Créée par une ingénieure, la marque Sinaï Yaba réinvestit les codes du vestiaire intemporel à la française et des esthétiques multiples du continent africain.
Sinaï Yaba, un pont entre deux mondes
Sinaï Umba Di-Yaba, ingénieure en cybersécurité de formation, a toujours nourri une passion pour la couture et la création de vêtements. Depuis son enfance, la jeune femme d’origine congolaise dessine en effet des tombés, des plissés et autres formes architecturales. Mais si les croquis de mode impressionnent son entourage, elle finit par entreprendre des études classiques d’ingénieur en informatique, domaine qu’elle affectionne également pour la rationalité et l’innovation qu’il exige.
Quelques années passent ainsi jusqu’à ce qu’un voyage à New York ravive sa passion pour la mode et son désir de créer sa propre marque. « J’avais la volonté de concevoir des tenues qui parlent aux jeunes femmes de mon entourage, des tenues que je ne trouvais pas en boutique » explique la jeune cheffe d’entreprise. Elle décide donc de mettre sa carrière d’ingénieure en pause. Ainsi, en novembre 2017, la maison Sinaï Yaba voit le jour, et avec elle, sa première collection, « La nouvelle parisienne ». Combinant multiculturalisme et intemporalité de l’élégance à la française, elle est le parfait reflet de ce que la créatrice a toujours souhaité créer : un pont entre un Paris intemporel et des vibrantes esthétiques venues d’Afrique.
Une élégance qui donne confiance en soi et en sa féminité
“Le vestiaire qui donne confiance en soi » pourrait résumer les vestes structurées, les trenchs aux épaules démesurées ou encore les jupes droites taille très haute. La passion de la créatrice pour l’architecture traduit ces lignes et ces volumes très présents dans la dernière collection « Anagenesis » (Printemps/Été 2024). En parallèle, les robes vaporeuses, unies ou imprimées, redonnent de la délicatesse au quotidien de la femme SINAÏ YABA, et cela, même durant un rendez-vous important. Car selon la maison, la féminité ne fait pas peur et ne coince pas : elle libère et s’assume.
Pensée comme une superposition de basiques finement achalandés et de silhouettes plus audacieuses, la ligne créatrice de SINAÏ YABA a l’ambition de mélanger les genres et d’en tirer le meilleur. Nord et sud, tradition et modernité, structure et fluidité : cette approche délibérée, propre à l’histoire personnelle de la créatrice, loin d’une mode qui tend à l’uniformisation, ancre dans une dualité perpétuelle ses propositions créatives pour sublimer la féminité et la Parisienne moderne, consciente et fière de son patrimoine culturel.
Enfin, ne se résumant pas à la mode et aux vêtements, c’est tout un univers que la créatrice souhaite définir. A ce titre, la maison élargit progressivement son offre avec la venue récente d’une collection de bijoux minimalistes, « La Parure », mais pleins de caractère, directement inspirés des arts graphiques et textiles du feu royaume du Kongo.
Une ligne de production respectueuse et consciente
La maison Sinaï Yaba se distingue également par une chaîne de création et de production qui se veut consciente et respectueuse de l’environnement. Après une première collection intégralement produite au Portugal sur la base de ses dessins, la créatrice a appris la couture pour mieux comprendre et participer au processus de prototypage. Aujourd’hui, les petites productions sont réalisées dans des ateliers à Paris, tandis que les plus grandes sont confiées à nouveau à des ateliers au Portugal. Le made in Congo est une perspective à moyen terme pour se rapprocher des artisans locaux. Les matières utilisées, principalement naturelles comme la laine, le lin et le coton, sont sourcées auprès de fournisseurs soucieux de l’environnement en France, en Italie ou encore au Japon. L’upcycling est aussi au coeur de la création avec l’utilisation de chutes de tissus pour donner vie à des pièces uniques, minimisant ainsi le gaspillage. Quant à la collection de bijoux, « La Parure », le laiton et la dorure à l’or fin sont eux privilégiés, avec une fabrication artisanale made in France.
Sinaï Yaba s’efforce ainsi de créer un univers où chaque pièce raconte une histoire, transcendant la simple consommation pour devenir un véritable art de vivre placé sous le signe de la durabilité.
