Imaginer le commerce de demain comme étant hybride, pluriel et solidaire, voilà l’ambition de Félix Messika, fondateur de Quoopen, jeune start-up à impact économique, social et environnemental.
Une idée simple, mais novatrice
À l’heure où l’on partage sa voiture avec Blablacar ou son appartement avec Airbnb, pourquoi ne pas partager son local commercial ? Alors que les espaces de coworking existent déjà pour tout un tas d’activités en freelance, optimiser les frais et réduire son impact énergétique en louant son salon de coiffure, sa cuisine ou son atelier est beaucoup moins répandu dans les métiers du commerce de bouche, de la beauté ou du bâtiment par exemple. Or, Félix Messika a tiré amèrement la leçon de la période Covid quand les « commerces non essentiels » comme celui de son père ont dû fermer, sans pour autant devoir cesser de payer leurs charges. Les prêts qui leur avaient été octroyés doivent à présent être remboursés. Avec Quoopen, le jeune entrepreneur offre une solution simple aux professionnels pour réduire leur frais et optimiser l’utilisation de l’espace dont ils disposent en le louant à d’autres. On peut donc envisager demain des commerces hybrides qui permettront non seulement de mutualiser des compétences, mais également de trouver, pour le consommateur, plusieurs professionnels en un seul et même lieu. On peut par exemple imaginer un plombier qui partage son local avec un peintre et un électricien, un coiffeur qui loue un espace à un prothésiste ongulaire et un make-up artist ou encore un expert-comptable qui partage ses bureaux avec un juriste ou un avocat.
Le commerce de demain sera plus vertueux et solidaire
Pour Félix Messika, tout part de l’envie, celle de laisser quelque chose aux générations futures. De cette envie naît la détermination pour parvenir à son objectif : voir un jour des commerces hybrides bénéfiques à tous, autant aux professionnels qui mutualisent des compétences complémentaires qu’aux consommateurs qui retrouvent l’attrait du commerce de proximité au lieu de tout commander à distance, même les denrées alimentaires les plus basiques. En effet, en tant que livreur Amazon, Félix Messika est révolté de l’empreinte carbone pour commander une paire de draps, de l’adoucissant ou même quelques ballons à gonfler, alors que les rapports du GIEC sont alarmants… Tout trouver au même endroit au lieu de devoir parfois parcourir des dizaines de kilomètres en zone rurale pour accéder à certains produits ou services, ce serait simplement le retour du bon sens. En optimisant ainsi les commerces, on cesse de construire à tout va pour ouvrir son affaire, on réduit la facture énergétique et on trouve une solution astucieuse pour contrer la flambée des prix de l’immobilier locatif. Un jeune coiffeur n’a plus forcément aujourd’hui les moyens de s’installer. Quel est son choix ? Avaler les kilomètres pour coiffer à domicile ? En louant un emplacement via Quoopen, il peut donner rendez-vous à ses clients le lundi à Cannes, le mardi à Nice, le mercredi à Antibes, etc. D’ailleurs, certains salons de coiffure préfèrent justement louer leurs bacs et fauteuils à un freelance plutôt que de recruter, les charges étant bien trop lourdes… En outre, ce type de partage locatif permet de lutter contre la solitude du commerçant ou de l’artisan et de créer du lien.
Petit projet deviendra grand
Félix Messika s’investit totalement sur son projet de start-up. Il a vendu son appartement pour financer la création de son entreprise et est retourné vivre chez ses parents à l’âge de 30 ans, exactement comme l’avait fait Paulin Dementhon, le fondateur de Drivy. Aujourd’hui, malgré sa timidité, il va à la rencontre des commerçants pour leur expliquer son concept, car il a la conviction de pouvoir les aider avec ce nouveau modèle économique. Et les retours sont très encourageants. La plateforme vient d’être lancée, mettant directement en relation les loueurs et les locataires pour une location de locaux à la journée, à la semaine ou au mois. Mais tout reste encore à faire et Quoopen a besoin de visibilité et de communication. Il faut que les commerçants sachent que cette solution existe pour la développer, la démocratiser et, pourquoi pas, en faire la norme de demain. À l’heure actuelle, Quoopen est porté à bout de bras par Felix Messika et son associé, mais la start-up envisage une levée de fonds et cherche des investisseurs, pourquoi pas en participant à l’émission « Qui veut être mon associé ? » à laquelle Félix Messika a postulé. Jeune et ambitieuse, la start-up Quoopen aurait en effet bien besoin d’un mentor pour évoluer sans écueil vers une réussite qui bénéficiera à tous.