Pouvoir changer de look tout en gardant ses basiques, tel est l’engagement et le parti pris de la marque Ullys, jeune griffe française spécialisée dans les accessoires de mode pour homme. Nœuds papillon, écharpes, cravates ou sous-vêtements, découverte d’une marque qui voit la vie en bleu.
L’idée d’une nuit
Tout commence en 2013, quand Maxime Lemersre, alors en école de commerce (EDHEC), a l’idée d’offrir aux hommes élégants une ligne d’accessoires à l’esprit casual chic : « J’étais en stage de fin d’études quand l’idée m’est venue. Une nuit, une insomnie, une envie de créer… J’avais sur papier une grosse partie du projet au petit matin » relate le jeune entrepreneur. Dans une période où la mode masculine est en plein essor, mais où la conjoncture économique a laissé des traces, Ullys se démarque en proposant de sublimer le vestiaire masculin grâce à de petites touches, de justes détails : « J’ai choisi l’accessoire car c’est un véritable révélateur de personnalité », expose-t-il, « Il exprime une envie, une humeur, c’est une signature très personnelle ».
En plus de ne proposer que des accessoires, Ullys a la particularité d’être une « référence chromatique ». Un frein à la création ? Pas pour son créateur : « C’est essentiel quand on développe une marque d’avoir un concept fort et de s’y tenir. Et puis nous n’avons pas choisi notre couleur par hasard. Le bleu est une couleur plébiscitée par tous les hommes, de tous âges. C’est la couleur intemporelle par excellence. Si l’on prend en compte les milliers de nuances existantes, les différents motifs et les matières textiles, on devrait pouvoir se réinventer encore longtemps ».
Une marque responsable
Originaire des Hauts-de-France, Maxime Lemersre porte un attachement fort à sa région et a souhaité travailler, dès que cela était possible, avec des artisans et acteurs locaux. Une partie des nœuds-papillon mais aussi les caleçons de l’enseigne sont créés et assemblés à Roubaix et Lille. L’entrepreneur de 29 ans fait également appel à l’Italie, notamment pour les cravates et la petite maroquinerie. Mais le nord est le point d’accroche sentimental d’Ullys. « C’est un carrefour européen auquel je crois, un territoire symbolique de l’industrie textile qui renaît » affirme le fondateur de la marque. En décembre 2016 ouvre dans l’hypercentre de Lille la première boutique de la griffe, baptisée l’Odyssée by Ullys. Un commerce atypique de 16 mètres carrés qui détient également le titre du plus petit magasin de la métropole. Pour autant, on y retrouve tout ce que propose la griffe : des chèches aux portefeuilles en passant par les pochettes de costume et les nœuds papillon. L’entrepreneur a aussi souhaité incorporer des produits d’autres marques complémentaires afin de mettre en avant de jeunes créateurs montants mais aussi afin d’offrir à sa clientèle une gamme de produits plus diversifiée : « Il est essentiel de connecter et mélanger les réseaux car comme le dit l’adage, tout seul on va plus vite, mais ensemble, on va plus loin. » Outre le site internet et le concept store, la marque Ullys est jusqu’à présent, distribuée, dans une cinquantaine de points de vente en France et en Europe principalement et souhaite, cette année, multiplier par deux son nombre de distributeurs.
Des ambassadeurs de choix
En moins de cinq ans d’existence, Ullys a réussi à se faire connaître en touchant de multiples personnalités médiatisées : Dany Boon, le présentateur du JT Laurent Delahousse (originaire lui aussi des Hauts-de-France), l’acteur Jean Dujardin, Cyril Hanouna, Rudy Garcia ou encore Stromae ont été aperçus avec au moins un accessoire. Mais la plus grande surprise fut de voir Emmanuel Macron porter des produits de la marque : « Le Président nous connaît depuis quelques années maintenant » raconte le fondateur. « Encore ministre de l’Économie, il a reçu en cadeau, lors d’une visite dans le nord, une cravate de la part du président de la Métropole Européenne de Lille. Dernièrement, la Première Dame est même venue en personne pour lui acheter un accessoire », évoque Maxime Lemersre. « C’est une vraie reconnaissance et un honneur pour une jeune marque comme la nôtre ».
Après avoir joué la carte de la proximité et de l’ancrage territorial, l’heure est désormais au développement : « Nous réfléchissons à une levée de fond prochaine pour intensifier notre distribution, agrandir notre offre et étoffer nos collections et potentiellement ouvrir d’autres boutiques en propre, comme celle de Lille », suppose l’entrepreneur. Et peut-être qu’un jour, Ullys partira à la rencontre de Pénélope. L’Odyssée semble, en effet, n’être encore qu’à ses débuts.