Créée il y a deux ans, la start-up développe des solutions de soins médicaux pour donner de l’autonomie aux praticiens et aux patients grâce à des technologies de pointe.

Par Médias France, le 17/12/2018

Sandro De Zanet, Stefanos Apostolopoulos et Carlos Ciller se sont rencontrés à l’université de Berne où ils faisaient leur doctorat de recherche en traitement d’images, imagerie médicale et machine learning en ophtalmologie. Ces trois amis, l’un suisse italien, le deuxième grec et le dernier espagnol, décident à la suite de leurs études de se lancer dans l’entreprenariat, en partant du constat alarmant que sur les 40 millions d’aveugles dans le monde, on aurait pu ralentir ou guérir la maladie des trois quarts, en gagnant du temps et en démocratisant l’accès aux soins. RetinAI est née en décembre 2016, avec l’aide du canton de Berne et de l’université. Comme toute start-up, les débuts sont une véritable aventure. Les trois associés investissent tout leur temps et leur énergie dans le projet : développement du Business Model, des technologies, du marché… En 2017, ils lèvent des fonds et l’entreprise connaît un essor considérable, avec ses premiers partenariats avec des hôpitaux suisses. Aujourd’hui, l’équipe internationale se compose de dix personnes.

DÉPISTER PLUS TÔT GRÂCE À DES LOGICIELS INTELLIGENTS

RetinAI crée des outils pour collecter, analyser et organiser les données de santé des patients en ophtalmologie. Les professionnels de santé obtiennent ainsi une analyse significative des images et des données, grâce à une vision informatique avancée et à la machine learning. Cette pratique dérivée de l’Intelligence Artificielle se base sur des approches statistiques pour « apprendre » aux ordinateurs à résoudre des tâches à partir de données. Ainsi, l’évaluation médicale qui est souvent coûteuse et longue se voit accélérée, optimisant le coût des soins de haute qualité. En effet, les trois fondateurs de RetinAI comparent souvent la France, où près de 5 500 ophtalmologistes officient pour une population de 65 millions d’habitants (soit un médecin pour près de 12 000 personnes) au Kenya, où les 51 millions d’habitants ne peuvent compter que sur… 50 spécialistes des yeux, soit un pour plus d’1 million. En France, le délai moyen d’attente pour obtenir un rendez-vous chez l’ophtalmologiste est d’un an. Imaginez celui d’un pays comme le Kenya… Si les hôpitaux, les médecins généralistes, les dispensaires et les pharmacies utilisaient des logiciels de dispositif médical assisté comme celui que RetinAI a créé, les diagnostics seraient considérablement plus rapides, et ainsi les traitements plus efficaces.

L’ORDINATEUR, LE MEILLEUR ASSISTANT DE L’OPHTALMOLOGISTE

Les maladies oculaires liées à la maladie, telles que la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), la rétinopathie diabétique, le glaucome ou la cataracte sont la principale cause de cécité au-delà de 60 ans. Le nombre de cas ne cesse d’augmenter, et bien souvent ces maladies ne se soignent pas mais leur progression peut être ralentie pour maximiser la préservation de la vue. Avec la solution logicielle de diagnostic assisté par ordinateur RetinAI Discovery, les images médicales des yeux sont analysées, les données décryptées et le dépistage effectué en un temps record. L’automatisation permet une évaluation plus précise et moins coûteuse, ainsi la charge de travail des médecins diminue, ils peuvent détecter les urgences plus rapidement, et éviter de nombreux cas de cécité. Hors de question pour les fondateurs de se prendre pour des auteurs de science-fiction : l’assistant automatique ne remplacera jamais le médecin. Il lui facilitera la tâche. Les solutions RetinAI sont également utilisées par les laboratoires pharmaceutiques, notamment lors d’essais cliniques de grande envergure. L’évaluation manuelle des données par des experts coûte très cher, en l’automatisant, ils économisent et gagnent un temps précieux qui leur permettra de se concentrer sur l’évaluation approfondie des données cliniques fournies par le logiciel.

DIAGNOSTIQUER LES MALADIES DES YEUX AVEC SON SMARTPHONE

Enfin, RetinAI travaille également sur des solutions de diagnostic à distance, via smartphone. L’idéal pour briser les barrières technologiques et géographiques séparant les patients des soins de la vue : Ceux-ci pourront utiliser un dispositif médical relié à l’appareil photo de leur smartphone et prendre une photo de l’intérieur de leurs yeux. Cet outil, qui leur sera vendu à très bas prix, permettra de transmettre simplement les informations requises à un ophtalmologiste. De plus, à l’avenir, le smartphone pourrait devenir une sorte de dossier médical électronique pour le patient, qui portera sur lui toutes les informations relatives à sa santé, y compris la potentielle auto-surveillance qu’il aura effectuée au fil du temps.

La technologie au service de la santé, c’est dès demain, grâce aux avancées fulgurantes des équipes de RetinAI, qui pensent déjà au diagnostic de maladies dermatologiques ou à la prédiction de troubles neurodégénératifs, tels que la maladie de Parkinson ou d’Alzheimer, qui peuvent se manifester dans les yeux. L’ophtalmologie n’est que le début de l’aventure pour la start-up suisse !