À Turin, la start-up Bringme a inventé Jojob, un système de covoiturage dédié aux salariés d’une même entreprise.
Partager sa voiture pour aller au travail
Et si pour se rendre au bureau, on partageait son auto ? C’est cette question que s’est posée Gerard Albertengo, fondateur de la start-up Bringme et du service de covoiturage dédié aux entreprises, Jojob. Tout a commencé en 2011 lorsque ce Turinois crée l’une des start-up pionnière en Italie consacrée au voyage partagé. « Unie à un portail web, elle offrait le premier service de covoiturage au monde à se doter d’une application mobile capable de certifier la présence dans la voiture d’un ou plusieurs passagers » raconte-t-il. Une technologie innovante qui permet à la start-up d’être accueillie au sein de l’incubateur prestigieux de l’Université Polytechnique de Turin. Mais c’était sans compter sur l’arrivée d’autres plateformes internationales. « Bringme était alors destinée à fermer. Une solution m’est par la suite venue à l’esprit, celle de me consacrer uniquement au trajet brève et quotidien pour se rendre sur son lieu de travail. » Jojob voit le jour fin 2014 en version bêta et devient au fil des années le plus grand service de covoiturage d’entreprise d’Italie et plus largement d’Europe dévoilant des résultats sans précédent. En 2017, ce service unique a permis d’économiser 223 409 kg de CO2 et 339 383 euros.
Des avantages majeurs
Composé d’une plateforme web et d’une application mobile, Jojob s’adresse uniquement aux entreprises et se révèle être l’alternative écologique et économique idéale pour elles et pour ses salariés. Le principe est simple. Il suffit pour les sociétés d’adhérer au processus, personnalisé pour chacune. « Les employés s’inscrivent ensuite grâce au support que nous leur offrons au travers de la formation mais aussi de la communication. Nous les aidons à trouver des compagnons de voyage mais aussi à démontrer leur utilisation de Jojob, et cela passe par l’application mobile. » En effet, à l’aide de la géolocalisation, l’application trace les déplacements et calcule le nombre de kilomètres parcouru ainsi que le nombre d’émission de CO2 économisé. Des chiffres qui serviront par la suite à primer les salariés qui auront fait le plus de kilomètres. Gerard Albertengo en est convaincu, Jojob est porteur de nombreux avantages. « Outre l’aspect économique majeur, il réduit l’affolement au sein des parkings, il rend les entreprises plus faciles à rejoindre en offrant une alternative de transport et enfin il permet aux sociétés d’utiliser les données récoltées dans son propre rapport de développement durable ou pour obtenir une certification environnementale. »
Bientôt ouvert à tous
Actuellement présent en Italie et en Espagne, le succès est sans attente. Si bien que Jojob propose désormais d’autres fonctionnalités. « L’année dernière, nous avons lancé la fonction Bici e Piedi, pour les personnes allant au travail à vélo et à pied. L’indiquant sur l’application, elles peuvent recevoir elles aussi différents prix. » Les déplacements d’entreprise se retrouvent eux aussi révolutionnés grâce à Jojob. « Nous avons mis en place un système permettant à toute la société de connaître les voyages en préparation et de ce fait pouvoir s’organiser pour partager les voitures. » Comme Amazon, Fiat, Bulgari ou encore Ferrero, ils sont plus de 2000 à avoir adhéré à ce système d’écomobilité. Les requêtes ne s’arrêtent pas là. 2019 sera l’année de l’ouverture au marché européen. « Une fois l’augmentation de notre capitale, étendre notre présence à l’étranger est notre principal objectif. Nous allons d’ailleurs lancer Jojob dans deux autres pays européens. » La stratégie de Jojob est elle aussi en train d’évoluer en vue de cette nouvelle année. « Après les grandes entreprises, nous souhaitons nous ouvrir au PME jusqu’à pouvoir proposer notre service à tous. » Preuve d’un défi définitivement relevé ! Gerard Albertengo et son équipe ont su se réinventer et imposer le covoiturage d’entreprise comme une réelle alternative de mobilité.