La société italienne Greenbone Ortho a mis un point un moyen d’effectuer des greffes osseuses en utilisant des matières naturelles. Une technologie offrant à l’os la possibilité de se régénérer qui est sur le point de révolutionner l’orthopédie.
À l’heure actuelle, lorsqu’une personne souffre d’un important défaut osseux, qu’il soit causé par un accident, une fracture, une infection ou un cancer, les options pour lui venir en aide sont limitées. Si la zone affectée est supérieure à 2-3 centimètres, l’unique option viable est la transplantation d’un os provenant d’une autre partie du corps. Si jamais cela n’est pas possible, les patients sont contraints de recourir à une greffe artificielle. Or, dans ce cas, la régénération osseuse est impossible, ce qui donne lieu à une multiplication des opérations avec de longs temps de récupération – sans compter une possible amputation -, pour un coût social et économique conséquent.
La solution Greenbone
Créée à Faenza en Italie en 2014, la société Greenbone Ortho a mis au point un implant à base de matière biométrique qui possède toutes les caractéristiques de l’os : même composition chimique, même porosité et même force mécanique. Cette structure forme un cadre dans lequel l’os peut se régénérer et, petit à petit, remplacer l’implant. Une solution révolutionnaire pour traiter les grands défauts osseux, y compris les fractures, les infections et les cancers. Et le modèle qui a servi de base pour la conception de cet implant n’est autre qu’une plante semblable au bambou (Rotin), dont les branches nervurées reflètent l’anatomie, la morphologie et la physiologie de l’os. L’implant est réalisé à l’aide de phosphate de calcium biométrique, une matière possédant une force mécanique et une porosité similaire à l’os, tout en lui permettant de se régénérer.
Inspiré par la nature
L’implant Greenbone offre aux patients la possibilité d’un retour à la vie normale plus rapide, grâce à la prompte reconstitution de leurs propres os. Cette biotechnologie a été mise au point par un groupe de recherche de l’ISTEC-CNR (Institut des sciences et des technologies des matières céramiques) dirigé par Anna Tempieri. Inspiré par la nature, ce projet avait pour objectif de trouver des matériaux biocompatibles capables de supporter la régénération des tissus. L’élu fut le rotin, une plante similaire au bambou, dont les canaux internes imitent l’architecture des vaisseaux sanguins qui parcourent l’os. Tout en préservant cette architecture, les chercheurs en céramique sont parvenus à transformer le bois en hydroxyapatite et en phosphate de calcium, les deux composants principaux des os de mammifères, largement utilisés en orthopédie et en dentisterie pour colmater de petites brèches.
Le futur leader du marché de l’implant osseux ?
L’implant Greenbone est reconnu comme étant le vrai os par l’organisme, et est remplacé au fil du temps par une nouvelle matrice osseuse. Il peut être produit en grande quantité sous des formes et des tailles différentes. Il est facilement stérilisable et manipulable par les chirurgiens. Les études précliniques effectuées sur des moutons montrent qu’après 6 mois, l’implant a été complètement remplacé par un os fonctionnel sans effet secondaire. Les autorités sanitaires européennes ont donné leur aval et les premiers tests sur des êtres humains atteints de graves défauts osseux seront menés en novembre. La société espère lancer la production fin 2020 en nouant des accords avec les leaders du marché orthopédique. En permettant une guérison rapide de l’os, Greenbone offre une amélioration de la qualité de vie, une prévention des amputations et donc une réduction des coûts médicaux : une innovation qui s’annonce révolutionnaire pour de nombreux patients.