Les forces militaires soudanaises ont arrêté lundi le Premier ministre par intérim du pays et au moins cinq autres hauts responsables du gouvernement, dans le cadre d’un apparent coup d’État militaire qui pourrait constituer un revers majeur pour ce pays d’Afrique du Nord-Est qui était en train de passer à une démocratie après l’éviction en 2019 du dictateur militaire Omar el-Béchir.
Principaux faits
- Le Premier ministre soudanais par intérim, Abdallah Hamdok, a été arrêté et déplacé vers un lieu inconnu après avoir refusé de soutenir publiquement le coup d’État, a rapporté Al Jazeera, citant le ministère de l’Information du pays.
- Parmi les autres membres du gouvernement détenus figurent le ministre soudanais de l’Industrie, Ibrahim al-Sheikh, le ministre de l’Information, Hamza Baloul, le membre du Conseil souverain, Mohammed al-Fiky Suliman, et Faisal Mohammed Saleh, un conseiller médiatique du Premier ministre.
- Le Comité des médecins soudanais a déclaré que trois personnes ont été tuées et 80 blessées lorsque les militaires ont ouvert le feu sur les manifestants qui étaient descendus dans la rue, a rapporté l’Associated Press.
- Ce prétendu coup d’État a déclenché des manifestations dans les rues par le principal groupe pro-démocratie du Soudan, l’Association des professionnels soudanais, qui affirme également que les lignes téléphoniques et Internet ont été coupés dans tout le pays.
- Un coup d’État réussi mettrait effectivement fin à la tentative du Soudan de se transformer en démocratie sous l’égide d’un groupe de transition connu sous le nom de Conseil souverain.
Le contexte
La détention de responsables gouvernementaux lundi intervient après plusieurs semaines de tensions croissantes entre les dirigeants civils et les militaires du pays. La confrontation entre les deux groupes a été déclenchée par une tentative de coup d’État manquée en septembre. Des responsables civils du gouvernement ont accusé les fidèles d’Omar el-Béchir d’avoir tenté le coup d’État, mais les dirigeants militaires soudanais ont répliqué en alléguant que les responsables civils étaient occupés à rechercher des postes au sein du gouvernement au lieu d’essayer de s’attaquer aux problèmes économiques de la population. Les islamistes conservateurs du pays ont soutenu le rétablissement d’un gouvernement militaire, tandis que les groupes pro-démocratie s’y sont opposés, provoquant des manifestations en duel dans les rues ces derniers jours.
Citation importante
Réagissant à l’annonce du coup d’État, l’envoyé spécial des États-Unis pour la Corne de l’Afrique, Jeffrey Feltman, a déclaré : « Les États-Unis sont profondément alarmés par les informations faisant état d’une prise de pouvoir militaire du gouvernement de transition. Cela irait à l’encontre de la Déclaration constitutionnelle et des aspirations démocratiques du peuple soudanais et est totalement inacceptable. Comme nous l’avons dit à plusieurs reprises, tout changement du gouvernement de transition par la force met en danger l’aide américaine ».
Article traduit de Forbes US – Auteur : Siladitya Ray
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