Architecte d’intérieur renommé pour ses grandes réalisations, dont une au siège de l’ONU, Siavosh Adeli valorise une vision audacieuse de son métier, où inspirations anciennes et prouesses technologiques modernes se mêlent habilement.
Déjouer les lois du possible, rendre l’imaginaire bien réel et défier le temps, voilà la mission de Siavosh Adeli. Dans le petit monde de l’architecture d’intérieur, ce nom n’est pas inconnu. Primé à plusieurs reprises, notamment pour « La Salle des Émirats », réalisée au Palais des Nations à Genève, cet architecte d’intérieur inspirant multiplie les projets de grande envergure : la rénovation de deux villas Dubochet entre 2017 et 2019, la réalisation du premier pavillon de glaces pour Mövenpick à Montreux, la conception d’un chalet luxueux à Crans Montana pour un Cheikh, la réalisation du siège de la Fédération équestre internationale à Lausanne et la First Abu Dhabi Bank à Genève. Actuellement, il gère l’aménagement des futurs locaux de l’ambassade des Émirats à Genève, sur trois étages, dans l’ancien bâtiment de l’UNICEF.
Si Siavosh Adeli en est là aujourd’hui, c’est qu’il a eu le meilleur mentor possible. Son père, Ali Adeli, était un architecte d’intérieur et peintre renommé en Iran, au point de travailler pour la famille du Shah d’Iran. À ses côtés, il développe une sensibilité pour la beauté, pour l’art, pour les textures et les couleurs et, suite à la révolution iranienne au début des années 80, il découvre le monde. Après ses premières années en Iran et deux années en Angleterre et aux États-Unis, c’est avec l’esprit ouvert sur le monde que Siavosh Adeli pose définitivement ses valises en Suisse, bien décidé à marcher dans les pas de son père.
« La plus grande aventure de ma vie »
Après des années d’étude où il va s’émanciper du style de son père pour se forger sa propre identité, le jeune architecte d’intérieur fonde, rapidement, son premier studio en collaboration avec Joakim de Rham, en 1999. Ce dernier s’installe aux Émirats Arabes Unis en 2004 et Siavosh Adeli, devenu réellement indépendant, se voit confier en 2014 la rénovation de la salle des Émirats de l’ONU, après un concours européen qu’il a remporté avec son ancien associé. « Quand je me suis vu confier ce projet, ce fut une grande fierté, mais aussi une certaine incertitude et une grande pression. J’avais imaginé une réalisation audacieuse et complexe, et je devais maintenant la mettre en place, en ayant ma carrière et celle de mon partenaire entre mes mains », se rappelle-t-il. Ainsi, c’est déterminé qu’il se lance dans ce qu’il appelle aujourd’hui « la plus grande aventure de ma vie ».
Dès les premiers pas dans cette salle prestigieuse, c’est le plafond qui attire l’œil. Une structure métallique complexe et fractionnée, à première vue aléatoire, et en fait la calligraphie qui apparaît sur l’emblème des Émirats Arabes Unis, que Siavosh Adeli a repensé et déstructuré. Au-dessus de cette œuvre se trouve un ciel artificiel, qui a coûté plus de deux millions de dollars, qui défile en fonction des heures de la journée pour ouvrir une fenêtre sur le monde dans cette salle close. « J’ai géré ce projet à ma manière, à la suisse. J’étais le chef d’orchestre, mais j’ai laissé des ingénieurs experts et les meilleures entreprises possibles faire leur travail d’exception », ajoute l’architecte d’intérieur.
Avec la précision d’un horloger suisse, Siavosh Adeli respecte ses délais et finalise les derniers détails le jour même de l’inauguration, le 20 mai 2016.
Raconter une histoire
Aujourd’hui, Siavosh Adeli continue de marier l’esthétique et la fonctionnalité dans ses projets, qu’il s’agisse de résidences privées, de bureaux institutionnels ou de rénovations d’ambassades.
Sa méthode repose sur une étroite collaboration avec ses clients, où chaque détail est pensé pour créer une atmosphère harmonieuse, fonctionnelle et intemporelle. Inspiré par la nature, le cinéma et sa double culture irano-suisse, il s’efforce de raconter une histoire à travers chaque espace qu’il conçoit, n’oubliant pas une attention méticuleuse aux détails. « Ce sont les détails qui font l’essence d’un projet. Pour aller au bout des choses, je suis toujours à côté des artisans, je prends le temps d’aller dans les ateliers, d’observer, de guider », explique-t-il. Cette rigueur lui permet d’atteindre une excellence rare dans le domaine de l’architecture d’intérieur, où chaque projet devient une œuvre d’art à part entière.
Visionnaire, Siavosh Adeli continue d’innover en privilégiant le bien-être, la durabilité et l’adaptabilité, répondant ainsi aux besoins changeants de ses clients et de la société, tout en restant fidèle à une esthétique intemporelle. Son objectif est désormais d’adapter son approche de l’architecture d’intérieur à un nouveau projet audacieux, celui de créer sa propre marque de meubles qui serait imprégnée de sa vision du design et de l’esthétisme.
