Née en décembre 2013, Eucardia est une start-up issue du rêve du professeur Roberto Parravicini, chirurgien cardiaque, d’offrir aux personnes souffrant d’insuffisance cardiaque une vie plus longue et de meilleure qualité. Un prototype portant aujourd’hui le nom de Heart Dumper. Mise en lumière.
Faire évoluer la recherche
Grâce au travail d’équipe et au soutien d’investisseurs et de nombreux partenaires, Eucardia a réussi à créer un système implantable et peu intrusif, capable d’améliorer les conditions des patients : Heart Damper. Ce dernier vise à améliorer la qualité de vie des patients atteints d’insuffisance cardiaque systolique avancée, pathologie entraînant une déformation progressive et une défaillance du ventricule gauche, empêchant le cœur de pomper suffisamment de sang pour répondre aux besoins en oxygène du corps. Les symptômes, tels que la fatigue et des palpitations s’aggravent avec le temps et, dans les derniers stades de la maladie, sont invalidants, les obligeant à être hospitalisés.
La véritable solution serait la transplantation cardiaque. Malheureusement, moins de 10 000 transplantation sont effectués dans le monde chaque année. De plus et cette technique est infaisable pour 80 % des patients, souvent âgées de plus de 65 ans. Pour autant, la recherche médico-scientifique a tenté d’apporter des réponses thérapeutiques alternatives, développant des dispositifs d’assistance ventriculaire (VAD) et des cœurs artificiels (TAH). Des pompes mécaniques qui peuvent aider le cœur à pomper le sang. En plus d’être très coûteuses, leur installation est invasive et comporte un risque élevé de mortalité ainsi qu’une faible qualité de vie pour le patient.
Un projet très ambitieux
L’ambition d’Eucardia est énorme : la start-up vise à offrir une meilleure qualité de vie aux personnes souffrant d’insuffisance cardiaque systolique avancée, soit deux millions de cas recensés en Europe et aux États-Unis. L’arrivée d’Heart Damper sur le marché entraînerait une diminution des coûts indirects de la maladie (décès prématuré, perte de travail…) et de son coût pour la sécurité sociale, qui, dans le monde, est estimé à 108 milliards de dollars par an.
Léger, simple et peu invasif, le Heart Dumper n’a pas besoin de sources d’énergie externes. Il agit de façon mécanique et simple à travers deux mécanismes : la réduction du volume du ventricule gauche et l’exploitation de la capacité contractile résiduelle du cœur lui-même, en se déplaçant vers le haut en phase systolique et vers le bas en phase diastolique. Une révolution, car il vise à marquer un changement de paradigme dans le traitement d’une maladie qui, aux stades avancés, n’a pas de solutions capables d’offrir aux patients de perspective positive.
Conçu à partir de matériaux biocompatibles, le prototype est très bien toléré après implantation. La structure du nitinol, alliage de nickel et de titane, agit comme un ressort qui se comprime pendant la systole et se détend pendant la diastole, tandis que la membrane qui le recouvre cherche à réduire le volume du ventricule et de pousser vers le haut pendant la phase systolique.
Des débuts prometteurs
Basé à Modène, l’équipe d’Eucardia travaille avec des ingénieurs et des cliniciens qui coordonnent le réseau d’entreprises internationales qui produit le dispositif et effectue divers tests expérimentaux. L’un des partenaires de référence est l’Institut Mutualiste Montsouris Recherche, (IMMR) situé à Paris. Un laboratoire reconnu à l’international pour réaliser des études précliniques dans les secteurs Médico et Bio technologiques. Concernant le Heart Dumper, les résultats des tests effectués jusqu’à présent montrent que le dispositif a l’effet désiré car il améliore l’efficacité cardiaque. Pour le moment, encore en cours de développement préclinique, ce dernier n’est pas encore adapté pour l’usage humain ni pour la distribution commerciale. Mais le positivisme du Pr. Parravicini et de toute l’équipe d’Eucardia laisse entrevoir de belles choses dans le futur.