Avec pour objectif de rassembler et promouvoir la profession, la Fédération québécoise des massothérapeutes agréés (FQM) accompagne près de 5 000 professionnels. Explications avec Maroine Bendaoud, Président-directeur général.
De quel constat est née la Fédération québécoise des massothérapeutes agréés ?
La Fédération a été fondée en 1979. Le but était de s’éloigner de l’amateurisme pour professionnaliser le métier. On cherchait aussi à briser l’amalgame dangereux et malsain avec le massage érotique qui, malheureusement, persiste encore aujourd’hui au sein d’un certain public. La massothérapie dans le Québec des années 1970 et 1980 ressemblait à ce que font les masseurs français, qui sont surtout axés sur la détente et la relaxation. Depuis, nos membres ont évolué et se rapprochent de la profession de masseur-kinésithérapeute, qui a une visée thérapeutique, mais tout en conservant l’importance du bien-être global chez le client. Nous avons, en quelque sorte, développé un modèle hybride.
Quelles sont vos volontés aujourd’hui ?
Ce que nous souhaitons, c’est que la massothérapie au Québec ait la même considération et le même respect que les autres disciplines de santé. Grâce aux vulgarisations scientifiques que nous publions et à nos nombreuses pages d’information, nous sommes l’un des principaux pôles d’information sur la massothérapie. Nous le voyons par les centaines de milliers de visites annuelles sur notre site web, avec des lecteurs issus de toute la francophonie. Nous avons même reçu des visites d’internautes en Inde et au Groenland.
Qui sont vos adhérents ?
Nous comptons près de 5 000 membres au Québec qui se concentrent sur les troubles musculosquelettiques ou sur l’équilibre psychocorporel, et maîtrisent des techniques variées. Cela va du massage suédois à la kinésithérapie, du californien au shiatsu, en passant par le drainage lymphatique et la réflexologie. Grâce à notre répertoire en ligne, les clients peuvent filtrer les résultats selon la spécialité recherchée et la localisation géographique, afin de trouver le thérapeute qui leur convient. En choisissant un massothérapeute agréé par la Fédération québécoise des massothérapeutes agréés, ils ont l’assurance de recevoir des soins de qualité dispensés par des professionnels formés selon les plus hauts standards pédagogiques et déontologiques.
Quel rôle jouez-vous auprès des massothérapeutes québécois ?
Nous sommes entre l’ordre professionnel et le syndicat. Nous protégeons le public, mais nous défendons aussi les intérêts de nos membres pour faire rayonner leurs talents. Par exemple, nous avons été la première association à se doter d’un code de déontologie, il y a plus de 40 ans. En parallèle, nous guidons les massothérapeutes dans notre réseau d’écoles accréditées pour leur proposer une solide formation de base, qui se prolonge par des parcours de formation continue au fil de leur carrière.
Pourquoi est-il pertinent d’intégrer votre fédération ?
Pour les services que nous rendons aux membres. Depuis 10 ans, nous maintenons notre certification internationale ISO 9001:2015 par l’excellence démontrée dans notre gestion interne. Nous avons d’ailleurs gagné le prestigieux Prix Performance Québec.
Comment cherchez-vous à aider vos membres à développer leur activité ou leurs compétences ?
Nous les accompagnons à viser les plus hauts standards pédagogiques et déontologiques via la formation de base et la formation continue. C’est pourquoi nos membres travaillent dans les meilleurs spas et cliniques multidisciplinaires, accompagnent des sportifs de haut niveau, et sont aussi dans les hôpitaux ou centres de soins longue durée pour aînés. Nos formations préparent les membres à agir en prévention, notamment en réduisant le stress et les tensions musculaires des clients, tout en augmentant leur mobilité articulaire. Les massothérapeutes agréés font bon usage du raisonnement clinique acquis pour offrir des soins sécuritaires aux personnes aux prises avec de l’arthrite, des douleurs chroniques, ainsi qu’en soins postopératoires ou palliatifs, par exemple. Nous abordons également, dans nos formations, nous abordons aussi des thématiques liées à la gestion de d’entreprise, au marketing, puis à l’éthique et à la communication avec le client afin qu’ils aient un bagage complet pour s’épanouir dans leurs activités.
Et à créer un sentiment de communauté entre les massothérapeutes ?
Assurément. Nous sommes présents sur tous les réseaux sociaux et nous avons créé un groupe Facebook privé (Ma FQM), qui est devenu groupe d’entraide et de solidarité pour les massothérapeutes agréés.
Pourquoi serait-il intéressant d’avoir un ordre professionnel des massothérapeutes au Québec ?
En matière d’encadrement professionnel, ce serait le scénario idéal pour s’assurer que les massothérapeutes offrent les meilleurs services qui soient. Cela garantirait que le thérapeute obéisse à des exigences rigoureuses et uniformes à travers le Québec.