En 2017, des laboratoires médicaux de Nantes et d’Angers fusionnent pour créer IHP Group, rejoint depuis par des cabinets de Tours, Paris et bientôt de Reims et La Rochelle. Une structuration réussie qui souligne l’importance de l’activité libérale en France.
L’histopathologie qui voit les choses en grand
Acteur central en cancérologie, le groupe IHP œuvre dans l’ombre des médecins de ville pour analyser tous types de prélèvements moléculaires et diagnostiquer les pathologies. Dans de beaux laboratoires totalement dédiés à l’anatomie pathologique, 40 médecins et 170 salariés travaillent au dépistage, au diagnostic et au conseil en traitements ciblés, en particulier pour les cancers.
Si ces anatomopathologistes, ces techniciens de laboratoire et ces secrétaires médicales se sont regroupés en 2017 sous la bannière d’IHP, c’est pour former une entreprise forte et pérenne, échappant aux sirènes de la financiarisation. « La fusion des cabinets en une entreprise médicale laisse les rênes aux médecins tout en nous permettant de faire des économies d’échelle et d’être plus performants », résume Dr Jerome Chetritt, Président du groupe IHP et de l’IHP de Nantes.
En effet, le projet a porté ses fruits rapidement. Entre 2014 et 2020, les IHP sont passés de deux cabinets nantais à 10 cabinets en Pays de la Loire, Centre-Val de Loire et Région Parisienne. Grâce à ces regroupements, les médecins ont pu mutualiser les coûts et les spécialités, investir dans des technologies innovantes et garantir des conditions de travail optimales à leurs salariés.
Les Champions de la croissance
La croissance est au rendez-vous : le groupe IHP a vu son chiffre d’affaires bondir de 166 % entre 2018 et 2021, ce qui lui a valu d’être cité par Les Echos en tant que troisième Champion de la croissance 2023 dans le secteur médico-social (147ème tous secteurs confondus). Il faut dire que l’anatomie et cytologie pathologique est très largement confiée à des médecins libéraux dans notre pays : 80 % de l’analyse cytologique et 70 % de l’analyse des tissus sont réalisées par des cabinets privés. « On sous-estime grandement la place de l’activité libérale pour traiter ces prélèvements de tous les jours », déplore Dr Chetritt.
L’IHP est incontestablement un des leaders français de biologie moléculaire et d’anatomie et cytologie pathologique en raison de l’expertise de ses praticiens et de sa large avance en termes technologiques.
Dépistages du cancer du sein, du col de l’utérus ou du colon, analyses de lésions cutanées : les équipes médicales de l’IHP reçoivent près de 700 000 prélèvements tissulaires ou cellulaires par an, envoyés par des médecins de ville ou des sage-femmes. Ceux-ci sont analysés afin d’établir un diagnostic médical précis et de proposer au prescripteur le protocole de traitement adapté. Le groupe IHP possède deux plateformes de pathologie moléculaire qui permettent de mettre en place des thérapies ciblées contre les cancers. Cette technologie de nouvelle génération n’existe que dans 4 centres libéraux en France.
Les établissements de l’IHP Group collaborent et réalisent un grand nombre de dossiers issus des hôpitaux publics.
L’Intelligence Artificielle au profit du dépistage des cancers
Outre ces plateaux techniques de séquençage, les anatomopathologistes de l’IHP se placent parmi les leaders européens du dépistage du cancer du col de l’utérus grâce à la technologie Genius de chez Hologic. Ce système de diagnostic numérique utilise l’intelligence artificielle pour l’analyse des frottis cervico-utérins, afin de mettre en évidence les anomalies sans microscope, sur des images haute-définition. Les résultats sont plus sûrs, plus pertinents et plus rapides.
L’engagement du groupe IHP vers les nouvelles technologies ne s’arrête pas là. L’entreprise collabore avec de nombreux acteurs de l’intelligence artificielle, comme la start-up DiaDeep, spécialisée dans l’oncologie. Pour permettre à tous les chercheurs d’accélérer leur numérisation, l’IHP Data Hub est en train de voir le jour et de commercialiser des lames d’anatomie pathologiques numériques qui fournissent des prélèvements identifiés pour la recherche. « À l’IHP, l’histologie de demain sera 100 % numérique » comme l’est actuellement la cytologie, prévient Dr Jerome Chetritt.
On note dans l’ADN de cette structure une envie de faire bouger les choses. Comme le résume son Président : « La médecine libérale n’est pas plan-plan ! On se structure, on travaille avec des experts pour améliorer constamment l’efficacité en faveur des praticiens qui nous font confiance et des patients. »