Avec sa série « Énergie des Arbres », Monika Cicolella, peintre formée en Chine, réalise des bulles de nature à inviter chez soi, pour contempler les arbres et ressentir leur énergie.
L’histoire d’un coup de foudre
Après des études de commerce et en sciences politiques, Monika Cicolella a travaillé plusieurs années pour de grandes entreprises internationales. En 2012, elle déménage à Shanghai pour des raisons familiales et s’inscrit en école d’art pour apprendre la peinture à l’encre de Chine. C’est le coup de foudre. « Dès le premier cours, le dialogue est né entre ma main, le pinceau et le papier, comme une évidence : c’était magique », confie-t-elle. Très vite, Monika maîtrise cette technique basée sur l’énergie du geste, et s’affranchit des modèles présentés par ses maîtres chinois pour créer ses propres tableaux, en ajoutant notamment des fonds colorés. « Ce qui me différencie, c’est l’esthétique que j’obtiens avec ces couleurs, sur lesquelles j’ai beaucoup travaillé » ajoute-t-elle. En effet, Monika sélectionne soigneusement ses pigments : pour leur luminosité, mais aussi pour leur résonnance culturelle – à l’époque, elle s’inspire des couleurs présentes dans les habits des empereurs chinois ou des minorités ethniques. Sur le plan technique, elle développe un procédé permettant de poser les couleurs sur le papier de riz de manière uniforme – un exploit sur un papier aussi sensible que du buvard. « Cette esthétique est devenue ma patte personnelle », développe Monika. C’est ainsi que la peinture à l’encre de Chine s’est transformée pour elle en un véritable moyen d’expression artistique.
Monika Cicolella et l’énergie des arbres
« En peignant des arbres, je cherche d’abord à transmettre une énergie », explique Monika Cicolella en parlant de ses tableaux. Dès Shanghai, sentant que son environnement citadin la coupe de la nature, elle commence à s’approprier le thème des arbres en fleurs. Mais c’est pendant le confinement que naît véritablement la série « Energie des Arbres ». Pour représenter l’énergie vitale transmise par les arbres et la forêt, Monika trace des branches à l’encre ou à l’aquarelle, toujours selon la technique chinoise. Puis elle dispose des bulles colorées, en jouant sur leur taille, leurs nuances, et sur l’équilibre entre le plein et le vide. A la fin seulement, elle applique un fond coloré, à l’aquarelle ou à la gouache, pour mettre en valeur le sujet et lui apporter toute sa lumière. On a presque l’impression que le tableau est rétro-éclairé. Monika Cicolella peint sur du papier bambou écoresponsable, qu’elle magnifie par un encadrement sur rehausse, sous un verre de qualité musée. Cet écrin donne à l’œuvre de la légèreté et lui permet de diffuser toute son énergie.
Des arbres inspirés par les jardins des artistes
Pour imaginer ses portraits d’arbres, Monika multiplie les visites des maisons et des jardins où ont vécu les peintres, les philosophes et les écrivains avec lesquels elle ressent un lien particulier. Elle connaît souvent leur biographie et leurs sources d’inspiration, et souhaite justement s’immerger dans les espaces qui ont influencés ces grands créateurs. Elle aime raconter ses moments d’émotion intense dans le jardin de Renoir à Cagnes-sur-Mer, où les oliviers centenaires posent comme des modèles devant les yeux du peintre. Elle a observé les arbres majestueux du Manoir du Ban chez Charlie Chaplin à Corsier-sur-Vevey, les cèdres de George Sand à Nohant, la glycine de Colette à Saint-Sauveur-en-Puisaye ou encore la maison d’enfance de Christian Dior à Granville, que le couturier considérait comme la source de toute son œuvre. « Cette série sur les arbres, c’est autant de la lecture que de la peinture », explique-t-elle. Après chaque visite, Monika rentre dans son atelier et peint ce qu’elle ressent. Le geste est spontané, définitif, la technique de la peinture à l’encre ne permettant aucune retouche. Puis vient le jeu des couleurs, inspirées par la saison, la lumière et l’énergie des lieux. Si ses tableaux sont exposés dans plusieurs galeries, l’artiste aime présenter ses œuvres lors des salons d’art contemporain et répond volontiers à des commandes pour des créations sur mesure. Ses « fenêtres vers la nature » ont ainsi rejoint des collections privées aux quatre coins du globe, où ils continuent à diffuser, selon Monika Cicolella, « cette énergie des arbres qui nous fait du bien. »