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Axelle Tessandier, L’Entrepreneure Qui Marche Derrière Macron

© Albin Michel

« Marcheuse » de la première heure, Axelle Tessandier a, en effet, rapidement – dès les prémices de l’année 2016 – décidé d’inscrire ses pas dans ceux d’Emmanuel Macron, alors « simple » impétueux et turbulent ministre de l’Economie. Et de paver, avec lui et pléthore d’autres « marcheurs », le chemin vers la conquête de l’Elysée. L’entrepreneure, à la tête de l’Agence AXL Agency, revient sur cette aventure « hors du commun » dans un livre « Une Marcheuse en campagne » aux Editions Albin Michel. 

« Cher Pierre merci d’avoir pensé à moi pour modérer… ». Ce sms ne sera jamais achevé et encore moins envoyé à son destinataire, Pierre Person aujourd’hui député de Paris mais, en ce mois de mars 2016 simple maître-d’œuvre des Jeunes avec Macron, organisation ayant vu le jour bien avant En Marche ! et ayant vocation à soutenir l’action du ministre de l’Economie.  Son expéditrice, Axelle Tessandier, entrepreneure de retour en France après avoir fourbi ses armes à Berlin et San Francisco ne renoncera pas finalement à animer cette table ronde intitulée « Révolution numériques et inégalités ». Le début de l’immersion d’Axelle Tessandier – dont vous pouvez retrouver le portrait ici- dans la nébuleuse « En Marche ! », le futur « rouleau-compresseur » présidentiel étant, comme évoqué en préambule, encore en gestation en ce 12 mars 2016 (l’acte de naissance du mouvement intervenant un mois plus tard, le 6 avril 2016). Mais les futurs fantassins sont déjà-là et c’est, logiquement, au travers de « ces premiers pas » qu’Axelle Tessandier introduit son ouvrage. Alors que l’on pouvait craindre l’accumulation d’anecdotes et de poncifs – qui auraient pu, au-delà de l’ennui, s’avérer totalement excluant pour le lecteur -, la jeune femme évite soigneusement tous ces écueils en nous dévoilant davantage son cheminement  personnel et la construction de sa pensée. En marche, avant l’heure.

De rendez-vous manqué, il n’en sera guère question pour Axelle Tessandier qui, si elle ne devient pas « marcheuse » le 6 avril va officieusement mettre sur orbite la candidature d’Emmanuel Macron. Nous sommes le mardi 12 juillet 2016 et la jeune femme « ouvre le bal » sur la scène de la Mutualité, où avec une maestria déconcertante, elle capte l’auditoire en revenant sur les étapes-clés de son parcours. Un discours empreint de sincérité qu’elle relate d’ailleurs dans ce livre et dont elle ne livrera aucun élément à la garde rapprochée d’Emmanuel Macron. Pas même à Ismaël Emelien, stratège en chef et clé de voûte du dispositif du candidat. « Pas de répétition dimanche. Pas besoin. On se voit lundi soir si tu veux passer voir la salle. A+ », lui enverra par SMS ce membre du premier cercle d’Emmanuel Macron, la veille de l’événement.  

« J’ai un peu décidé de rentrer à cause de vous »

Et de simplement lui taper dans la main avant de monter sur scène.  Une scène que l’entrepreneure va dompter dès ses premiers mots. « J’ai décidé de rentrer en France. Et j’ai un peu décidé de rentrer à cause de vous pour vous dire la vérité ». Des premiers mots qui claquent et enjoignent à l’assistance de tendre l’oreille. La magie opère et le reste du discours se déroulera sans accroc. Avant de relâcher la pression et écouter Emmanuel Macron qui, s’il n’est pas officiellement candidat, revêt ce soir-là les habits de « l’alternative bien plus que l’alternance ». Une formule un brin facile, mais chère à l’entrepreneure. Qui prend de plus en plus d’importance dans le dispositif à mesure que les jours s’écoulent et devient même déléguée nationale trois semaines avant la déclaration de candidature d’Emmanuel Macron. Une « cause » qu’Axelle Tessandier va épouser sans réserve. « Mon état d’esprit est le même que celui que je peux avoir quand je me consacre à une mission, avec passion. J’ai un objectif, je le garde en ligne de mire et chaque jour je me reveille pour le faire avancer. Pas à pas ». Un parfait condensé de l’entrepreneure.

Mais l’envie de tout arrêter – dans le chapitre baptisé la « tentation de Venise » – va également tirailler Axelle Tessandier, à la fin de l’année 2016. « Comment passe-t-on d’une montée à la Porte de Versailles (premier grand meeting parisien du 10 décembre 2016 du candidat) à l’envie de pleurer sur le chemin du QG ? ». Confrontée à un rythme harassant, l’entrepreneure estime, en prime, souffrir d’un manque de considération et de reconnaissance – « paraît que j’appartiens à la génération Feedback »- Axelle Tessandier est à deux doigts de claquer la porte…mais il n’en sera, bien entendu, finalement rien. L’énergie et la pugnacité d’Emmanuel Macron achèvera de chasser ces derniers doutes…le jour de l’anniversaire du candidat. « On a tendance à l’oublier mais c’est sa première comme beaucoup d’entre nous ». Revigorée, Axelle Tessandier continue.

« Je voulais discuter avec vous du poste de secrétaire d’Etat au numérique »

Ce livre s’il permet de mesurer la fugacité et l’intensité de l’instant permet également d’avoir le regard d’Axelle Tessandier sur  le vertige de « l’après », elle à qui « le pouvoir médiatique » – nous y compris- a notamment promis le ministère de la Culture. « Mes amis et connaissances me félicitent également déjà, sans hésiter à me donner des portefeuilles où ma présence est loin d’être une évidence ». Conviée alors par le nouveau Premier ministre, Edouard Philippe, à venir prendre le thé à Matignon, le mercredi 17 mai jour de la nomination du gouvernement, Axelle Tessandier s’y rend… et « discute du poste de secrétaire d’Etat au numérique »…mais ne refuse rien qu’on ne lui a pas proposé officiellement.  Mais avec une sincérité désarmante, l’entrepreneure, en dépit de son parcours et de son passé dans la Silicon Valley comprend rapidement « que ce n’est pas pour elle ».  Au sortir de cette entrevue, la sérénité est désormais le sentiment qui prédomine. Axelle Tessandier s’est remis en marche. Encore et toujours.

Une marcheuse en campagne, Axelle Tessandier, Editions Albin Michel

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