Avocate en droit du travail et de la famille entre Lille et Paris, Marie Grangé incarne une vision moderne du droit, faite de négociation, de proximité et de transparence avec le client.
Privilégier la négociation au procès
« Le procès est un pari. On a beau saisir une juridiction en étant sûr de notre fait, il est impossible de maîtriser totalement l’issue du procès », déclare Me Marie Grangé. Avocate depuis 2019, cette dernière a directement privilégié la médiation, la négociation et la conciliation au contentieux, afin d’éviter les affres d’un aléa judiciaire impossible à maîtriser par définition. Dans le contexte d’engorgement de la justice, les professionnels du droit se tournent de plus en plus vers un accord à l’amiable, une procédure plus courte, moins lourde psychologiquement et souvent plus sûre. Cette avocate en droit du travail et de la famille basée à Paris et Lille a tout de suite souhaité pratiquer son métier avec cette vision, qu’elle juge plus saine et plus efficace.
Pour ce faire, Me Marie Grangé commence toujours par écouter longuement ses clients, que ce soit lors d’un divorce ou d’une rupture d’un contrat de travail. Celle qui se définit comme « l’avocate de la rupture » va utiliser ses deux domaines de prédilection, très différents sur le papier mais finalement assez complémentaires, pour nourrir son argumentaire face à un employeur, un salarié ou un ex-conjoint. « Ma formation en droit du travail a d’abord pour vocation de défendre les salariés, mais le fait de pouvoir aussi défendre des employeurs me permet de savoir comment chacun raisonne. Il y a également des similitudes entre le droit du travail et le droit de la famille. Pour moi, ces deux domaines traitent de passion, d’argent et de sentiment de rupture, il y a un vrai aspect émotionnel dans les deux cas », explique-t-elle.
Le savoir-être et le savoir-faire
Titulaire d’un double Master de Droit des Affaires, Me Marie Grangé voit le droit comme une opportunité d’aider autrui, plus que comme une vocation qui date de l’enfance. A la suite d’un parcours en école de commerce, elle se forme alors au droit des affaires, avant de répondre aux demandes de ses clients en droit de la famille, pour lequel elle se forme également un peu plus tard. Après deux années à exercer dans un cabinet lillois, la jeune femme décide d’ouvrir son cabinet d’avocat libéral en 2020, qui se partage entre la capitale et le Nord.
Outre son approche de la profession fondée davantage sur la recherche d’un accord amiable que sur le suivi de procédures judiciaires à la fois longues et coûteuses pour les justiciables, Me Marie Grangé fait partie de cette nouvelle vague d’avocats qui reconnaît et assume d’être un chef d’entreprise. Cela implique une relation avec le client très travaillée, de montrer que nous sommes accessibles pour nos clients. Ils veulent se sentir écouter, qu’on prenne du temps pour eux, qu’on leur apporte des solutions concrètes et qu’on les défende corps et âme : c’est là ma priorité », déclare-t-elle. En effet, selon une étude de l’Observatoire du Conseil national des barreaux en partenariat avec l’institut OpinionWay, 82 % des clients se disent satisfaits de leur expérience avec leur avocat. Cité dans 41 % des cas, le savoir-être (écoute, bienveillance, communication, empathie, etc.) est le premier motif de satisfaction des clients, devant les compétences techniques de l’avocat, citées à 34 %.
Désengorger la justice
Ainsi, que ce soit dans le cadre d’un divorce, d’un burnout, d’un harcèlement ou même d’une discrimination au travail, Me Marie Grangé va venir vulgariser l’aspect technique de son métier, pour d’abord entamer des négocations avec le camp opposé. « On parle de méditation, mais aussi de conciliation. L’idée est de faire des concessions réciproques, donc on prépare en amont ces rendez-vous pour savoir comment faire converger les points de vues », ajoute-t-elle. L’avocate va alors faire preuve de créativité, qu’elle appelle « l’ingénierie de la rupture », pour optimiser au mieux cette négociation. Cependant, si aucun terrain d’entente n’est trouvé, Me Marie Grangé n’hésite pas à se retrousser les manches pour aller plaider devant une Cour. « Quand on plaide, qu’on porte la voix d’un client, il faut arriver à convaincre et être le meilleur. Le contentieux, c’est une guerre », déclare-t-elle.
Cette jeune femme, symbole du virage que prend une profession qui se féminise et qui se désacralise, salue la hausse du budget alloué à la justice par l’État, qui a pour objectif notamment de désengorger la justice française grâce notamment au recrutement de 1 500 greffiers et de 1 500 magistrats. Pour autant, elle émet le souhait « de devenir comme le Canada, un pays d’amiable », « même si on en est encore loin », reconnaît-elle. Et pourtant, avec des avocats qui privilégient toujours la négociation au procès, cette vision du droit pourrait définitivement entrer dans les mœurs.