Alors que des échanges commerciaux internationaux s’effectuent depuis des siècles au travers de crédits documentaires, Nabu propose une solution pour moderniser ce moyen de paiement. Le principe ? Une plateforme digitale permettant d’automatiser l’examen de la conformité des documents.  

 

UNE PASSION POUR LA TRADE FINANCE

Après avoir quitté l’école à 16 ans pour se consacrer au développement informatique, Arnaud Doly part pour l’Angleterre à sa majorité, où il se passionne pour le commerce de matières premières, dont l’un des principaux moyens de paiement est le même depuis des décennies : le crédit documentaire. Il étudie alors le CDCS au London Institute of Banking & Finance, l’unique certification pour les crédits documentaires, et fonde en juillet 2018 la fintech Nabu. « En lisant la biographie de Marc Rich, j’ai été captivé par la trade finance, le financement du commerce international. Puis, en observant les logiciels d’extraction de données pour la vérification de plagiats, utilisés par exemple dans les universités, j’ai eu l’idée de créer une solution dédiée aux crédits documentaires » raconte Arnaud Doly, fondateur de Nabu. 

 

UNE SOLUTION ALLIANT SIMPLIFICATION ET SÉCURITÉ 

A l’image d’un crédit classique, le crédit documentaire permet, via une banque, à un acheteur importateur de régler à un tiers exportateur un certain montant dans un délai déterminé. La banque garantit le paiement pour le compte de l’acheteur si celui-ci envoie des documents strictement conformes avec les demandes du crédit et les réglementations internationales. En 2018, plus de 4,2 millions de crédits documentaires ont été émis et environ 70% des documents ont été rejetés en raison d’erreurs humaines, après une vérification des documents à la main, un par un, engendrant des frais pour les banques comme pour les exportateurs, et risquant de retarder toute la transaction. « Grâce à notre algorithme, Nabu identifie et analyse les données des documents afin de pointer les discordances entre informations ou le non-respect des termes du crédit ou des réglementations internationales. Là où une personne en charge de la vérification met en moyenne plus d’une heure à examiner un jeu de documents, l’outil s’en charge en moins de 3 minutes. L’utilisateur se connecte simplement à la plateforme, upload ses documents, et obtient les résultats de l’examen limitant son action à la prise de décision finale » explique Arnaud Doly. Au-delà de la simplification d’un processus complexe et chronophage, Nabu est constamment actualisé en fonction des changements règlementaires, permettant à ses utilisateurs d’être en permanence conformes avec la régulation.

 

L’INNOVATION AU SERVICE D’UN INSTRUMENT DE PAIEMENT CRÉÉ AU MOYEN-ÂGE

Le crédit documentaire constitue l’un des instruments de paiement les plus anciens et les plus coûteux. 

Traitant plus de 31 millions de transactions l’année dernière pour une valeur de plus de 9000 milliards de dollars, la trade finance est un secteur traditionnel, extrêmement consommateur de papier, où le traitement reste principalement manuel. « De ce fait, c’est un domaine qui ne bénéficie pas beaucoup de l’innovation alors qu’il existe depuis longtemps et qu’il va perdurer. Avec Nabu, nous faisons bénéficier le secteur de nouvelles technologies pouvant être adoptées dès aujourd’hui sans que les entreprises n’aient besoin de repenser leur organisation » précise Arnaud Doly. 

 

Démarrant des tests avec plusieurs grands groupes industriels et bancaires internationaux, Nabu envisage un lancement à grande échelle au début de l’année 2021. « Toutes les banques que nous avons rencontrées, en France comme à l’international, ont manifesté leur intérêt pour notre solution. Celle-ci n’étant pas cantonnée aux documents papier, elle peut également capter des informations digitales, par exemple avec la blockchain, pour les analyser. Aujourd’hui nous démarrons avec l’instrument de paiement le plus complexe, demain nous pourrons nous développer vers d’autres secteurs, avec un outil très performant » conclut Arnaud Doly.