %, tandis que pour 2019 le FMI prévoit une progression du PIB mondial de 3,7 %.
Le contexte : incertitudes politiques et montées des « populismes »
D’après le baromètre, la majeure partie des inquiétudes repose sur des raisons liées à un « repli sur soi », notamment des Etats. Ainsi les raisons avancées du pessimisme des dirigeants sont, pêle-mêle : l’excès de réglementation, l’incertitude politique, les conflits commerciaux, l’incertitude géopolitique, le protectionnisme, le populisme et la volatilité des taux de change. Dans une économie de marché mondialisée, dont la confiance est un pilier, l’instabilité met des coups au moral. On peut penser évidemment à l’élection de Trump en 2016 à la présidence des Etats-Unis, un pays dont le poids dans l’étendue du libéralisme est connu. Le Brexit inquiète aussi : la sortie de l’Union européenne d’une des plus grandes forces financières du globe a de quoi agiter la Bourse et les bourses des plus riches. En 2018, l’élection de Jair Bolsonaro alimente cette inquiétude. On remarquera évidemment le paradoxe : Bolsonaro et Trump, bien qu’ayant un discours populiste, sont plutôt en faveur des grandes multinationales. D’ailleurs, Jair Bolsonaro a réalisé le discours d’ouverture du forum de Davos…
La Data : autre terreau de l’inquiétude
D’après Pwc, « 40 % des dirigeants sont convaincus que l’intelligence artificielle va transformer la manière de faire des affaires au cours des cinq prochaines années. 35 % comptent l’implémenter dans leur entreprise d’ici 3 ans, et 33 % l’ont déjà fait. » Mais dans cette course vers la maitrise de la donnée, les entreprises se sentent démunies : « 76 % estiment que les États devraient développer une politique spécifique, et 2 sur 3 souhaiteraient être incitées à former leurs talents et à accélérer l’usage de l’intelligence artificielle en entreprise. » Et le rapport de poursuivre : « En France en particulier, les principaux freins à l’essor de l’intelligence artificielle en entreprise sont un manque de connaissance de cette technologie, un défaut de formation des équipes et la résistance au changement.«
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