Depuis cinq ans, Céline Witschard intervient auprès de différents publics afin de faciliter le recrutement et l’accès à l’information pour les personnes déficientes visuelles.
Un parcours axé sur la transmission de l’information sous toutes ses formes
Titulaire d’un master de lettres, Céline Witschard a été enseignante de français et d’histoire à des collégiens avant de devenir tour à tour journaliste et assistante archiviste. Malvoyante de naissance, son glaucome empire à l’aube de sa trentaine et elle subit de nombreuses opérations entre 2017 et 2018 qui l’obligent à faire une pause dans sa carrière. Elle met alors cette période à profit pour se former au coaching avant de fonder et diriger Vision Positive. Aujourd’hui, elle intervient auprès de nombreux acteurs publics et privés en Suisse pour des missions extrêmement variées qui vont de l’accessibilité des supports de communication pour les personnes malvoyantes (ou confrontées à d’autres handicaps) à des actions de formation en entreprise pour favoriser le recrutement de ces mêmes personnes. Finalement, lorsqu’elle songe à son parcours, Céline Witschard constate que le fil conducteur qui a jalonné toute sa carrière, c’est la transmission de l’information sous toutes ses formes.
Un engagement en faveur de l’inclusivité des personnes en situation de handicap
En réalité, l’histoire de Vision Positive démarre différemment de ce que sa fondatrice avait prévu. Alors que Céline Witschard pensait simplement coacher des personnes en situation de handicap et agir pour favoriser leur intégration professionnelle, une opportunité qui a changé la donne s’est présentée. Invitée au CERN pour participer à un « ideas lab » afin de trouver des solutions pour rendre l’exposition permanente de cette institution accessible à tous types de publics, elle présente un prototype d’audioguide qui plaît à tel point que le CERN lui demande de réaliser son projet. De là, elle se rend compte que la mission de Vision Positive revêt de multiples facettes et que les questions du handicap en Suisse, notamment visuel, méritent une approche plus large. Forte de son expérience en tant que malvoyante et de ses compétences de communicante, Céline Witschard se voit désormais confier des projets de courte, moyenne ou longue durée qui ont essentiellement pour vocation de faciliter l’accès à l’information, à la culture et à l’emploi pour toutes et tous.
Rendre les contenus accessibles à tout le monde
Aujourd’hui, Céline s’implique de plus en plus dans la formation, notamment auprès des bibliothèques publiques et scolaires. À propos de bibliothèque, elle a créé avec son ami non-voyant Alex Bernier l’association Plein Accès et sa médiathèque numérique accessible MonaLira. La plateforme compte à ce jour plus de 40 000 ouvrages et près de 250 nouveaux titres sont adaptés chaque semaine sous différentes formes comme les grands caractères personnalisables, le livre audio avec ou sans texte synchronisé ou encore le braille numérique et la coloration syllabique qui aide grandement les personnes dyslexiques. MonaLira se distingue par le fait que l’équipe qui la gère au travers de l’association Plein Accès s’emploie activement à mener des recherches et développements pour mettre à disposition de ses bénéficiaires des ouvrages qui ne sont pas ou peu adaptés par d’autres structures comme les livres de cuisine, les guides de voyage ou encore les manuels scolaires et livres académiques.
Entre son investissement associatif et son activité d’accompagnement, de conseil et de stratégie auprès des acteurs publics et privés, Céline Witschard est devenue en quelques années une figure de référence sur les questions du handicap en Suisse.
