Start-up technologique italienne, Smartisland s’est fixé comme objectif de mettre la robotique et l’informatique au service de l’agriculture et du domaine agroalimentaire en général. Véritable assistant de culture, le logiciel Daiki, qu’elle a développé, s’adresse à tous les types d’exploitations professionnelles. L’intelligence artificielle se met plus que jamais au service de la nature.

De l’ingénierie aux champs

Née en 2015, l’idée a mis quatre ans à se concrétiser, développer et finalement aboutir à un logiciel complet. La CEO de Smartisland, Maria Luisa Cinquerri, est à l’époque étudiante en ingénierie informatique. Elle travaille en plus de ses études dans l’entreprise agricole familiale. Au jour le jour, elle observe les fonctionnements des plants de fruits et légumes et constate qu’il serait possible de créer un logiciel qui permettrait aux exploitants agricoles de gagner beaucoup de temps et d’efficacité dans la surveillance et l’entretien de leurs plantations.

Maria Luisa Cinquerri s’entoure alors d’une équipe de sept personnes aux domaines de compétences très diversifiées, chimie, physique, agroalimentaire, robotique, finance, data scientist, marketing et travaille à la création de ce qui deviendra rapidement Daiki, un logiciel de pointe destiné à améliorer la productivité d’une entreprise agricole.

Un fonctionnement pointu

Élaboré par des scientifiques au plus près de la technologie, Daiki a pourtant été pensé pour une utilisation très simple. Si ses mécanismes d’analyse se révèlent pointus, des robots équipés de capteurs divers sont implantés dans le sol et analysent les données des cultures, l’utilisation pour l’agriculteur ou agronome, reste très simple. Une application, consultable de n’importe quel ordinateur, tablette ou smartphone, délivre les données en temps réel et alerte même en cas de problème.

Dans le sol, les capteurs analysent les données d’humidité, de nature des sols, de température, d’ensoleillement, d’acidité, de pH, d’engrais… Tout ce qui contribue à la santé d’une plante et qui, mal géré, pourrait lui nuire. La couleur de la racine et son développement sont également surveillés, de même que le contrôle de la quantité d’eau à apporter. Ainsi Daiki permet d’optimiser une exploration agricole, mais aussi de modifier positivement son impact sur l’environnement en adaptant la quantité d’eau précise, par exemple, à apporter à une plante. Le logiciel facilite également l’automatisation de certaines tâches, notamment l’irrigation ou la circulation de l’air dans une serre, permettant aux exploitants agricoles de gagner un temps précieux et d’éviter l’apparition de moisissures sur les plantes, par exemple.

S’il est efficace pour tout ce qui concerne le cycle de croissance de la plante et s’utilise pendant le cycle biologique de celle-ci, Daiki se révèle également utile dans le processus de transformation du fruit, notamment en vin, huile, sucre, marmelade et autres produits finis. Par exemple, la fabrication de vin demande une attention particulière à l’acidité et à la température, ce que Daiki effectue sans problème.

Un concept prêt à l’export

Avec un logiciel aujourd’hui abouti et disponible sur le marché en Italie, Smartisland a reçu dès 2016 le prix Start-up Sicilia, après avoir été finaliste du Prix National de l’Innovation en 2015, entre autres distinctions. Depuis 2016, Smartisland accélère son processus de développement grâce à l’appui de Digital Magics, incubateur de start-up côté à la Bourse de Milan.

Des partenaires financiers soutiennent également le développement de Smartisland, notamment IGI Investimenti Group.

Par ailleurs, la Start-up a développé une activité de « SmartLabs » en partenariat avec des exploitations agricoles, notamment dans les secteurs du vin, de l’olive, de l’horticulture, du kiwi, du café et des agrumes. Ces laboratoires, Ferme Lamagno Mauela à Trieste, Soc Agricola bio agri Italia à Montauro, Agriturismo Carbona à Casterlverano permettent de tester de nouveau robots et technologies.

Forte de son concept novateur, l’entreprise italienne entend lever des fonds dès septembre afin d’étendre son équipe et de s’implanter sur le marché européen. En cours d’industrialisation, Smartisland a produit 500 pièces disponibles en précommande pour l’Italie, la France et l’Allemagne.