Avocate pénaliste au Barreau de Paris depuis 25 ans, Laure Heinich a fondé en 2024 un nouveau cabinet : Heinich Avocats.
Heinich Avocats : une structure à taille humaine
Avocate de plaignantes contre Patrick Poivre d’Arvor ou encore de Judith Godrèche, Laure Heinich est régulièrement citée dans la presse. Formée par Gisèle Halimi, elle travaille depuis longtemps sur les violences sexuelles, sans pour autant s’y restreindre. Exerçant en droit pénal général, des affaires, de l’environnement et dans les enquêtes internes, elle assiste autant les anonymes que les personnalités publiques, les entreprises que les associations, les dirigeants que les salariés.
Récemment, elle a fondé un cabinet qui porte son nom : Heinich Avocats, une structure à taille humaine où les dossiers sont traités sans intermédiaire. L’équipe compte deux collaborateurs : Alexandre Gonzalez qui intervient plus particulièrement dans les affaires liées aux appels à la haine sur les réseaux sociaux et Julie Lechat dans celles relatives au droit pénal du travail.
Situé dans le 2è arrondissement de Paris, Heinich Avocats occupe les mêmes locaux que Vincent Ollivier et Intervista. « J’ai voulu me rapprocher de ces 2 cabinets, car nous travaillons déjà ensemble sur plusieurs dossiers. Sur l’affaire ayant abouti à la condamnation de Georges Tron avec Vincent Ollivier, sur l’affaire qui oppose François Ruffin à un grand groupe avec Benjamin Sarfati, cite pour exemple l’avocate pénaliste. Nous avons en commun une relation professionnelle vivante avec nos clients et une vue transversale des outils du droit, que je crois particulièrement créative. »
« Nous ne poussons pas à la procédure judiciaire »
Laure Heinich a choisi de faire des études de droit, car celles-ci représentaient « une voie qui laissait toutes les portes ouvertes ». Dans sa pratique, l’ancienne première Secrétaire de la Conférence du Barreau de Paris continue d’élargir ses perspectives en défendant les victimes comme les mis en cause. « Les clients du cabinet sont divers et nous tenons à cultiver cette diversité pour rester en éveil et conserver une certaine nuance qui est aussi la meilleure des défenses. » Une objectivité par ailleurs très utile en amont lorsqu’il s’agit d’évaluer le temps judiciaire et les chances de réussite d’un procès.
« Nous ne poussons pas à la procédure judiciaire, annonce Laure Heinich. Je crois qu’il faut envisager la justice comme une porte de sortie qu’il faut savoir éviter quand cela est possible ». Car la Justice malmène parfois les justiciables, comme l’a relaté l’avocate dans son ouvrage « La Justice contre les Hommes » (avec un grand H) paru aux éditions Flammarion. « Dans les affaires de violences ou de mœurs, il existe des délais qui ne permettent pas de revivre », prévient-elle. « Le rôle de l’avocat est de discuter avec son client en toute sincérité pour qu’il se sente entre de bonnes mains. Qu’il puisse ‘déposer’ ce qui l’encombre et qu’il se décide ou non à franchir la porte du commissariat ou à assigner son adversaire en justice ».
Mener des combats judiciaires et faire avancer la société
Inscrite depuis 25 ans au Barreau de Paris, désignée par ses pairs dans le classement Best Lawyers 2024, Laure Heinich est intervenue sur des affaires d’atteinte à la probité, de corruption ou encore de mœurs. Certaines impliquant des personnalités publiques. « Les dossiers médiatiques pénètrent dans la société et ont des retombées sur tous. Ils sont utilisés ensuite pour juger les affaires de monsieur et madame tout le monde », évoque-t-elle, avant d’ajouter : « le droit est l’instrument de l’équilibre qui permet de cohabiter. Puisque les règles sont générales, il faut les travailler, les ajuster ».
C’est justement cet angle double qui intéresse la fondatrice du cabinet Heinich Avocats : mener des combats judiciaires et faire évoluer la société. « Avec #MeToo, c’est ce que nous sommes en train de voir, les débats viennent nourrir la jurisprudence et vice versa. Les juges utilisent la littérature pour appréhender les relations entre les hommes et les femmes. Aller devant la justice est un acte important pour soi mais c’est aussi un acte citoyen. La justice vous le rend comme elle peut, et parfois pas si mal que ça. Elle demeure trop lente et trop imparfaite mais reste encore le recours à saisir, celui pour lequel il faut se battre », conclut Laure Heinich.
